• Aucun résultat trouvé

Au XVIIIe siècle, le libertinage est un phénomène très important, mais les sentiments domineront aussi le panorama socioculturel. De même que dans l’œuvre de Lesage, le Diable est observé avec frivolité. Le manque de sérieux, qui provient de la perte de pouvoir de l’Église et du succès des Lumières, c’est-à-dire, de l’ère scientifique, déclenchera le triomphe de l’imaginaire.

La fantaisie va donc être très présente dans les œuvres littéraires de ce siècle. Le pouvoir qu’elle possède pour faire que les gens s’évadent de leurs vies et la capacité de provoquer leurs rires, lui attribueront un rôle principal dans la littérature.

Dans la deuxième moitié de ce siècle, Cazotte (1719-1792), un écrivain français, publia son œuvre principale, Le Diable amoureux, qui brisera le climat intellectuel dans lequel se trouve la société en introduisant le genre fantastique. « En 1772, Le Diable amoureux de Jacques Cazotte assure une transition ambigüe du domaine de la croyance à celui de l’imaginaire » (Muchembled, 2000 :243).

Dès les premières pages du roman, le personnage principal subit des situations inexplicables qui provoquent sa curiosité. « Il finissait à peine le commandement, je vois disparaître la pipe ; et, avant que j’eusse pu raisonner sur les moyens […] mon interlocuteur avait repris on occupation […] Je me retirerai plein de curiosité et affamé d’idées nouvelles » (Cazotte, 2018 :11).

Alvare, le protagoniste, pour satisfaire l’envie qu’il avait de connaître ce que le Soberáno2 cachait, lui avoua qu’il n’avait peur du Diable et même qu’il pouvait le défier :

« Je tirerais les oreilles au grand Diable d’enfer » (Cazotte, 2018 :12).

Après avoir marché quelque temps, entourés par des ruines, Alvare, le Sobérano et deux amis de celui-ci, commencent à invoquer le Diable dans l’obscurité. Cela nous fait penser aux rituels propres du Moyen Âge, normalement effectués par les sorcières, les disciples du Démon :

2 Sobérano est un camarade d’Alvare très âgé, d’origine Flamande, qui l’introduira dans le monde

surnaturel.

14

À l’aide d’un roseau qui lui servait d’appui dans sa marche, trace un cercle autour de lui sur le sable léger dont le terrain était couvert, et en sort après y avoir dessiné quelques caractères […]

Récitez, me dit-il, cette conjuration avec fermeté, et appelez ensuite à trois fois clairement Béelzébuth. (Cazotte, 2018 : 14)

Le Démon de Cazotte est décrit physiquement comme un personnage hybride, il est un spectre qui possède des traits animaux : « Une tête de chameau horrible, autant par sa grosseur que par sa forme, se présente à la fenêtre ; surtout elle avait des oreilles démesurées. L’odieux fantôme ouvre la gueule » (Cazotte, 2018, 15).

Vaillamment, il le défie et l’appelle « esclave ». Le plus étonnant, c’est qu’il obéit aux désirs d’Alvare, et lui offre tout ce qu’il demande. Cependant, ces formes qu’il avait prises ne seront qu’un artifice pour après se transformer en fille, qui essayera de le tenter :

« Le chameau et la chienne ne sont que des symboles d’obéissance apparente, plus nettement encore de soumission du diable à un humain qui l’a finalement séduit alors qu’il tentait de le tromper » (Muchembled, 2000 :244).

Ce qui surprend les lecteurs chez Cazotte, c’est que le Diable arrive à interagir avec les humains. Il n’est plus une figure terrible, mais il est pris comme un trait propre des humains. « L’image du Diable mue en profondeur, s’éloignant d’un être terrifiant extérieur à la personne humaine, pour devenir de plus en plus une figure du Mal que chacun porte en soi » (Muchembled, 2000 :248).

En effet, il n’interagit pas seulement avec eux, mais il arrive à être amoureux du protagoniste. En ce moment, le Diable est plus ridiculisé que jamais, car il tombe dans son propre piège.

À peine vous vis-je sous la voûte, que cette contenance héroïque à l’aspect de la plus hideuse apparition décida mon penchant. Si, me dis-je à moi-même, pour parvenir au bonheur, je dois m’unir à un mortel, prenons un corps, il en est temps […] Aimée d’Alvare, unie avec Alvare, eux et la nature nous seront soumis. (Cazotte, 2018 :28)

Don Alvare ne se rend pas compte du fait qu’il est amoureux jusqu’à ce que Biondetta, le Diable, se trouve sur le point de mourir après être attaquée par la maîtresse d’Alvare, Olympia. Le monstre n’est plus le Diable, mais plutôt lui-même, qui a méprisé ses tendresses :

Est-ce là, me disais-je, ce que je prenais pour un fantôme colorié, un amas de vapeurs brillantes uniquement rassemblées pour en imposer à mes sens ? Elle avait la vie comme je l’ai, et la perd, parce que je n’ai jamais voulu l’entendre, parce que je l’ai volontairement exposée. Je suis un tigre, un monstre. (Cazotte, 2018 :48)

15

C’est à ce moment-là, quand il fait sa déclaration d’amour, qu’il pose toutes les questions qui le déconcertaient et qu’il découvre quelles étaient les intentions des démons quand il se sont rencontrés pour la première fois. :

Alvare, répondit Biondetta, les nécromanciens, étonnés de votre audace, voulurent se faire un jeu de votre humiliation, et parvenir par la voie de la terreur à vous réduire à l’état de vil esclave de leurs volontés. Ils vous préparaient d’avance à la frayeur, en vous provoquant à l’évocation du plus puissant et du plus redoutable de tous les esprits ; et par les secours de ceux dont la catégorie leur est soumise, ils vous présentèrent un spectacle qui vous eût fait mourir d’effroi, si la vigueur de votre âme n’eût fait tourner contre eux leur propre stratagème. (Cazotte, 2018 :50)

En plus, il/elle avoue qu’elle est une Sylphide et qu’elle forme partie d’un grand nombre de créatures fantastiques : « À votre contenance héroïque, les Sylphes, les Salamandres, les Gnomes, les Ondins, enchantés de votre courage, résolurent de vous donner tout l’avantage sur vos ennemis. Je suis Sylphide d’origine, et une des plus considérables d’entre elles » (Cazotte, 2018 :50). Cela, en plus de confirmer le caractère fantastique de l’œuvre, affirme tout ce que nous avions dit à propos des créatures magiques, puisque le Diable est bel et bien constitué de diverses créatures mythologiques précédentes, dont il a hérité ce caractère de séduction dangereuse.

L’amour les unit joyeusement jusqu’à ce que Biondetta commence à tenter Alvare avec des propositions sexuelles. Cependant, il avait promis à sa mère de rester vierge jusqu’au mariage, et il décide de rendre visite à celle-ci et quitter Biondetta. L’amour pour sa mère ne signifie pas ici seulement l’attachement familial, mais pour Cazotte ce sentiment représente la fidélité à la foi chrétienne : « Son amour indéfectible pour sa mère survit à toutes les tentations et symbolise, avec une profondeur inattendue, la foi du chrétien, qui reste intacte dans le péché et offre à la grâce un point d’appui où s’exercer » (Milner, 2007 :78).

Malgré les efforts d’Alvare, Biondetta le suit, et après plusieurs aventures, le grand événement arrive. Il trahit ses principes et tombe entre les griffes du Diable, qui déclare peu après ses intentions :

Biondetta ne doit pas te suffire : ce n’est pas là mon nom : tu me l’avais donné : il me flattait ; je le portais avec plaisir : mais il faut que tu saches qui je suis… Je suis le Diable, mon cher Alvare, je suis le Diable… […] J’ai dû te le faire croire, cher petit homme. Il fallait bien te tromper pour te rendre enfin raisonnable. Votre espèce échappe à la vérité : ce n’est pas qu’en vous aveuglant qu’on peut vous rendre heureux. (Cazotte, 2018 : 76, 77)

16

Voici comment l’omniprésence de l’amour et du sexe se joint à la figure du Diable, qui continue à être une tentation pour l’homme : il fait semblant de son amour pour mentir et tromper Alvare.

À la fin du livre, le lecteur découvre que toute cette histoire a été un rêve, qui a commencé avec l’entrée dans la grotte de Portici, provoqué par le Diable, qui voulait troubler l’âme si pure de don Alvare. C’est le médecin qui élucide ce problème :

Vous avez provoqué l’esprit malin, et lui avez fourni, par une suite d’imprudences, tous les déguisements dont il avait besoin pour parvenir à vous tromper et à vous perdre […] Il vous a séduit, il est vrai, mais il n’a pu parvenir à vous corrompre ; vos intentions, vos remords vous ont préservé. (Cazotte, 2018 :83)

L’amour est donc abordé depuis plusieurs points de vue et cela arrive aussi au sujet du Diable. Il représente une figure de conte d’amour, mais Cazotte fonde son œuvre sur un plan satirique et il constitue donc un personnage rusé et burlesque, qui joue avec les esprits des humains pour satisfaire ses désirs : « Il ne veut vous laisser aucune idée raisonnable et distincte, mêlant le grotesque au terrible […] enfin le mensonge à la vérité, le repos à la vieille, de manière que votre esprit confus ne distingue rien » (Cazotte, 2018 : 84).

Ce roman, chargé de références morales, propose une réflexion très profonde au lecteur. Qu’est-ce qui nous conduit à réaliser des actes impurs et immoraux ? Si l’homme peut décider lui-même et juger entre deux options, la bonne et la mauvaise, pourquoi résout-il parfois l’erronée ? Dans cette œuvre, la réponse à ces questions est le Diable. Il nous défie et nous pousse à bout en créant de l’incertitude afin de nous confondre et nous tromper. « C’est en effet à la faveur du désordre que Satan s’introduit dans notre âme » (Milner, 2007 :94).

Jacques Cazotte s’adresse ainsi probablement à la fois aux esprits forts qui ne croient plus ou guère au diable, à ceux qui aimeraient douter de son existence sans pouvoir s’empêcher de le redouter et même aux plus crédules en la matière. […] Tous recevront, avec plus ou moins de force, la leçon de l’enchaînement du démon aux volontés humaines. (Muchembled, 2000 :247)

17

CHAPITRE 3 : LE ROMANTISME, XIX

e

SIÈCLE

Le XIXe siècle s’identifie avec le romantisme, un mouvement littéraire et culturel originaire d’Allemagne, qui demeura en Europe à peu près jusqu’à 1850.

Le romantisme est une littérature où domine le lyrisme […] le lyrisme est d’abord l’expansion de l’individualisme […] par les phénomènes de notre sensibilité. Ces phénomènes sont de deux sortes : des sentiments d’amour et d’espérance, de haine et de désespérance, d’enthousiasme et de mélancolie ; ou bien des sensations. (Lanson, 1920 :930)

C’est alors un mouvement qui se centre sur le sentiment. Les éléments métaphysiques s’affirment et le réel perd l’importance qu’il avait gagnée à partir de la Renaissance. Ainsi, la fantaisie joue un rôle très important et le Diable reprend un aspect de révolte. La tragédie de la deuxième moitié du XVIe siècle retourne afin d’éveiller les émotions du lecteur.

Le paradis perdu, de John Milton (1608-1674), écrit en 1667, a été l’une des principales influences pour le romantisme en général. Cette œuvre anglaise introduit dans la littérature la figure inquiétante de l’ange déchu, un diable rebelle, mais qui agit à la fois comme un héros pré-romantique. En effet, Milton a été l’inspirateur de quelques artistes du XIXe siècle, comme Gustave Doré, qui possède un grand répertoire d’illustrations de Satan dont plusieurs sont comprises dans l’œuvre de John Milton :

Puisque la chute de l’homme est en partie au moins l’œuvre de Satan, l’épopée devra englober la chute des anges et les entreprises du tentateur. Aussi certains ont-ils vu en Satan, avant même les romantiques, le véritable héros du Paradis perdu. (Milton, 2016 :14)

18

John Milton reprend l’histoire de la Genèse pour créer la sienne. Le Diable n’a aucune compassion pour l’homme et il représente la véritable figure du Mal, comme pur adversaire de Dieu. Il n’est pas seulement le protagoniste de l’œuvre, mais il est aussi le héros pour avoir désobéit au Créateur. C’est cette attitude qui attira la société du siècle romantique. « L’influence de Milton […] contribua à faire de Satan un nouveau type de héros capable d’exprimer, par son orgueil, sa révolte et son malheur, un des aspects essentiels de l’âme moderne » (Milner, 2007 : 185).

Le Satan du Paraids Perdu est révolté contre Dieu, c’est-à-dire contre la source de tout bien, Quelle que soit sa grandeur […] il s’est interdit, par son refus définitif de l’amour, de concevoir le moindre élan vers quelque être que ce soit. (Milner, 2007 :144)

Le XIXe siècle est le symbole de la révolution. En effet, la Révolution française, qui avait commencé en 1789, aura une influence considérable dans la littérature de cette époque. « La révolte contre l’autorité, les persécutions religieuses, les parodies du culte sacré, l’effusion démesurée du sang et surtout le régicide alimentèrent tour à tour ou simultanément l’idée d’un déchaînement des forces du mal, de l’exécution » (Milner, 2007 :129). Alors, ce n’est pas étonnant que le Diable prenne la forme d’un ange déchu, pour représenter la rébellion.

À part cela, le Faust, de l’allemand Goethe, aura une grande influence pour quelques œuvres de ce siècle, tout particulièrement en France, l’opéra de Charles Gounod, mise en scène en 1859. Cette histoire suit la tendance à unir deux concepts : l’homme et le Mal. Satan est le déclencheur de la partie la plus obscure de l’être humain.

Satan l’infernal a perdu la partie, malgré la vigueur des réactions de ses défenseurs, au profit d’un démon plus familier, directement lié à chaque mortel : l’enfer, c’est d’abord soi-même, comme le proclament de plus en plus d’artistes et d’auteurs penchés sur les tréfonds de la nature humaine.

(Muchembled, 2000 : 224)

Dans cette œuvre musicale, les rebelles sont finalement sauvés et le propre Satan peut être pardonné, même si Méphistophélès est un démon tentateur.

19

3.1. LES FLEURS DU MAL : BAUDELAIRE

À partir des années 20 du XIXe siècle, Satan s’affirme comme figure reliée aux hommes. Beaucoup de romans ont été créés pour insister sur l’idée que le Diable a un rapport direct avec les troubles de l’esprit humain.

Charles Baudelaire (1821-1867) arrive avec la dernière génération romantique.

C’est pour cela que ses productions poétiques mélangent plusieurs mouvements : le romantisme, le classicisme et le symbolisme. Les Fleurs du Mal, publiée en 1857, est son chef-d’œuvre, dans laquelle règne la sensibilité, surtout physique, perçue par les sens.

Il représente à merveille ce que j’ai déjà appelé le bas romantisme, prétentieusement brutal, macabre, immoral, artificiel, pour ahurir le bon bourgeois. […] La sensibilité est nulle chez Baudelaire : sauf une exception. […] Il a deux sens excités, exaspérés : le toucher et l’odorat. (Lanson, 1920 :1060)

L’un des sujets qui inquiète le plus Baudelaire est la mort, en tant qu’un corps pourri qu’on aperçoit par l’odorat et d’autres sens. « Le sentiment unique de Baudelaire est le sentiment de la mort. Il y pense partout et toujours, il la voit partout, il la désire toujours ; et par là il sort du romantisme. » (Lanson, 1920 :1060). En effet, il dédie six poèmes à ce sujet, du CXXI au CXXVI.

Alors, Satan est, dans une certaine manière, dans notre conscience. Cela signifie qu’il forme partie de nous-mêmes et qu’il est impliqué dans nos décisions : « Baudelaire ne le sent jamais complètement extérieur à lui […] il le sent si intimement mêlé à lui, qu’on ne sait plus si c’est le démon qui nage autour de lui ou lui que baigne dans le démon » (Milner, 2007 :835). Alors, ce qui augmente l’attraction pour la figure du Diable c’est qu’il est réel puisqu’il fait partie de la condition humaine.

Il exprime seulement l’état d’âme obstrué du poète, il l’exprime en ce qu’il a d’indéfendable, d’impossible. Le Mal, que le poète fait moins qu’il n’en subit la fascination, est bien le Mal, puisque la volonté, qui ne peut vouloir que le Bien, n’y a pas la moindre part. (Bataille, 1972 :66)

Dans ce recueil de poèmes modernes, appelé Les Fleurs du Mal, l’auteur compte montrer la beauté du Mal en six parties. Satan est le protagoniste d’un de ces chapitres, même s’il apparait dans d’autres poèmes comme La destruction, de la section Fleurs du Mal :

Sans cesse à mes côtés s’agite le Démon ; Il nage autour de moi comme un air impalpable ;

20

Je l’avale et le sens qui brûle mon poumon Et l’emplit d’un désir éternel et coupable […]

Il me conduit ainsi, loin du regard de Dieu Haletant et brisé de fatigue, au milieu Des plaines de l’Ennui, profondes et désertes

Et jette dans mes yeux pleins de confusion Des vêtements souillés, des blessures ouvertes,

Et l’appareil sanglant de la Destruction !3

Ce poème révèle le pouvoir de Satan. C’est lui qui conduit l’auteur et qui le fait prendre des décisions pour s’éloigner de Dieu. Il provoque la destruction et le chaos dans l’âme du poète lorsqu’il le fait pécher et tomber dans la tentation. Mais quel est cet « Ennui » ? Qu’est-ce qu’il signifie ? : « Le Démon, à mesure qu’il pénètre dans l’âme, « l’emplit d’un désir éternel et coupable », dont l’aboutissement logique est un rêve de tournure et de destruction. Tel est l’Ennui baudelairien » (Milner, 2007 :864).

Le poème Hymne à la beauté, de la partie Spleen et idéal, exalte aussi la majesté du Diable :

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme, Ô Beauté ? ton regard, infernal et divin, Verse confusément le bienfait et le crime, Et l’on peut pour cela te comparer au vin […]

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ? Tu sèmes au hasard la joie et les désastres4

Baudelaire fait une personnification : Beauté, avec majuscule, est Satan. Son regard, même s’il est infernal, est sublime. Il mène à bien des actions qui peuvent être considérées justes (le bienfait) ou cruelles (le crime). Cette ambigüité s’explique par la diversité d’opinions de la société. Ses interventions nous provoquent-elles la souffrance ou bien nous font réagir et apprendre de nos erreurs ? C’est pour cela que l’humanité se

3 La destruction (Baudelaire, 2018 :147)

4 Hymne à la beauté, vers 1-11 (Baudelaire, 2018 : 52)

21

demande s’il vient du ciel ou de l’enfer. Alors, les effets qu’il produit dans la société peut-être ne sont pas tellement dangereux.

De tes bijoux l’Horreur n’est pas le moins charmant, Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques, Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement5

Les capacités de Satan causent l’angoisse dans l’âme humaine. D’entre elles, la mort est la plus respectable et celle qui provoque plus de peur, même si l’Horreur est toujours présente.

Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe, Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu ! Si ton œil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte

D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?6

Malgré la méconnaissance de l’homme en tout ce qui concerne l’origine du Diable, il est prêt à découvrir son monde, il est impatient de connaître l’Enfer.

Révolte est la partie la plus importante en ce qui concerne le sujet du Diable. Elle est composée de trois poèmes : Le Reniement de Saint Pierre ; Abel et Caïn et Les Litanies de Satan.

Les Litanies de Satan, est un poème dans lequel Baudelaire inverse le format de la liturgie à Dieu et insiste sur toutes les vertus qu’il possède :

Ô toi, le plus savant et le plus beau des Anges, Dieu trahi par le sort et privé de louanges, Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !7

Satan a toujours été un ange déchu pour avoir désobéi la volonté du Créateur.

Maintenant, les identités sont inversées : Satan est le propre Dieu. Baudelaire vante la

Maintenant, les identités sont inversées : Satan est le propre Dieu. Baudelaire vante la

Documents relatifs