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Devoirs professionnels

Dans le document A propos de ce livre. Consignes d utilisation (Page 139-142)

En dehors des devoirs généraux que nous avons constatés et qui s'appliquent a tous les hommes, il y a encore des devoirs particuliers qui correspondent a la situation particulière de chacun de nous, a son état, à sa profession. Ils se résument en ces mots : Fais bien ce

que tu fais. . _

Les professions libérales, c'est-à-dire où le travail intellectuel est presque tout et le travail manuel peu de chose, paraissent a certaines gens les plus faciles, et ce sont souvent celles qui imposent les devoirs les plus

graves.

Les avocats doivent consacrer leur savoir et leur énergie au client qui a demandé leur appui, et mis entre leurs mains son honneur, sa fortune et quelquefois même sa vie.

Les savants donnent tout leur temps et toutes leurs

pensées aux études difficiles dont le genre humain tirera

profit, et ils obéissent au devoir de sacrifier leurs intérêts a la recherchede la vérité. _

Les ingénieurs exposent, lorsqu'il le faut, leurs jours XXXIII. Récit explicatif. — Grégoire a été soldat; il est maintenant facteur rural; il considère qu'il a encore une consigne et qu'il n'a fait quechanger d'uniforme. Il faut le voir parcourant allégrement les routes, le bâton à la main, le sac sur le dos, le képi sur l'oreille, sa blouse bleue au vent. Il ne perd pas son temps en chemin, et les commères, sur leurs portes, essaient en vain-de le faire causer. Il sailrbieirdes secrets, le facteur, que des familles lui confient dans leurs embarras, mais il n'en trahit aucun, et il ne cherche pas a en connaître d'autres. Que de fois des lettres que l'on a oublié de cacheter passent entre ses doigts; il les ferme lui-même

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dans les mines, sur les ponts, parmi les machines, au

milieu des constructions les plus difficiles et qui exigent

d'eux une attention soutenue et absorbante.

Les médecins doivent être prêts a toute heure ä. venir au secours des malades qui les réclament et a braver tous les dangers de Iacontagion*. On les voit, penchés sur les patients*, respirer l'air empesté et parfois mortel qui s'échappe de leur haleine, et gagner eux-mêmes le mal funeste dont ils ont réussi a guérir les autres. Plus le danger est grand, plus l'épidémie* est violente. plus les médecins tiennent a honneur de combattre l'ennemi, sans souci de leur propre personne.

Ils ressemblent au soldat sur le champ de bataille, dont le devoir est de mourir bravement pour obéir a ses chefs et défendre son drapeau.

Les marins, sur leur navire, ont le devoir de préserver sans y jeter les yeux et il n'a encore jamais lu une de ces cartes postales qui circulent a découvert. Il dit: « Que m'importe? Ce sont les affaires des autres, et non les miennes. »

Il a fort à faire dans les périodes électora les : les comités, les candidats le surchar gent de bulletins, de circulaires, d'affiches a porter dans toutes les maisons; ce sont de véritables ballots.’

Un passant lui dit:

Jetezflnoi donc tout Et Grégoire continue sa route.

ce fatras dans la ri

vière, personne n'en saura rien, et vous n'aurez pas le quart de la peine! » — « Oui, mais je le saurais, moi; j'aurais manqué a mon devoir comme le caissier qui vole son patron ou le soldat qui déserte; je serais untraître l » Et Grégoire continue sa marche; il se contente de hâter le pas Iesjours

où la charge est plus lourde et la tournée plus longue.‘

138 LE LIVRE DE MORALE DU PETIT CITOYEN.

la vie des passagers avant la leur, et le capitaine, même

lorsque le bâtiment sombre*, reste le dernier, debout

sur le pont qui s'enfonce, jusqu'à ce qu'il ait donné tous les ordres, mis toutes les embarcations à la mer et fait tout son possible pour sauver tous ses hommes. Alors seulement. s'il le peut. il cherche à se sauver lui-même.

Lorsque le feu prend a une maison, les pompiers accourent, résolus à affronter sans crainte le terrible élément, a se jeter au plus épais de la fumée ou des flammes, et à exposer leurs membres ou leur vie même pour faire leur devoir.

Les fonctionnaires publics ont pour devoir la ponctua

lité* dans l'accomplissement de leur charge, l'exactitude

et l'assiduitèa leurs fonctions, l'attention et le travail, la déférence envers leurs supérieurs, la bienveillance envers leurs inférieurs, la complaisance envers les personnes qui ont besoin de leur office*. Ils doivent servir l'admi nistration qui les emploie, absolument comme s'ils travaillaient pour leur compte, en y apportant le même zèle et le même scrupule qu'a leurs propres affaires.

Ce devoir est bien évident pour les fonctionnaires qui reçoivent des appointements*, puisque autrement ils toucheraient un argent qu'ils n'auraient pas. gagné, ce qui serait déshonnête. Mais il est exactement le même pour ceux qui acceptent les fonctions gratuites de maire,

de conseiller municipal, de membre d'un comité ou d'une

société quelconque. Du moment qu'ils acceptent un emploi, ils doivent s'en acquitter en conscience, car ils

prennent la place d'un autre qui aurait pu rendre de

meilleurs services.

L'industriel et le commerçant doivent veiller a la bonne exécution des commandes qu'ils reçoivent, a la régularité

des travaux, à la qualité des marchandises qu'ils livrent

a leurs clients. Ils doivent surveiller leurs établissements

eux-mêmes, porter sur tous les points l'œil du maître,

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rechercher a la fois les économies utiles et les amélio

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