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e⊥i (K))◦. Par conséquent, e⊥i ∩ K◦⊂ (Pe⊥i (K))◦. ⊂: Soit y ∈ (Pe⊥ i (K)) ◦. Alors, y ∈ e⊥ i et pour tout x ∈ Pe⊥ i (K),

< x, y >= x1y1+ · · · + xi−1yi−1+ xi+1yi+1+ · · · + xnyn≤ 1.

Il reste à montrer que y ∈ K◦. Soit x ∈ K. On a x = P

e⊥i (x) + xiei. Puisque

y ∈ e⊥i , alors < x, y >=< Pe

i (x), y >≤ 1 car Pe⊥i (x) ∈ Pe⊥i (K). Donc,

y ∈ K◦.

Corollaire 1.6.13. Soit K un corps convexe de Rn tel que 0 ∈ K. Alors,

Pe⊥ i (K ◦) = (e⊥ i ∩ K) ◦.

1.7 La distance de Hausdor

Il est possible de munir de plusieurs façons l'ensemble des corps convexes de Rnd'une distance  géométriquement raisonnable . La distance de Haus-

dor en est un exemple. La dénition canonique de cette distance se fait pour des ensembles compacts non vides de Rn. Nous traiterons donc cette distance

dans cette classe d'ensemble plus générale que celle des corps convexes de Rn.

Dénition 1.7.1 (distance de Hausdor). Pour K, L deux ensembles com- pacts non vides de Rn, la distance de Hausdor de K et L est dénie par

δ(K, L) = max{sup x∈K inf y∈L |x − y|, sup x∈L inf y∈K |x − y|}.

Puisque nous considérons des ensembles compacts, le supremum et l'in- mum dans la dénition de la distance de Hausdor peuvent être remplacés par le maximum et le minimum.

Proposition 1.7.2. 1) Soient K, L deux ensembles compacts non vides de Rn. On a

δ(K, L) = min{λ ≥ 0 ; K ⊂ L + λB2n, L ⊂ K + λBn2}. 2) L'application δ est une distance.

Démonstration. 1) Notons α = min{λ ≥ 0 ; K ⊂ L + λBn

2, L ⊂ K + λB2n}.

Pour x ∈ K, on a donc x ∈ L + αBn

2. Ainsi, x = y + αb, pour un y ∈ L

et un b ∈ Bn

2. Donc, |x − y| ≤ α. Par conséquent, infy∈L|x − y| ≤ α. En

interchangeant K et L, on arrive au fait que δ(K, L) ≤ α.

Soit maintenant 0 < λ < α alors K n'est pas inclus dans L + λBn

2. Alors,

il existe x ∈ K tel que x /∈ L + λBn

Ce qui implique que δ(K, L) ≥ λ. Puisque λ est arbitraire et λ < α, alors en faisant tendre λ vers α, δ(K, L) ≥ α.

Finalement, δ(K, L) = α.

2) Soient K, L, M des ensembles compacts non vides de Rn. Alors

i) δ(K, K) = min{λ ≥ 0 ; K ⊂ K + λBn2, K ⊂ K + λB2n} = 0. ii) δ(K, L) = min{λ ≥ 0 ; K ⊂ L + λBn2, L ⊂ K + λB2n} = min{λ ≥ 0 ; L ⊂ K + λBn2, K ⊂ L + λB2n} = δ(L, K).

iii) Montrons que δ(K, L) ≤ δ(K, M) + δ(M, L). On pose α = δ(K, L), β = δ(K, M ), γ = δ(M, L). Alors, K ⊂ M + βBn

2, M ⊂ K + βB2n, M ⊂ L + γB2n,

L ⊂ M + γB2n. Ainsi,

K ⊂ L + γBn2 + βBn2 = L + (γ + β)Bn2 par convexité de Bn

2. De même, L ⊂ K + (β + γ)B2n. Par conséquent, par

dénition de α, α ≤ β + γ.

Notons Cnl'ensemble des compacts non vides de Rnet Knl'ensemble des

compacts convexes non vides de Rn. On a les résultats suivants.

Lemme 1.7.3. Soit (Ki)i∈N une suite décroissante d'éléments de Cn, c'est-

à-dire que pour tout i ∈ N, Ki+1⊂ Ki, alors la suite (Ki) converge au sens

de la distance de Hausdor vers ∩i≥0Ki.

Démonstration. On pose K = ∩i≥0Ki. Alors, K est un compact comme in-

tersection de compacts. Par ailleurs, c'est un exercice classique de montrer que K est non vide. Nous allons le faire. On procède par l'absurde en sup- posant que K est vide. Alors, relativement à K0, K0 = Kc = ∪i≥1Kic. Or,

K0 est compact, donc il existe un nombre ni d'entiers i1, . . . , im tels que

K0= Kic1∪ · · · ∪ K

c

im. Ainsi, Ki1∩ · · · ∩ Kim = ∅. Donc, l'un des Ki est vide.

Ce qui est contradictoire car aucun ne l'est par hypothèse.

Puisque que pour tout i, K ⊂ Ki, alors pour tout i et pour tout ε > 0,

K ⊂ Ki+ εBn2. Il reste à voir que

(∀ε > 0) (∃N ∈ N) (∀i ≥ N ) Ki⊂ K + εB2n.

On procède par l'absurde, il existe ε > 0 et une sous-suite (Kik)de (Ki)tels

que Kik n'est pas inclus dans K + εB

n

2. Posons Ak = Kik \ int(K + εB

n 2),

alors (Ak) est une suite décroissante de compacts non vides et donc a une

intersection A = ∩k≥0Ak non vide. Il est clair que A ∩ K = ∅, mais d'autre

1.7. LA DISTANCE DE HAUSDORFF 41

Théorème 1.7.4. L'espace métrique (Cn, δ)est complet.

Démonstration. Soit (Ki)i∈N une suite de Cauchy d'éléments de (Cn, δ). On

pose, pour m ∈ N, Am=∪i≥mKi. Alors, (Am)m∈Nest une suite décroissante

de compacts non vides. Soit m ∈ N. La bornitude est une conséquence de la propriété de Cauchy, en eet, soit ε > 0, il existe n0 ∈ N tel que pour tout

p ≥ n0, Kp ⊂ Kn0 + εB

n

2. Ainsi, ∪p≥n0Kp est borné. De plus, ∪

n0

i=mKi est

borné comme réunion nie d'ensembles bornés. Finalement, Am est borné.

Par dénition, Am est fermé. Il s'ensuit que Am est compact. D'autre part,

Km ⊂ Am, donc Am n'est pas vide. Enn, Am+1 =∪i≥m+1Ki ⊂ ∪i≥mKi =

Am. Donc la suite (Am)est décroissante. On applique alors le lemme 1.7.3 à

la suite (Am) pour conclure que cette suite converge au sens de la distance

de Hausdor vers ∩m≥1Am:= A. Ainsi, pour tout ε > 0, il existe n0∈ N tel

que pour tout i ≥ n0, Ai ⊂ A + εBn2, donc pour tout i ≥ n0, Ki ⊂ A + εB2n.

Puisque (Ki)i∈N est une suite de Cauchy, il existe n1≥ n0 tel que pour tous

i, j ≥ n1, Kj ⊂ Ki+ εB2n. Ainsi, pour i, m ≥ n1, on a ∪+∞j=mKj ⊂ Ki+ εBn2

et donc Am ⊂ Ki+ εBn2. Ce qui implique que A ⊂ Ki+ εBn2. On a prouvé

que δ(Ki, A) ≤ ε pour i ≥ n1. D'où le résultat.

Théorème 1.7.5. Tout fermé borné de (Cn, δ)est compact. En particulier,

l'espace (Cn, δ) est localement compact.

Par un critère de compacité dans les espaces métriques, le théorème 1.7.5 est une conséquence du théorème suivant,

Théorème 1.7.6. De toute suite bornée de Cn, on peut extraire une sous-

suite convergente.

Démonstration. Soit (K0

i)i∈N une suite de Cndont les éléments sont contenus

dans un cube C de côté γ. Pour tout m ∈ N, le cube C peut s'écrire comme la réunion de 2mn sous-cubes de côté 2−mγ. Pour K ∈ Cn, on note A

m(K)

la réunion de tous les sous-cubes qui intersectent K pouvant s'écrire de la sorte. Puisque pour tout m ∈ N, le nombre de sous-cubes est ni, la suite (Ki0)i∈N a une sous-suite (Ki1)i∈N telle que A1(Ki1) := T1 est indépendante

de i. De manière identique, il existe une réunion T2 de sous-cubes de côté

2−2γ et une sous-suite (Ki2)i∈N de (Ki1)i∈N telle que A2(Ki2) = T2. Et ainsi

de suite, pour obtenir une suite (Tm)m∈N de réunion de sous-cubes (de côté

2−mγ pour tout m) et pour chaque m, on obtient une suite (Kim)i∈N telle que

Am(Kim) = Tm (∗).

(Kim)i∈N est une sous-suite de (Kik)i∈N pour k < m (∗∗). Par (∗), nous avons Km

i ⊂ Kjm+λBn2 avec λ = 2−m

nγ, ainsi δ(Kim, Kjm) ≤ 2−m√nγ où i, j, m ∈ N et par (∗∗), δ(Kim, Kjk) ≤ 2−m√nγ où i, j ∈ N et

k ≥ m. Pour Km := Kmm, il s'ensuit que pour tout k ≥ m, δ(Km, Kk) ≤

2−m√nγ. Ainsi, (Km)m∈N est une suite de Cauchy donc converge par le

théorème 1.7.4. C'est la sous-suite qui prouve le théorème.

On se concentre maintenant sur l'ensemble Kn des ensembles compacts

convexes non vides de Rn.

Théorème 1.7.7. L'ensemble Kn est fermé dans (Cn, δ).

Démonstration. Soit K ∈ Cn\ Kn. Alors, il existe x, y ∈ K et des nombres

λ ∈]0, 1[, ε > 0 tels que B(z, ε) ∩ K = ∅, en posant z = (1 − λ)x + λy. Soit K0 ∈ Cn vériant δ(K, K0) < ε

2. Alors il existe des points x

0, y0 ∈ K0 tels que |x − x0| < ε 2 et |y − y 0| < ε 2, donc le point z 0 = (1 − λ)x0 + λy0 vérie

|z − z0| < ε2. Si z0 ∈ K0, alors il existe un point w ∈ K tel que |w − z0| < ε2, ainsi |w − z| < ε, d'où une contradiction. Ainsi, K0 n'est pas convexe. Donc,

Bδ(K,ε2) ⊂ Cn\ Kn. Nous avons prouvé que Cn\ Knest ouvert.

Les théorèmes 1.7.6 et 1.7.7 entraînent le théorème suivant

Théorème 1.7.8 (Sélection de Blaschke). Pour toute suite bornée d'élé- ments de Kn, on peut extraire une sous-suite convergente vers un élément de

Kn.

Ayant introduit une distance sur l'ensemble Cn, on s'intéresse alors à des

résultats d'approximation. Ce qui est l'objet du théorème suivant.

Théorème 1.7.9. Soit K ∈ Knet ε > 0. Alors, il existe un polytope P ∈ Kn

tel que P ⊂ K ⊂ P + εBn

2. Par conséquent, δ(K, P ) ≤ ε.

Démonstration. Soit K ∈ Kn et ε > 0. On recouvre K par un nombre ni

(K est compact) de boules de rayon ε et de centres appartenant à K et soit P l'enveloppe convexe des centres. Ainsi, P est un polytope vériant les propriétés nécessaires.

Autrement dit, l'ensemble des polytopes de Rnest dense dans l'ensemble

des compacts convexes non vides de Rnpour la distance de Hausdor.

Dans la preuve du théorème 1.7.9, si l'on suppose de plus que les centres des boules de rayon ε ont des coordonnées rationnelles, alors il s'ensuit que l'espace (Kn, δ)est séparable, c'est-à-dire qu'il contient un ensemble dénom-

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