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Discussion et perspectives

4.1 • Les orientations de travail

En 2015, nous avons abouti à des orientations de travail à mettre en œuvre(annexe 21) :

► Une nécessaire adaptation à un nouvel exercice, en mettant en collaboration médecins et paramédicaux, avec un exercice horizontal plutôt que vertical ; une réflexion commune sur la prise en charge des patients et délégation de tâches : pour cela des

MSP sont nécessaires.

Trois sont déjà en fonctionnement à Aurignac, à Aspet et à Loures Barousse ; d’autres sont en projet ou en cours de création (Montréjeau, Saint Martory, Saint Béat et Cierp Gaud, Luchon…)

Les MSP permettent en outre d’exercer tout en ayant des activités parallèles (qu’elles soient médicales, de formations ou autres) tout en prenant en considération que les nouveaux professionnels de santé n’exercent plus toute leur vie dans un seul et même endroit. La MSP est l’outil idéal pour organiser ce renouvellement des professionnels.

► De plus en plus de Maîtres de Stage Universitaires ambulatoires se sont investis sur le territoire, ce qui permet d’accueillir des étudiants en médecine qui, pour la plupart, ne connaissent pas la région, afin de leurs présenter les avantages de l’exercice en milieu rural. Pour ce faire il est nécessaire d’améliorer les conditions d’accueil des professionnels de santé en stage ou en formation.

A titre d’exemple, certains médecins commingeois et la ville de Saint Gaudens ont remis à neuf un ancien local de la ville pour accueillir 8 internes en médecine.

Des réunions pluri professionnelles (médecins hospitaliers, libéraux, IDE, élus locaux…) ont également lieu sur le thème de l’accueil des étudiants dans le cadre de la mise en œuvre du CLS (qui fait suite à ce projet de l’ARS), orchestrée par les membres du Pôle d’Equilibre Territorial et Rural du pays Comminges Pyrénées et l’ARS. Elles ont pour objectif d’améliorer l’accueil des étudiants en santé dans le Comminges.

Réorganisation de la PDSA, dans l’objectif d’épargner les médecins installés d’un trop grand nombre de gardes, et tirer parti de l’intérêt que portent les internes en médecine à ces gardes (intérêt financier et de formation qu’elles apportent). De fait, une Maison Médicale de Garde a vu le jour en 2015, située à côté des urgences du CH de St Gaudens, assurant les gardes de week-end dans l’ensemble du Comminges et déchargeant les urgences de consultations ne relevant pas de ce service.

► Amélioration de la relation ville hôpital :

- a été mise en place en 2015 une commission ville-hôpital qui, régulièrement, réunit médecins libéraux et hospitaliers en vue de définir des objectifs à atteindre pour améliorer des conditions de prise en charge des patients ;

- création de postes mixtes ville-hôpital au Centre Hospitalier local, et de postes mixtes CHU-CH pour accueillir des spécialistes : l’exercice au CHU est prisé par les nouveaux médecins spécialistes qui se forment surtout au CHU ;

- utilisation de la télémédecine : utilisée dores et déjà au CH de St Gaudens dans la filière neurovasculaire, ainsi que la télé-radiologie, dont la nouvelle IRM du CH St Gaudens ; à développer pour la filière psychiatriquequi fait grandement défaut dans le bassin du Comminges.

► Création d’un annuaire recensant toutes les professions dans le domaine de la santé et du social du bassin ; mise en place d’une plaquette d’information qui paraîtrait à intervalles réguliers (une fois par mois dans le Comminges), destinée à tous les professionnels de santé, résumant les dernières nouvelles en matière de santé (installation de nouveaux professionnels, nouvelles activités de l’hôpital…) ; en cours de création par le Pays Comminges Pyrénées.

Il est à noter que la réflexion sur la désertification médicale est depuis longtemps menée, par les professionnels de santé comme par les élus ; un rapport d’information du sénateur Hervé Maurey, intitulé “déserts médicaux : agir vraiment” (2) et paru en 2013, faisait un ensemble de propositions pour tenter de résoudre ce problème. Certaines sont similaires aux points abordés dans notre travail. D’autres n’ont pas été envisagées.

4.2 • Exemples à l’étranger

Au Québec

Le Québec est aussi, depuis longue date, confronté au problème des déserts médicaux. Avec une superficie 2,5 fois supérieure à celle de la France et une population 8 fois moins nombreuse, la définition d’un désert médical au Québec est une zone sans médecin à 200 km à la ronde.

Une réflexion sur l’égalité d’accès aux soins est menée depuis plus de 20 ans. Un travail de recherche important a été réalisé, mettant en évidence les éléments qui attireraient les médecins vers les campagnes :

- l’intérêt personnel (qualité de vie) ; grande importance de l’activité du conjoint dans le choix d’exercer en milieu rural à prendre en compte ;

- la formation à l’exercice rural (initiale et continue) ;

- les attributs du cadre de vie ;

- des conditions de travail favorables(49)(50)(51).

Le principe de liberté d’installation a été abrogé. Le ministère de la Santé et des Services Sociaux élabore chaque année les Plans Régionaux d’Effectif Médicaux (PREM)

(52) :

“Les différentes régions du Québec ne bénéficiant pas toutes du même niveau d’accessibilité aux soins de santé, les PREM visent à assurer à la population une plus grande équité d’accès aux services médicaux. La notion d’équité comprend 2 principes :

- assurer à la population de chaque région une part équitable de service ;

- privilégier l’installation des médecins requis pour offrir ces services dans la région des bénéficiaires.” (définition du ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec)

Les médecins ne peuvent s’installer que dans les postes disponibles, fixés chaque année par les PREM, et consultables sur internet.

En Belgique

La Belgique manque de médecins généralistes, en particulier dans les zones rurales du sud du pays. En cause, notamment, le vieillissement de cette population couplé au manque d’attractivité de la spécialité(53).

Pour inciter les praticiens à s’installer dans les territoires en tension, l’Institut National d’Assurance Maladie et Invalidité (Inami) a créé, en 2006, le projet Impulseo(54)(55), permettant à des jeunes généralistes de bénéficier d’aides pour s’installer.

Ces aides comprennent plusieurs volets, notamment :

- des interventions pour l’installation des jeunes généralistes (prêts exempt d’intérêts, primes…)

- des interventions pour les coûts salariaux (exonération de charges salariales) - des interventions pour les frais relatifs à différents services (télé-secrétariat…)

-En Flandres belges, le projet fonctionne à plein : ainsi, selon le syndicat flamand Domus Medica, 80 % des jeunes médecins généralistes s’installent dans des «zones Impulseo».

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