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IV. RESULTATS ET DISCUSSION

IV.3 Discussion

IV.3.2 Discussion sur l’enquête

La méthodologie de cette étude a certes des limites. Il faut tout d’abord souligner que l’enquête repose sur du déclaratif. De plus, nous n’étions pas présents lorsque les pharmaciens et préparateurs en pharmacie remplissaient le questionnaire puisque nous avions convenu de laisser un délai d’une semaine avant de récupérer les questionnaires afin qu’ils aient le temps de répondre à l’enquête. Ainsi, même si nous avions bien souligné lorsque nous avons remis les questionnaires l’importance de répondre de manière

136 spontanée afin que l’interprétation des données ne soit pas erronée, certains auraient pu être tentés de trouver des informations dans des ouvrages ou par le biais d’internet ou alors de répondre à plusieurs afin de s’aider et dans l’intention de répondre correctement aux questionnaires. Afin d’éviter un tel biais, il aurait peut-être fallu se mettre d’accord avec l’équipe officinale pour convenir d’un moment où nous pouvions venir et rester auprès d’elle pendant un temps défini pour répondre à l’enquête. Cette étude présente donc un biais de déclaration des pharmaciens d’officine et des préparateurs en pharmacie.

D’autre part, le choix des pharmacies dans lesquelles les membres de l’équipe ont été interrogés n’était pas aléatoire, ce qui constitue un biais lié au mode de recrutement des pharmacies. En effet, les pharmacies sélectionnées pour participer à l’étude devaient être des pharmacies d’officine de la ville de Grenoble.

En outre, la manière dont ont été rédigées certaines questions de l’enquête a fait que celles- ci n’étaient peut-être pas claires voire ont peut-être été mal formulées, ce qui a pu induire une mauvaise compréhension des questions et donc entraîner un biais pour l’interprétation des résultats.

L’enquête comporte des questions ouvertes qui ont rendu l’exploitation des données plus difficile. D’une manière générale, les questions ouvertes ne sont pas beaucoup appréciées par les personnes sondées car celles-ci demandent un temps de réflexion nettement plus long et donc augmente la durée de remplissage du questionnaire, ce qui peut entraîner un comportement d’évitement de la part des officinaux. Certains officinaux (ceux ayant motivé leur refus de répondre à l’enquête ainsi que ceux ayant répondu aux questionnaires) nous ont reprochés le grand nombre de questions présent dans ce questionnaire et notamment la présence de questions ouvertes. Pourtant, au vu de l’effectif de réponse aux questions ouvertes 2, 3, 5, 6 et 7 (respectivement n=68, 66, 69, 63, 66), nous pouvons voir que finalement celles-ci ont bien été acceptées par les officinaux qui ont fait un effort de réflexion pour répondre à ces questions.

Par ailleurs, nous aurions pu ajouter une question dans l’enquête sur le type de pharmacies d’officine (taille de la pharmacie, localisation de la pharmacie : centre commercial, rurale, urbaine) dans lequel les pharmaciens et préparateurs en pharmacie travaillent ainsi que le type de clientèle (de quartier, de passage) qui fréquente ces pharmacies. En effet, selon le

137 type de pharmacies et le genre de clientèle d’une pharmacie, la prise en charge et l’accompagnement d’un patient fumeur dans son sevrage tabagique peuvent être différents. Lors de notre passage dans une pharmacie d’officine située dans un quartier populaire de Grenoble, nous avons pu nous entretenir avec le pharmacien titulaire qui nous a fait part de son témoignage en ce qui concerne la formation et le type de pharmacies. En effet, selon la titulaire « La formation dépend de la structure, s’il s’agit d’une petite ou grande pharmacie. De plus, il y a des négociations avec les laboratoires pharmaceutiques pour les prix des substituts nicotiniques. Nous avons plus ou moins de remises et donc les substituts nicotiniques sont plus ou moins chers. Les ventes dépendent aussi de la population, si elle est défavorisée ou non. ». Elle nous explique également qu’elle et son équipe font la démarche, par exemple pour une ordonnance de coronopathie, mais qu’ils ne vont pas plus loin car les substituts nicotiniques sont trop chers donc ils envoient les patients dans d’autres pharmacies notamment celles où ils savent que les substituts nicotiniques sont à de meilleurs prix. La titulaire suggère qu’il faudrait un prix de base pour les substituts nicotiniques. Enfin, elle conclut notre conversation en soulignant qu’elle n’a pas remarqué d’impact depuis l’aide financière au sevrage tabagique de 150 euros par an de la sécurité sociale.

Néanmoins, nous pouvons relever certains points positifs. Le premier point est le taux de réponses des officinaux qui est de 71 % dans notre étude. Nous pouvons constater que le mode de diffusion des questionnaires a une influence sur le taux de participation. En effet, lorsque le questionnaire a été envoyé par mail au début de notre enquête, le taux de réponses était très faible (3 %) tandis que la diffusion des questionnaires en version papier en main propre aux officinaux s’est révélée être plus fructueuse.

Le deuxième point est le délai d’une semaine accordé aux officinaux pour répondre aux questionnaires. 46 officinaux ont rempli le questionnaire en respectant ce délai. Les officinaux ont été nombreux à préciser le manque de temps pour répondre dans l’immédiat à l’enquête. Le fait de laisser un délai pour répondre aux questionnaires a permis de donner la liberté aux officinaux de choisir le moment le plus propice pour y répondre.

Le troisième point positif est le fait d’apporter et de récupérer les questionnaires directement à la pharmacie. Nous avons pu exposer le but du questionnaire ainsi que

138 répondre aux interrogations des officinaux sur des questions afin d’éclaircir certains points. Même si très peu d’officinaux ont exprimé le besoin de reprendre le questionnaire ensemble ou de clarifier certains points. De plus, le fait de se déplacer au sein de chaque pharmacie a permis de nous entretenir avec les officinaux et d’apprendre des informations intéressantes et enrichissantes.

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