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La Commission mondiale sur l'environnement et le développement a défini ce concept comme un processus de changement par lequel l'exploitation des ressources, l'orientation des investissements, des changements techniques et institutionnels se trouvent en harmonie et renforcent le potentiel actuel et futur de satisfaction des besoins des hommes (BURGENMEIR, 2005).

Le développement durable permet la rencontre de trois champs distincts, l'économique, le social et l'écologique, devant conduire à un développement :

۩• Économiquement viable pouvant assurer la satisfaction des besoins d'une génération ; ۩• Socialement équitable devant permettre la solidarité entre les sociétés ;

۩• Écologiquement reproductible afin de garantir la solidarité entre générations

(DEMOUTIEZ & MACQUART, 2009).

Figure N° 04 : Schéma du développement durable : une approche géonomique globale à la

confluence de trois préoccupations, dites « les trois piliers du développement durable » selon (BRUNDTLAND, 1987).

3-2 LES TROIS PILIERS

L'objectif du développement durable est de définir des schémas viables qui concilient les trois aspects économique, social, et écologique des activités humaines : « trois piliers » à prendre en compte par les collectivités comme par les entreprises et les individus. La finalité du développement durable est de trouver un équilibre cohérent et viable à long terme entre ces trois enjeux. À ces trois piliers s'ajoute un enjeu transversal, indispensable à la définition et à la mise en œuvre de politiques et d'actions relatives au développement durable : la gouvernance (BOURDILLON, 1996). La gouvernance consiste en la participation de tous les acteurs (citoyens, entreprises, associations, élus...) au processus de décision ; elle est de ce fait une forme de démocratie participative. Le développement durable n'est pas un état statique d'harmonie, mais un processus de transformation dans lequel l'exploitation des ressources naturelles, le choix des investissements, l'orientation des changements techniques et institutionnels sont rendus cohérents avec l'avenir comme avec les besoins du présent (HARTWICK, 1977).

La problématique du développement durable contient trois (03) revendications générales : ۩• Intégrer la considération du long terme dans les décisions, par exemple la question de l‟effet de serre dans l‟organisation des transports ;

۩• Coupler la question écologique et la question sociale, par la prise en compte notamment des inégalités écologiques ;

۩• Agir en amont de l‟apparition des problèmes, en se dégageant des logiques sectorielles pour redéfinir un développement multidimensionnel (WACHTER, 2000).

3-3 HISTORIQUE DU CONCEPT

Ce concept découle de plusieurs rapports internationaux, et il est issu d'un processus de négociations s'étant déroulé en plusieurs étapes.

Vers la fin des années 50 jusqu'au début des années 70, les premiers avertissements concernant la pollution ont cédé la place à une prise de conscience que la croissance économique exponentielle ne peut durer indéfiniment.

En 1972, la Conférence des Nations Unies sur l'environnement réuni à Stockholm réfléchit sur le lien entre le développement et l'environnement et insista sur l'importance que la protection de l'environnement avait pour le développement économique du Tiers monde. Elle s'interrogea également sur les perturbations de l'équilibre écologique de la biosphère dues à la pollution ;

En 1975, une publication des instances des Nations Unies appelée Rapport Hammarskjöld insista sur l'éventualité d'un risque planétaire qui consiste à dépasser une certaine limite. En 1982, un autre rapport de la Commission indépendante sur les problèmes de développement international intitulé « Nord-sud : un programme de service » rappelle le risque planétaire qui ne peut être endigué que par une stratégie qui reconnaît explicitement le lien direct entre les questions de développement et celles qui sont liées à la protection de l'environnement à l'échelle mondiale.

L'idée d'éco-développement qui trouve son origine dans les délibérations de la Conférence de Tokyo de l'UNESCO en 1970, a également influencé le concept de développement durable. Cette idée ayant émergé dans la discussion sur le rôle des sciences sociales et leur rapport dans l'analyse du lien entre la société et l'environnement (BRUNDTLAND, 1987).

3-4 CARACTERISTIQUES

Le développement durable présente les caractéristiques suivantes :

۩• une approche mondiale dépassant le clivage nord-sud et insistant sur le fait que la dégradation de l'environnement a une dimension planétaire.

۩• une gestion écologique avec comme objectif la transmission intergénérationnelles du capital naturel.

۩• une prise de conscience des inégalités sociales et d'une éthique nouvelle. En effet, le seul choix libre, et non contraint par la pollution, la famine et l'ignorance est pertinent pour le fonctionnement des marchés et seule la réduction des inégalités des revenus et des fortunes permet de légitimer le développement durable à grande échelle (BRUNDTLAND, 1987).

2-5 RAPPORT ENTRE LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

Le développement durable envisage l'intégration, à chaque prise de décision, à chaque acte, d'une échelle de valeurs qui place l'homme et son environnement vital en priorité, au lieu des simples intérêts économiques et financiers.

Le développement durable préconise de ne plus opposer environnement et développement mais bien de les conjuguer (BINET, 2008).

Dans les pays en voie de développement, l'application des principes du développement durable s'avère difficile sinon impossible. Alors que les organisations non gouvernementales dénoncent des ravages occasionnés à l'environnement, les gouvernants de ces pays mettent en avant la nécessité de pourvoir aux besoins essentiels des populations comme l'alimentation ou le logement.

Notons également que la notion de durabilité contenue dans le concept élaboré par la Commission Brundtland fait débat. En effet, deux approches s'affrontent, la durabilité forte et la durabilité faible. Selon les partisans de la durabilité forte, le capital naturel devant être légué aux générations futures ne doit pas être amputé pour la satisfaction des générations présentes. Les défenseurs de la seconde tendance adoptent une vision plus flexible de la notion. Pour eux, le capital naturel hérité de la génération précédente ne devait pas forcément être légué en intégralité à la génération suivante dès lors que cette dernière disposerait des moyens et des savoirs lui permettant de pallier à cette diminution du capital naturel. L'antagonisme entre les deux courants se trouve également dans leur rapport à la technologie. Si les premiers sont les plus circonspects sur les capacités technologiques des hommes à remédier aux atteintes à l'environnement notamment en matière de diminution de la

biodiversité, les seconds considèrent que les avancés technologiques permettront dans le futur de trouver des solutions aux défis climatiques par exemple en proposant des alternatives à l'épuisement des ressources en énergies fossiles comme le gaz ou le pétrole

(KANGAMUTIMA, 2009).