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Dans cette partie, nous allons reprendre nos questions de recherche et nos hypothèses. À l’heure actuelle, nous pouvons répondre aux questions que nous nous posions dans la partie méthodologie.

Notre première question était : dans quelle mesure la pratique physique régulière pourrait préserver les enseignants, notamment du risque de burnout ? Même après avoir analysé les questionnaires, nous ne pouvons pas dire clairement si la pratique physique régulière est la stratégie de coping utilisée par les enseignants pour se préserver du burnout. Nous traiterons justement ce point dans la partie 7 limites et perspectives.

Notre seconde question était : Faut-il un taux d’activité d’une certaine intensité pour qu’il y ait des effets ? Après l’analyse des questionnaires, nous avons remarqué que les personnes qui pratiquaient une activité physique légère étaient celles qui étaient moins à risque d’épuisement émotionnel. Ce qui va dans le sens de Chen J. et Millar W. (1999) qui disent que l’activité physique modérée aurait des effets tout aussi favorables et cliniquement significatifs sur la santé.

Notre dernière question était : y a-t-il un lien entre le taux d’activité physique hebdomadaire et la santé mentale des enseignants ? Nous ne pouvons pas clairement identifier un lien entre ces deux, après avoir croisé les résultats obtenus pour le burnout en fonction du type d’activité, nous remarquons que les écarts types obtenus sont trop importants pour répondre à cette question. Les conséquences de l’activité physique sur la santé, une précédente étude menée par Jiajian Chen et Wayne J. Millar sur le sujet, est arrivée à la même conclusion que nous : « on n’a pu établir aucun rapport de cause à effet (entre la santé cardiaque et mentale et la pratique physique). La maladie cardiaque et la dépression sont des maladies dont l’origine est complexe qui évoluent ordinairement sur une longue période ».

Finalement, nous pouvons répondre à notre question de recherche est-ce que la pratique

physique régulière permettrait de limiter les risques de burnout (épuisement émotionnel) chez les enseignants ? Oui, mais ce n’est pas en pratiquant une activité physique intense. Ce sont les

personnes qui pratiquent des activités d’intensité légère à modérée qui sont celles qui sont le moins à risque de burnout.

Nous allons maintenant passer à la validation ou invalidation de nos hypothèses en fonction des études antérieures menées sur le sujet et des résultats que nous avons obtenus au cours de notre recherche.

Notre première hypothèse est que l’implication des enseignants dans une activité physique régulière participerait à une amélioration de leur santé mentale et physique, en réduisant notamment le risque de burnout professionnel. Plus particulièrement, le fait de faire autre chose, d’avoir une activité physique ponctuelle qui permet de penser à autre chose qu’à son travail. Selon une étude que nous avons lue, il nous a été présenté des stratégies d’évitement d’épuisement émotionnel dites stratégies de coping. Lazarus et Folkman (1984, p. 141) définissent le concept comme suit : « le coping est l’ensemble des efforts cognitifs et comportementaux, constamment changeants, déployés (par une personne) pour gérer les exigences internes et/ou externes perçues comme consommant ou excédant ses ressources ». Il est également expliqué que la pratique physique régulière fait partie de ces stratégies de coping. Selon nos analyses, les personnes qui pratiquent une activité physique légère sont celles qui sont le moins épuisées émotionnellement. En effet, les personnes inactives arrivent en deuxième place du classement des personnes les plus épuisées émotionnellement, juste après celles qui pratiquent le sport de manière intense. Avec ces informations, il nous est possible de valider cette hypothèse en soulignant le fait que la pratique régulière légère à modérée améliore la santé mentale et pas la pratique intense.

De plus, notre seconde hypothèse serait que l’implication d’une personne dans une activité sportive régulière d’une certaine intensité participerait à une amélioration de la santé mentale. Comme nous avons pu le relever pour notre cadre théorique, Gérin, Guillemot, Bayat, André, Daniel et Rochcongar (2014) expliquent que l’activité physique régulière est parfois utilisée par certains médecins généralistes pour soigner les pathologies de leurs patients. De plus, Petrella et Lattanzio en 2002 et Olgivie et al. en 2007 expliquent que seule une activité physique quasi quotidienne peut apporter des bénéfices au traitement de la dépression. De plus, Gauvin et Spence (1998) nous informent que l’activité physique peut être envisagée comme une réaction émotionnelle contre le stress ou contre l’angoisse, si elle est pratiquée de manière adaptée à la situation. Cependant, selon les analyses que nous avons pu faire grâce à notre questionnaire, les personnes qui sont les plus fatiguées sont celles qui pratiquent une activité physique intense. Cette information vient donc contredire le fait qu’une activité quotidienne aurait des bénéfices sur le traitement de la dépression. Nous pouvons donc partiellement valider cette hypothèse et dire qu’il faut pratiquer régulièrement du sport de façon légère à modérée mais pas de façon intense.

Notre dernière hypothèse était que pratiquer une activité physique régulière permettrait de mieux percevoir son corps, se rendre compte de ses propres limites.

Comme nous avons pu le lire dans l’article d’Annie-Michèle Carrière, la Direction de la santé publique de Montréal affirme que « la pratique régulière d’une activité physique permet de réduire les symptômes de dépression légère, peut aider à améliorer la santé mentale et peut prévenir certains troubles mentaux en agissant sur la confiance en soi et l’image de soi ». De plus, Mme Hanrahan décrit cette sensation incroyable de maîtrise de soi : « Être forte dans mon corps, ça me donne de l’aplomb, de la rapidité de réponse sur plusieurs plans, une estime de moi. La maîtrise de mon corps, jumelée à la maîtrise de moi-même, c’est vital. Quand je n’ai pas ça, je m’aime moins. ». Cet aspect de la maîtrise de son corps est souvent relevé par les athlètes mais aussi par les gens qui pratiquent des activités d’intensité physique moins importante, comme la marche ou le jardinage. L’activité physique améliore la forme physique, le poids et la flexibilité, ce qui aide l’humeur et la confiance en soi.

Dans nos analyses nous avons, en effet, pu voir que les personnes pratiquant une activité physique modérée sont les personnes qui ont la plus grande estime de soi, suivi de près par ceux qui ont une activité intense. De plus, les personnes inactives sont les personnes qui souffrent le plus de douleurs physiques. Ces douleurs ont donc, comme mentionné précédemment, des répercussions au travail. Les personnes ayant des douleurs physiques sont les personnes qui ont répondu qu’elles avaient été gênées au travail. Après s’être penché sur les résultats des recherches antérieures et nos résultats, nous pouvons donc confirmer notre hypothèse et annoncer que pratiquer une activité physique régulière légère ou modérée permet de mieux percevoir son corps et se rendre compte de ses propres limites et nous ajoutons même, avoir une plus importante estime de soi.

De manière générale, ce que nous pouvons dire après avoir fait nos analyses, c’est que plus les gens sont épuisés émotionnellement et plus ils sont absents. Ainsi que, plus ils sont engagés au niveau de l’énergie émotionnelle et moins ils sont absents.

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