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Le faible nombre d’éléments survolés avec la disposition par page peut s’expliquer par l’interaction utilisée qui est différente des deux autres dispositions. En effet, avec la disposition par page, l’utilisateur doit effectuer un geste pour passer d’un élément à un autre. Qu’il effectue un geste court ou long, il ne se déplace que d’un élément. Il est donc plus facile de parcourir les éléments un à un sans en oublier un. D’autre

part, de par sa configuration circulaire, l’utilisateur peut accéder au dernier élément directement à partir du premier élément, l’utilisateur peut alors accéder à la fin de la liste avec un nombre assez faible d’éléments parcourus. Par exemple, il est possible d’accéder au dernier élément de la liste en ne survolant que deux éléments : le premier et le dernier. Dans le cas des dispositions « absolue » et « relative », l’ensemble des éléments est présenté en même temps à l’écran, et il est possible que l’utilisateur passe trop vite sur un élément en effectuant un geste trop grand. Dans ce cas, si l’utilisateur saute l’élément souhaité, il est obligé de revenir en arrière, entraînant alors le survol d’un plus grand nombre d’éléments.

Cependant, le faible nombre d’éléments survolés avec la disposition par page ne se traduit pas par un gain de temps pour sélectionner le mot souhaité. Comme nous l’avons vu, les différentes dispositions absolues permettent à l’utilisateur d’accéder plus facilement au mot désiré. Ceci peut s’expliquer par l’interaction employée : l’utilisateur peut accéder à tous les éléments d’une disposition absolue en faisant glisser son doigt sur l’écran, alors qu’il est obligé d’effectuer un nouveau geste pour passer d’un élément à un autre avec la disposition par page. Par conséquent, bien que la disposition par page soit plus précise, l’interaction qui y est associée est trop coûteuse en temps pour que la vitesse d’exécution avec cette disposition soit bénéfique à l’utilisateur.

Enfin, le nombre d’éléments survolés plus élevé pour la disposition relative peut s’expliquer par la forme et la taille des zones de sélection des différents éléments de la liste. Les zones sont souvent moins larges que sur les autres dispositions ce qui rend le pointage d’une zone moins précis que pour les dispositions absolues et par page. Ce problème de précision empêche l’utilisateur de pointer rapidement l’élément souhaité. Du fait de la petite taille des zones, l’utilisateur risque de se déplacer sur l’élément suivant ou précédent, et ainsi nécessiter de la part de l’utilisateur de ré-ajuster son geste à l’approche de l’élément souhaité. Cette imprécision va alors faire augmenter le nombre d’éléments survolés. Ce problème de précision de pointage se traduit aussi par une augmentation du temps de sélection, ainsi que d’une augmen-tation du taux d’erreurs de sélection. Enfin, le score SUS de cette disposition montre que les utilisateurs ont ressenti ce problème de précision. Pour eux, la disposition

relative avec une liste de 6 éléments n’est pas satisfaisante (score SUS de 57). En résumé, la disposition « absolue » semble être la plus appropriée. En effet, elle est celle qui permet à l’utilisateur d’accéder le plus rapidement au mot souhaité tout en offrant un taux d’erreurs faible. La disposition « par page », qui était celle utilisée par le système de déduction de DUCK jusqu’à présent, permet de limiter le parcours des éléments, mais prend plus de temps du fait des nombreux gestes à réaliser pour atteindre un élément éloigné. Enfin, la disposition « relative » est inappropriée. En effet, elle est plus longue à utiliser que les deux autres, et engendre plus d’erreurs de sélection.

Par conséquent, pour la seconde étude, nous avons retenu la disposition absolue. D’autre part, nous ne gardons pour l’étude suivante que les dispositions absolue en ligne et en grille. Par rapport à la disposition en colonne, elles présentent l’avantage d’avoir des zones plus larges que la disposition en colonne, ce qui donne plus de précision à l’utilisateur au moment de sélectionner un élément dans la liste quelle que soit sa position. Enfin, nous avons vu que le temps consacré à la sélection et la navigation sur un élément est directement lié à la taille de la liste. De plus, les listes à 6 éléments engendrent un nombre d’erreurs bien plus important que les listes à 4 éléments. Comme il s’agit d’utiliser cette liste avec un système de déduction où le mot recherché est très fréquemment en début de liste, il ne semble pas opportun d’augmenter la taille de la liste. Par conséquent, pour les études suivantes, nous conserverons une liste de 4 éléments.

2 Retour audio

Au-delà de la façon dont les éléments sont disposés dans la liste, le retour audio offert à l’utilisateur est aussi très important. C’est en effet grâce à celui-ci que l’uti-lisateur va pouvoir prendre connaissance des différents mots présents dans la liste, et aussi les localiser au sein de la liste.

Pour augmenter la rapidité du retour d’information, des techniques sonores peuvent être utilisées à la place d’une synthèse de parole. Cela permet de raccourcir le temps

nécessaire à un retour audio. Zhao présente une approche de retour audio continu réalisé pour le Earpod[Zhao et al., 2007]. Le Earpod fournit aux utilisateurs des commentaires audio synchrones à leur saisie tactile. Il est conçu pour permettre aux utilisateurs de découvrir les menus et les listes à leur propre rythme. Chaque in-teraction faite par l’utilisateur est sonifiée, ce qui rend un retour audio plus précis qu’un retour visuel. Ce système, selon eux, devient moins efficace lorsqu’une imbri-cation apparaît ou que les menus et listes sont de grandes tailles. Enfin, lorsque les éléments sont très différents mais peu nombreux, l’un des choix les plus courant est l’utilisation de « earcons » [Helle et al., 2001] : un earcon, de façon similaire à une icône, utilise un son simple pour permettre de distinguer une information rapide-ment (par exemple un bip d’alarme pour une erreur, un bruit de papier déchiré pour notifier une suppression, ...). Une étude faite par Walker[Walker and Kogan, 2009] compare les earcons à une approche basée sur la synthèse vocale : compte tenu des résultats, la synthèse vocale est plus efficace quand elle est couplée avec earcons et spearcons. Les spearcons, comme leurs homologues les earcons, sont des sons faits pour distinguer les différents éléments. Contrairement aux earcons, cependant, ils sont constitués d’une synthèse vocale qui est accélérée au point d’être trop rapide pour être pleinement reconnaissable.

Cependant, ces techniques ne sont pas applicables à notre cas d’étude. En effet, les techniques à base de sons ne sont utilisables que dans le cas où les éléments sont connus de l’utilisateur. Dans notre cas, la liste de mots change constamment en fonction de la saisie de l’utilisateur. Par conséquent, il est impossible d’associer un son différent à chaque mot possible de la liste. C’est pourquoi, dans le cas de notre liste de déduction, nous sommes contraints de conserver une synthèse vocale qui reste compréhensible par l’utilisateur.

Lors de l’utilisation d’une synthèse vocale avec une liste de mots, le retour qui est généralement utilisé consiste à prononcer le mot au moment où l’utilisateur survole le mot avec son doigt. Cela permet ainsi à l’utilisateur de savoir sur quel élément il se trouve. En revanche, cette technique ne permet pas à l’utilisateur d’avoir une connaissance globale des éléments présents dans la liste. Sans cette connaissance, l’utilisateur est obligé d’explorer séquentiellement la liste pour en connaître les

dif-férents éléments. Si l’élément recherché est en début de liste, cette exploration n’est pas trop coûteuse en temps. En revanche, si l’élément recherché est en fin de liste ou n’est pas présent dans la liste, l’utilisateur va perdre beaucoup de temps à rechercher le mot souhaité.

Ce travail a pour but d’étudier l’intérêt de présenter l’ensemble des éléments de la liste à un utilisateur avant que celui-ci ne l’utilise. Notre hypothèse est que si l’utilisateur a connaissance des mots présents dans la liste ainsi que leur position, il pourra alors plus rapidement sélectionner le mot désiré. Ceci ne sera possible que s’il connaît la disposition des mots à l’écran et n’aura pas besoin de commencer par le premier élément de la liste.