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5.1 Les apports de ce travail

Mon étude avait pour but de répondre aux objectifs prioritaires fixés par le Ministère de l’Education Nationale à l’école maternelle qui sont l’égalité des chances et la diminution des écarts dans le développement du langage chez les jeunes élèves en lien avec le projet d’école. Plus précisément, l’objectif était de s’interroger sur l’intérêt de l’outil album de jeunesse comme support au développement du langage chez les jeunes enfants.

Au fond, est-ce que les activités de langage proposées autour d’un album permettent véritablement aux élèves d’enrichir leurs compétences lexicales et leurs compétences syntaxiques et ainsi atteindre le niveau attendu en fin de maternelle dans le domaine des compétences langagières comme l’affirment Brigaudiot, Canut et al., et Boisseau ?

De nombreux travaux de recherche ont démontré que l’acquisition du langage chez les jeunes enfants était progressive et fortement liée aux interactions langagières avec les adultes. Ainsi, les activités proposées autour de l’album Les trois petits cochons étaient orientées de manière à provoquer les échanges langagiers avec l’adulte notamment lors des questions à l’oral pour la compréhension de l’histoire ou la mise en ordre chronologique des images séquentielles de l’histoire. D’autres activités ont été menées dans le but d’amener les enfants à développer une réflexion sur les structures syntaxiques internes au conte avec, par exemple, l’atelier de manipulation et de remise en ordre des étiquettes pour reconstituer les phrases clés de l’histoire. Enfin, des activités ont été menées pour favoriser l’acquisition du lexique chez les jeunes élèves avec, entre autres, la création d’une affiche sur la description du loup dans la littérature enfantine et la création d’affiches reprenant les structures lexicales de l’histoire.

L'analyse des productions narratives de six enfants a montré de bonnes maitrises des compétences langagières utilisées lors de la restitution. Nous pouvons dès lors en conclure que les activités menées autour de l’album par la réflexion, la répétition, la manipulation, ou encore le lien entre le mouvement et la cognition avec l’usage de marottes et la mise en sonorisation du conte ont permis aux élèves de s’approprier le conte et être en mesure de le restituer.

Discussions - Limites et perspectives 5.2 Limites et perspectives

Malgré ces résultats concluants, quelques zones d’ombres persistent. En effet, si nous nous concentrons sur les compétences syntaxiques, pouvons-nous certifier que les élèves sont capables de construire des phrases complexes avec le pronom relatif « qui » ? En effet, lors de l’enregistrement vidéo, les élèves racontent l’histoire et tous répètent la phrase complexe « le petit cochon rencontra un homme qui portait un fagot de bois. » Nous sommes en mesure de nous interroger s’il ne s’agit pas en réalité uniquement d’une mémorisation en bloc des structures syntaxiques types internes au conte. Ainsi, sont-ils capables à l’issue de cette séquence de construire des phrases complexes dans un autre contexte, en dehors des structures fixes du conte Les trois petits cochons ?

Si nous prenons l’exemple de RoF qui fait une tentative de construction de phrase complexe « Le troisième petit cochon rencontra un homme qui portait des briques qui lui demanda est-ce que vous pouvez me vendre ces briques, s’il vous plait ? », nous pouvons observer que cela n’est pas encore complètement acquis. LouF rencontre également cette difficulté : « Les deux cochons / le cochon alla se *rafugier sur la maison de son copain que l’attend ou le vu passer ouvra la porte. »

Concernant l'organisation pratique de cette séquence, un certain nombre de points pourrait être modifiés.

Dans un premier temps, il aurait été intéressant de proposer plus d’activités en petits groupes de six élèves lors du déroulement des différentes étapes de la séquence. Cela m’aurait permis d’être plus attentive aux productions orales des élèves et ainsi être en mesure d’observer plus précisément ma population. J’aurais notamment pu permettre aux plus petits parleurs, LuM et EsM, d’avoir l’occasion de s’exprimer dans un contexte plus rassurant. L’enregistrement vidéo aurait également dû se dérouler en plus petits groupes pour les mêmes raisons plutôt que devant l’ensemble du groupe classe. En effet, RoM et ToM qui sont de grands parleurs semblent malgré tout intimidés face au public (et certainement face au smartphone) ce qui explique aussi leur précipitation et leurs approximations dans leur récit. Cette dimension explique certainement aussi le comportement de MaM dont l’enregistrement vidéo n’a pu se faire.

Dans un deuxième temps, au niveau de l’organisation matérielle, il aurait été préférable d’utiliser pour l’enregistrement vidéo une caméra plutôt qu’un smartphone, Cela aurait garanti une meilleure qualité au niveau du son et surtout cela aurait permis d’éviter les

Discussions - Limites et perspectives

problèmes de place de mémoire et ainsi se retrouver avec une vidéo inexploitable (LiF) ou une fin coupée (LouF).

Enfin, il aurait été intéressant de faire visionner ces vidéos aux élèves en fin de séquence, travailler dessus avec eux et leur proposer une deuxième séance d’enregistrement. Ainsi, j’aurais pu réellement mesurer leurs progrès.

Conclusion - Limites et perspectives

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