• Aucun résultat trouvé

3.7 Autoradiographie cérébrale avec la TEP avec le 64 Cu-P140 chez la souris

3.7.3 Discussions et conclusion

Les résultats avec le CLHP montrent la dégradation du radiotraceur dans le temps après la synthèse. Au bout de 6 h, le radiotraceur est encore stable et intact alors qu’au bout de 24 h, le radiotraceur

(a) (b)

Figure 3.33 – (a) Autoradiographie cérébrale de la souris lupique MRL/lpr ayant subi une injection du radiotraceur64CuCl2 après 24 h de biodistribution avec une activité de 5 kBq ± 5 %. (b) Image optique de la coupe correspondante pour l’autoradiographie. A : Cortex, B : Striatum, C : Ventricule latéral, D : Commissure antérieure, E : Corps calleux.

(a) (b)

Figure 3.34 – Fusion de l’image autoradiographie avec l’image optique chez la souris avec une injection

64Cu-P140 (a) et 64CuCl2 (b) par utilisation du recalage manuel avec les attributs communs et une transformation affine.

est dégradé. Le pic du radiotraceur diminue en intensité et se divise en deux pics distincts avec des temps de rétention proche à celui du temps de rétention du radiotraceur. La conséquence est que le radiotraceur est dénaturé en des molécules avec une structure proche à celui du radiotraceur car les pics sont très rapprochés avec les temps de rétention proche. La présence de nouveaux pics entre les temps de rétention 4 min et 12 min montre la présence de nouvelles molécules apparues après la dégradation du radiotraceur. Ce sont des sous-produits de relargage contenant l’isotope64Cu. Ces molécules sont des parties de molécules appartenant au radiotraceur initial. L’augmentation du pic correspondant aux64Cu libres démontre la libération de ces derniers par rapport au radiotraceur. Ce

64Cu n’est pas complètement libre car son temps de rétention est différent par rapport au temps de rétention de l’isotope64Cu libre.

Les images obtenues avec l’examen TEP au bout de 3 h et de 6 h montrent une captation cérébrale faible ou inexistante quel que soit le radiotraceur utilisé,64Cu-P140 ou64CuCl2. Des expériences ont été menées avant avec l’utilisation du peptide P140 couplé à une molécule fluorescente Alexa Fluor633

pour faire de l’imagerie fluorescente. Les résultats montrent une absence de captation cérébrale ou un manque de sensibilité de cette technique d’imagerie au bout de 30 min de biodistribution [Page 11]. Il est possible que le radiotraceur n’ait pas de zone spécifique au niveau cérébrale ou ne parvienne pas au cerveau à cause de la barrière hémato-encéphalique (BHE). Nos examens TEP révèlent des manques de captation malgré des temps plus longs pour la biodistribution. Mais au bout de 24 h, l’examen TEP dévoile une captation importante au centre du cerveau. L’autoradiographie confirme cette captation au niveau des ventricules latéraux grâce à sa bonne résolution spatiale. Pour les deux radiotraceurs, les images autoradiographies sont similaires pour les temps de biodistribution de 24 h et pour les différentes souris.

En corrélant les résultats avec la CLHP et des images, il est possible que nous observions seulement la distribution de l’isotope64Cu couplé à des morceaux restants du radiotraceur initial. La chromato-graphie au bout de 28 h montre une hétérogénéité de la solution injectée. De plus, les images obtenues avec l’utilisation du64CuCl2montrent des captations similaires. Cette solution64CuCl2 n’est pas spé-cifique. Ces deux éléments permettent de confirmer que ce que nous observons n’est pas la captation du64Cu-P140 mais nous observons la captation du 64Cu seul ou combiné à de divers sous-produits au bout de 24 h dans les ventricules.

Des travaux utilisèrent le radiotraceur64Cu-Acétate. Ce radiotraceur libère le cuivre64Cu une fois injecté dans le milieu. Cette méthode permet de voir les captations du cuivre libre dans l’organisme. Les résultats montrent des captations au niveau des ventricules latéraux, du plexus choroïde (paroi du ventricule), de la fimbria et dans l’hypothalamus au bout de 30 min et 24 h de biodistribution par examen TEP chez des souris C57BL/6J [Andreozzi 17], figure 3.35. L’autoradiographie par phospho-rescence montre avec plus de précision la captation au bout de 24 h de biodistribution. Dans notre cas, la présence de signaux au bout de 24 h montre la captation du cuivre64Cu libre quand le radiotraceur commence à se dégrader.

Pour conclure sur cette partie, les examens TEP permettent de pré-visualiser la captation et de décider de faire l’AR en sacrifiant la souris. Lorsque la captation est certaine avec la TEP, l’autora-diographie permet de mieux visualiser la distribution combinant à l’imagerie optique comme dans la partie sur l’autoradiographie avec le18F-FDG. Le capteur Mimosa-28 montre ses potentielles à faire de l’autoradiographie avec l’isotope64Cu. Au niveau de l’aspect biologique, les résultats ne peuvent pas confirmer la présence du peptique P140 dans le cerveau. En perspective, il serait intéressant d’utiliser le18F à la place du64Cu. La forme chimique du radiotraceur sera différente. Au lieu d’utiliser une cage DOTA pour enfermer le64Cu et de fixer au peptide, le18F se fixe au peptide via un PEG (polyéthylène glycol) . La cinétique biologique sera peut-être différente et nous verrons comment ce radiotraceur va se comporter.

3.8 Conclusion

Pour conclure sur ce chapitre concernant le test sur l’autoradiographie avec une feuille de rose ainsi que les autoradiographies cérébrales en corrélation avec les examens TEP, le capteur Mimosa-28 a rempli son rôle de détecteur pour faire de l’autoradiographie. Il permet de visualiser la distribution avec une meilleure résolution spatiale par rapport à l’examen TEP et la fusion entre l’imagerie AR et l’imagerie optique aident l’utilisateur à interpréter la localisation de la distribution. Le recalage auto-matique trouve ses limites par manque de forme dans l’imagerie AR, figure 3.34, où un recalage manuel est nécessaire. Les images AR de la feuille de rose et de la coupe cérébrale avec le18F ont suffisam-ment d’informations comme la morphologie des veines pour que l’algorithme de recalage automatique réussisse à faire le recalage sans l’aide de l’utilisateur.

Les examens TEP servent à explorer la biodistribution au cours du temps après l’injection du radiotraceur et à localiser les captations. La décision d’utiliser l’AR est gouvernée par la présence du radiotraceur dans l’organe pour éviter de sacrifier l’animal inutilement.

La forme de la feuille reste inchangée durant l’acquisition AR grâce à la solidité de l’échantillon. La qualité des images AR des coupes cérébrales souffre des mouvements entre le moment de la prise de l’image optique et la fin de l’acquisition AR. En perspective des prochaines expériences, nous pourrions utiliser des lamelles conçues pour maintenir la coupe durant les manipulations. La lamelle, sous le nom de Thermo Scientific SuperFrost Plus Gold, possède un traitement de surface qui peut maintenir la coupe sur la lamelle par des liaisons chimiques. Ces lamelles peuvent maintenir la coupe en place durant l’acquisition pour éviter la perte sur la forme et pour faciliter le recalage.

La présence de l’eau dans la coupe dégrade la qualité de l’image car l’eau peut contenir de la radioactivité et l’eau forme un milieu de diffusion pour les particules. Le rinçage et le séchage par

soufflette permet d’enlever cette eau à condition de maintenir la coupe.

Dans le chapitre suivant, une fois l’autoradiographie fait, nous souhaitons améliorer la résolution spatiale et diminuer les effets de la diffusion en reconstruisant l’objet théorique qui est l’origine de l’image observée.

Chapitre 4

Simulation et reconstruction

d’image

Sommaire

Documents relatifs