à faire correspondre au mieux les apports en protéines avec les besoins et ainsi limiter les pertes
sous forme d’azote et le gaspillage des protéines alimentaires. Cet objectif est généralement
recherché par les différents systèmes d’alimentation existants, régulièrement mis à jour (NRC,
2001; NorFor, 2011; Van Duinkerken et al., 2011; Van Amburgh et al., 2015; INRA, 2018),
qui reposent sur la connaissance de la valeur alimentaire des aliments. Dans le cas de la valeur
protéique des aliments, différentes méthodologies d’estimation in vitro, in situ et in vivo ont été
développées au cours des années. Bien qu’elles permettent une estimation relativement précise
de la valeur protéique des aliments, un certain nombre de limites a été mis en avant. La méthode
in vivo, basée sur la mesure de flux duodénaux, correspond à la méthode de référence.
Cependant, c’est une méthode couteuse et lourde à mettre en place ce qui la rend inappropriée
pour des analyses de routine (Stern et al., 1997). De plus, une forte variabilité, relative à l’usage
de marqueurs, a été rapportée (Satter, 1986). Les méthodes in vitro, basée sur des réactions
enzymatiques ou des extractions dans des tampons, possèdent l’avantage de la rapidité ce qui
permet de tester un nombre conséquent d’échantillon. Cependant, les lots d’enzymes ne
représentent pas la diversité de l’écosystème ruminal puisqu’ils sont extraits du fluide ruminal
ce qui peut entrainer des biais (Tilley et Terry, 1963). Par ailleurs, bien que certains pays
possèdent des procédures normalisées (Aufrere et al., 1991), aucune méthode n’est acceptée
scientifiquement pour tous types d’aliments (Valadares Filho et al., 2010; Velásquez et al.,
2016). Les méthodes basées sur l’extraction dans des tampons montrent des variabilités dans
les résultats d’un même aliment liées à l’influence de la température et du pH (Licitra et al.,
1996). La méthode in sacco ou in situ, utilisant des sachets de nylon insérés dans le rumen et/ou
dans le duodénum, est la méthode la plus utilisée en recherche. Elle permet de tester la
dégradabilité et la digestibilité des aliments mais reste sensible à la perte particulaire et à la
colonisation des sachet par les bactéries (Michalet-Doreau et Ould-Bah, 1992; De Jonge, 2015).
Introduction générale
6
Par ailleurs, les méthodes in situ et in vivo nécessitent l’usage d’animaux fistulés au niveau
ruminal, voire duodénal, ce qui va à l’encontre des préoccupations en terme de bien-être animal
de la société. L’objectif des 3R en expérimentation animale (remplacement, réduction et
raffinement) pose donc la question de l’utilisation de tels animaux sur le long terme. De plus,
parmi ces différentes méthodes, seule la méthode in vivo est à même d’estimer la valeur d’un
aliment protéique combiné avec des extraits végétaux évoqués ci-dessus. En effet, elle seule
permet de prendre en compte l’ensemble des phénomènes digestifs se déroulant dans le rumen
et sur lesquels ces extraits peuvent intervenir. Cependant, cette méthode est également la plus
lourde à mettre en place et est donc assez peu utilisée ce qui pose la question de l’inclusion de
tels aliments dans les tables des systèmes d’alimentation. Ainsi, une nouvelle méthodologie
d’estimation de la valeur protéique des aliments est nécessaire pour à la fois permettre
l’évaluation des nouveaux processus visant à augmenter la quantité de protéines digestible
d’origine alimentaire au duodénum tout en répondant aux attentes sociétales en terme de
bien-être animal.
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Chapitre 1 – Synthèse bibliographique
Chapitre 1 – Synthèse bibliographique
11
La nécessité d’économiser les protéines végétales dans l’alimentation des vaches laitières peut
Dans le document
Variations et estimation de la valeur protéique des sources azotées dans l’alimentation des vaches laitières
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