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Définitions et Rappels bibliographiques

II- 5. Diagnostic biologique

Le prélèvement des échantillons aux fins de culture de dépistage est réalisé lors de consultation par le prestataire de soins.

-Chez la femme, il s’agit d’un frottis de la portion distale du vagin et puis du rectum en insérant l’écouvillon au-delà du sphincter anal [27]

-Chez le nouveau-né, le prélèvement peut être du liquide gastrique, une ponction lombaire (Liquide céphalo-rachidien) ou une hémoculture. Les deux derniers prélèvements sont beaucoup plus spécifiques car ils sont utilisés en cas de suspicion d’une infection néonatale à Streptocoque du groupe B.

Les échantillons doivent être placés dans un milieu de transport non nutritif approprié. Dans ces conditions, la viabilité des SGB est garantie pour au moins 48 h à température ambiante ou dans un frigo (2-8° C). Des étiquettes apposées sur les échantillons doivent indiquer clairement que ces échantillons sont destinés à la culture de streptocoques du groupe B. Les écouvillons parviennent au laboratoire dans les 48 h suivant leur prélèvement [27].

Au laboratoire, les prélèvements sont ensemencés en milieux liquides (bouillon Todd-Hewitt) ou gélosés (Columbia) enrichis avec 5 % de sang. Ces deux types de milieux seront rendus sélectifs par l'addition d'acide nalidixique, de colistine ou de gentamicine pour faciliter l'isolement des streptocoques du groupe B des prélèvements polymicrobiens.

L'identification repose d'abord sur l'observation des caractères morphologiques des bactéries diplocoques Gram positif, immobiles et disposés en chaînettes. Sur gélose au sang, les colonies de 2 mm de diamètre, blanc grisâtre, typiques après 18 heures d'étuve, s'entourent d'une zone d'hémolyse B.

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Assez étroit, ce halo d'hémolyse peut cependant être absent avec certaines souches.

Le diagnostic présomptif repose sur la recherche d'un certain nombre de caractères: catalase et oxydase l'une et l'autre négatives, absence d'hydrolyse de l'esculine, hydrolyse de l'hippurate de sodium, production d'un pigment orange en anaérobiose sur milieu solide contenant de l'amidon et production du Camp-Factor mis en évidence par le Camp-Test.

L'identification définitive d'un SGB -hémolytique du groupe B repose sur la détection du polysaccharide de groupe B par différentes méthodes: précipitation (contre-immuno-électrophorèse, ring-test), ELISA, immunofluorescence indirecte, coagglutination ou agglutination de particules de latex sensibilisées. L'examen du liquide céphalorachidien, du sérum et des urines pour y rechercher le polysaccharide de groupe représente, en cas de réponse positive, un moyen indirect de faire le diagnostic d'une infection à streptocoque du groupe B.

Une étude de plus en plus précise des constituants antigéniques du streptocoque du groupe B (antigène polysaccharidique de groupe B, antigène polysaccharidique de types et antigènes protéiques) est nécessaire pour étudier les sources et les voies de l'infection et aborder l'étude des anticorps protecteurs liés aux antigènes de types [56].

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II- 6. Stratégies préventives de l’infection à SGB II- 6- 1. Dépistage du portage de SGB en fin de grossesse

L’objectif du dépistage est de prédire le portage à l’accouchement en fonction de la constatation d’un portage à un moment donné de la grossesse. Ce qui permet de déterminer si une prophylaxie intra-partum est nécessaire ou non

[27]

.

Les recommandations du CDC (Center for Disease Control, USA) revues en 2010 et celles de l’ACOG (American College of Obstetricians and Gynecologists) de 2011 prévoient un dépistage universel de la colonisation vaginale par le Streptocoque du groupe B entre la 35ème et la 37ème semaine de gestation [50] en raison de :

- Sa prévalence très élevée,

- La prévalence de ses conséquences qui en fait un problème de santé publique,

- L’efficacité de l’antibioprophylaxie per-partum guidée par le résultat du dépistage,

- L’inefficacité, après 37 semaines d’aménorrhée (SA), des approches qui ne comportent pas de dépistage du SGB,

- La disponibilité d’un test de dépistage du SGB peu coûteux, fiable et non traumatisant.

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Figure 6 : Dépistage systématique du SGB pendant la grossesse [57].

Ce dépistage systématique semble inutile chez les femmes ayant un antécédent d'infection maternofoetale à Streptococcus agalactiae ou ayant présenté au cours de la grossesse une bactériurie à Streptococcus agalactiae, car chez elles, l'antibioprophylaxie per-partum sera systématique [58].

II- 6- 2. Antibioprophylaxie

La grossesse est un état qui s’accompagne de modifications physiologiques en termes de métabolisme, d’immunité, mais aussi sur le plan de la pharmacocinétique. Certaines situations infectieuses apparaissent plus

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fréquentes lors de la grossesse. Il importe de savoir les reconnaître pour traiter de manière efficace la femme tout en assurant la plus grande innocuité pour le fœtus. Une infection non traitée ou mal traitée peut avoir des conséquences graves aussi bien au niveau maternel que fœtal [59].

Indications

- Résultat positif d’un dépistage SGB vaginal et péri-anal, idéalement 5 semaines avant l’accouchement,

- Antécédent d’accouchement d’un nouveau-né atteint d’une infection à SGB,

- Bactériurie à SGB durant la grossesse actuelle,

- Absence, au moment de la naissance, de résultat (dépistage au SGB pendant les 5 dernières semaines) avec, au minimum, un des facteurs de risque suivants : prématurité < à 37 SA, rupture prématurée des membranes ≥ 18h, Température intrapartum ≥38 °C. Lors de suspicion de chorioamniotite, introduction d’un antibiotique à large spectre (à la place d’une simple prophylaxie à SGB) [50].

Situations particulières

- En cas de menace d’accouchement prématuré, l’antibioprophylaxie est démarrée après le test de dépistage. La poursuite ou l’arrêt de cette antibioprophylaxie dépend des résultats de la culture et du début ou non du travail.

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- En cas de rupture prématurée des membranes une antibioprophylaxie est démarrée après tests de dépistage. S’il s’agit d’une antibiothérapie standards (ampicilline 2g IV puis 1g toutes les 6 heures pendant 48heures), celle-ci est suffisante et doit se poursuivre quelque soit les résultats du dépistage, sinon l’antibioprophylaxie spécifique contre le SGB sera poursuivie ou non en fonction des résultats de la culture et du début ou non du travail [60].

Protocole thérapeutique

L’antibioprophylaxie repose toujours sur :

- La pénicilline G : 5 millions d’unités IV suivis de 2,5-3 millions d’unités

toutes les 4 heures OU

- Amoxicilline: dose initiale de 2g puis 1g en IV toutes les quatre heures

jusqu’à l’accouchement.

En cas d’allergie à la pénicilline (Figure 7), l’alternative de première ligne est la céfazoline en l’absence d’allergie croisée aux céphalosporines (2g initialement suivis de 1g toutes tes 8 heures jusqu’à l’accouchement). L’érythromycine n’est plus considérée comme une alternative efficace et la clindamycine n’est conseillée que chez les gestantes allergiques à la pénicilline ou aux céphalosporines à haut risque de réaction anaphylactique et si la sensibilité de la souche de SGB à la clindamycine a été vérifiée [61].

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