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CHAPITRE 4 – RETOUR SUR LES RÉSULTATS ET DISCUSSION 113 

4.1 Discussion des résultats 113 

Au premier chapitre, nous affirmions que les st ructures sociales (de main-d’œuvre) et les struct ures économiques (de l'emploi) se reflétaient sur les stru ctures spatiales. L'analyse de nos résult ats dans la section pré cédente et notre revue de la littér ature nous auront permis de prouver la véracité de cette affirmation.

4.1.1 Analyse régionale

Les indices de ségrég ation nous ont permis de confirmer que l’emploi dans les services aux entreprises, dans la région montréalaise, était très ségrégé. Ce n’est pas le secteur économique qui est le plus ségrégé (qui s’avère plutôt être les industries de la communication), mais c’est celui dont la tendance à la ségrégatio n est la plus importante, au cours de la période que nous ét udions. La ségrégation de l’emploi est néanmoins beaucoup p lus importante que ce lle de la main-d’œuvre des services aux entreprises. Ce qui car actérise cette dernière est qu’elle est la main- d’œuvre la plus ségrégée de tous les secteurs comparés. Elle maintient sa position tout au long de la période. Les valeurs plus faible s des indices de ségrégation pour la main-d’œuvre que pour l’emploi nous laissent croire q ue la main-d’œuvre sera moins sujette à se localiser dans des b assins que les emplois dans de s pôles. L’a nalyse de la distribut ion de l’accessibilité (figures 3 .1 et 3.2) n ous permet de visuali ser les conclusions que nous avons tirés des indice s de ségrégation : l’accessibilité à l’emploi est plus concentrée autour du centre-ville que ne l’est l’accessibilité à la main-d’œuvre.

Nous avons ensuite me suré la corr élation entre l’emploi e t la main-d’œuvre. Les services aux entreprises ont obtenu la valeur du rho de Spearman la plus élevée d’entre tous les secteurs économiques. C’est donc dire que c’est le secteur où la coloca lisation

entre les ef fectifs de main-d’œuvre et d’emploi, au sein d es mêmes SR, est la plus élevée. C’est un résultat qui est cohérent avec la mesure du coefficient de corrélation de Pearson entre l’accessibilité à l’emploi et à la main-d’œuvre. En effet, là où l’accessibilité à l’emploi e st élevée, l’ accessibilité à la ma in-d’œuvre sera elle aussi élevée et cette corrélation est croissante, entre 1996 et 2001 ( r de Pearson de 0,672 et de 0, 694, respectivement).

4.1.2 Analyse locale

L’identification des pôles d’emploi nous a permis d’observer que not re méthode a capté une large part d es emplois dans les se rvices aux entreprises. Grâce à cette méthode, nous avons constaté qu’une large part des nouveaux emplois s’est à son tour localisée dans des pô les d’emploi (50,55%, en 1996, e t 59,18%, en 2001). Cette observation adhère à l a conclusion que nous avions faite lors de l’analyse régionale, c’est-à-dire que l’emploi dans les services aux entreprises était concentré et tendait à la concentration. Il y a bien eu consolidation des pôles, selon notre analyse, principalement dans les pôles du centre-ville, de Dorval et Sai nt-Laurent, de Laval et d’Anjou, qui ont été en mesure d’enca isser un peu plus de la moitié des emplois dans les service s aux entreprises de la RMR.

Quant à notre méthode d’identification des bassins de main-d’œuvre, elle n’a pas été aussi efficace que celle des pôles. Certes, plusieurs bassins ont été identifiés, mais ceux-ci ne captent qu’un maigre 20% de la main-d’œuvre, pour les deux anné es de recensement. Le plus important des bassins est le centre-ville, regroupant plus de 30% des travailleurs localisés dans les bassins de la région montréalaise. Nous n’avons pas en soi observé une consolidation des bassins, mais ils ont néanmoins été la destination de 10 000 nouveaux travailleurs résidants, entre 1996 et 2 001, sur un total de 43 970. Le principal impact de la croissance de l’emploi sur la distribution de la main-d’œuvre aura été la dispersion de celle-ci dans la RMR de Montréal. Afin de mieux caractériser les lieux de résidence de la main-d’œuvre, nous avons mesuré partie llement le statut socio-économique des bassins, a insi que des SR ayant u n QL des e ffectifs de main- d’œuvre entre 1 et 1,5, qui se trouvent généralement en périphérie de s bassins. Les résidants des bassins de main-d’œuvre ont un revenu mo yen beaucoup plus élevé que ceux de leur périphérie et des autres SR de la région montréalaise.

En calculant l’accessibilité moyenne au sein des pôles et d es bassins, nous avons noté que l’accessibilité à la main-d’œuvre dans les pôles allait croissante, au cours de la

période, tandis que l’accessibilité à l’emploi dans les bassins allait en se ns inverse. Une analyse de variance et une analyse des boîtes à moustache nous ont démontré qu’il y avait une différence significative entre l’accessibilité dans les pôles et dans les SR hors- pôle, tout comme entre l’accessibilité dans le s bassins et dans le s SR hors-bassins. Mais l’accessibilité et son évolution ne sont pas distribuées de façon homogène entre les pôles d’emploi. En effet, les pôles Centre-ville et Westmount sont ceux pour lesquels l’accessibilité est la plus grande, de deux à trois écart-types de dif férence avec la moyenne régionale. Les pôles auto ur du centr e connaissent aussi un e croissance de leur accessibilité à la main-d’œuvre. Ce sont les pôles plus éloignés qui connaissent une décroissance de celle-ci.

En ce qui concerne de la distributio n de l’accessibilité à l’emploi dans les bassins, la situation est similaire. En effet, ce sont les bassins centraux qui sont les plus accessibles. Les ba ssins du Vieux- Port et du Centre-ville sont le s plus accessibles à l’emploi. Ceux-ci, ainsi que le bassin de l’I THQ et du Plateau, connaissent une croissance de leur accessib ilité, ce qui est cohérent avec la ségrégation et la centralisation croissantes de l’emploi dans les services aux entreprises. Les bassins plus éloignés, sauf Saint-Laurent, sont tous en perte d’accessibilité.

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