Chapitre 1 : Instrumentation
II. Modélisation numérique
II.3. Diagnostic des résultats de modélisation numérique
Les Figures 14 et 15 présentent des cartographies caractérisant les champs de
température et de vitesse de l’écoulement d’argon porté à 1800 K qui quitte l’orifice séparant le
HES en surpression (835 mbar) et le réacteur chimique en dépression (4,8 mbar). Ces résultats de
modélisation numérique ont été obtenus en l’absence de la grille.
Figure 14 : Cartographies du champ de température de l’écoulement d’argon initialement porté à 1800 K
dans le réacteur en l’absence de la grille. La cartographie de droite est un agrandissement.
Figure 15 : Cartographies du champ de vitesse de l’écoulement d’argon initialement porté à 1800 K dans le
réacteur en l’absence de la grille. La cartographie de droite est un agrandissement.
Disque de
Mach
Couche limite
thermique
Disque de
Mach
Couche limite
hydrodynamique
Ces cartographies confirment la formation attendue d’un jet
1libre horizontal et axisymétrique en
sortie de l’injecteur qui équipe le barreau de graphite. Comme le montre la Figure 15, la vitesse
initiale de l’argon est faible (60 m.s
-1) et le régime est donc subsonique puisque le nombre de
Mach calculé est bien inférieur à un. L’orifice circulaire du HES est un étranglement de la section
de passage des gaz qui joue le rôle d’un col sonique. En amont du col, où le régime est
subsonique, cet étranglement provoque une augmentation de la vitesse de l’écoulement. Au
niveau du col, les simulations montrent que la vitesse atteint une valeur critique égale à la vitesse
du son. Le col est alors qualifié de sonique et le nombre de Mach est égal à un. A la sortie du col,
le gaz voit sa section de passage brutalement augmentée, ce qui provoque sa brutale accélération
bien au-delà de la vitesse du son, le nombre de Mach atteint alors des valeurs très supérieures à
un et l’écoulement est qualifié de supersonique. De telles conditions critiques ne sont atteintes au
col que pour des rapports entre pression amont (barreau de graphite) et aval (réacteur chimique)
(Nozzle Pressure Ratio ou NPR) supérieurs à une valeur proche de deux. En deçà de cette valeur,
les conditions critiques ne sont pas atteintes au col et le gaz est décéléré en aval du col. Dans le
cas de la présente simulation, le NPR est d’environ 174. Le régime de sortie est donc largement
supersonique. Comme nous l’avons vu il est nécessaire d’alimenter le réacteur chimique avec un
débit massique élevé (équivalent à un débit volumique standard de l’ordre de 15 slm) pour
protéger la partie centrale de l’écoulement de l’intrusion des couches limites thermiques. C’est ce
débit massique qui impose une pression amont importante et qui génère in fine la détente
supersonique caractéristique visualisée sur les cartographies.
Comme on peut le voir très nettement sur les Figures 14 et 15, en aval du col la détente de l’argon
s’accompagne d’une chute brutale de sa température et de sa pression pour atteindre quelques
dizaines de kelvins et, sous son inertie, une pression plus basse que celle du réacteur chimique
(sous l’effet de la détente, les lignes de courant s’incurvent vers l’extérieur, la pression du gaz
devient plus faible que la pression du gaz résiduel qui l’entoure), alors que la vitesse grimpe
jusqu’à une valeur limite de l’ordre de 1200 m.s
-1. Le gaz résiduel génère des ondes de
compression qui s’accumulent pour former une onde de choc oblique. Cette dernière recomprime
le gaz et le défléchit vers l’axe du jet. Les ondes de choc obliques convergent vers l’axe du jet
jusqu’à se croiser pour former une intersection de Machet pour ensuite diverger en deux nouvelles
ondes de choc obliques. Une onde de choc droite, encore appelée disque de Mach, marque la fin
de la première zone de détente adiabatique du gaz.
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