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PARTIE IV : EMERGENCE DU VIRUS ET MOYENS DE LUTTE

1. L‟émergence du virus et sa progression

1.2 En France

1.2.2 La deuxième saison de circulation du SBV

En mai 2012, des cas de forme aigüe de la maladie de Schmallenberg ont été confirmés chez des bovins adultes dans les Pyrénées-Atlantiques (SAILLEAU, BREARD, VIAROUGE

et al., 2013). Ceci signifiait que le virus avait « survécu à l‟hiver ». Dès lors, la Plateforme

ESA a validé la reprise de la surveillance du SBV congénital, coordonnée par GDS France.

1.2.2.1 Organisation de la surveillance

 Objectif

L‟objectif de la surveillance était de décrire la distribution géographique de la maladie en identifiant les foyers de SBV congénital résultant de la deuxième vague de circulation virale, c‟est à dire du 1er septembre 2012 au 31 août 2013. Seules les formes congénitales de la maladie ont fait l‟objet d‟une surveillance, et cette dernière à concerné l‟ensemble des ruminants domestiques présents en France métropolitaine.

 Définition des cas

Pour les petits ruminants, un élevage était considéré comme suspect si au moins deux agneaux ou chevreaux présentaient à la naissance au moins une des malformations congénitales engendrées par le SBV. Chez les bovins, un seul veau malformé à la naissance suffisait pour rendre l‟élevage suspect.

 Définition des « zones »

Les départements ont été séparés en deux zones : la « zone 1 » regroupait les départements où le virus avait fortement circulé lors de la première vague (20 foyers ou plus), la « zone 2 » ceux où le SBV avait peu circulé (moins de 20 foyers).

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Figure 29 : Répartition géographique des départements en fonction de la zone de surveillance pour la saison II (GACHE, DOMINGUEZ, TOURATIER et al., 2013)

 Types de prélèvements

Afin de confirmer les cas, le prélèvement de choix était la prise de sang du nouveau-né pour sérologie avant prise de colostrum. Si cette dernière n‟était pas réalisable, l‟alternative était la RT-PCR sur le cerveau du nouveau-né ou de l‟avorton en « zone 1 » (la sérologie de la mère étant ininterprétable dans les départements où le virus avait déjà largement circulé en 2011), la prise de sang de la mère pour sérologie en « zone 2 » (GACHE, DOMINGUEZ, TOURATIER et al., 2013).

1.2.2.2 Résultats de la surveillance

 Nombre de cas

Au total, sur 2 332 suspicions enregistrées, 1 834 élevages ont été confirmés atteints par la forme congénitale du SBV. Ils se sont répartis ainsi :

- 1 531 élevages bovins confirmés sur 1 896 suspectés (taux de confirmation des suspicions de 81%) ;

- 271 élevages ovins confirmés sur 386 suspectés (70%) ; - 32 élevages caprins sur 50 confirmés (64%).

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Tableau VIII : Nombre d’élevages de ruminants domestiques atteints par la forme congénitale du SBV en fonction des zones de surveillance lors de la deuxième vague de circulation du virus (GACHE,

DOMINGUEZ, TOURATIER et al., 2013)

Nombre total d'élevages ayant fait l'objet d'une suspicion clinique

Nombre d'élevages cliniquement suspects pour

lesquels l'infection a été confirmée

Taux de confirmation des suspicions

Zone 1 Zone 2 Zone 1 Zone 2 Zone 1 Zone 2

Bovins 194 1702 99 1432 51% 84%

Ovins 101 285 62 209 61% 73%

Caprins 1 49 0 32 0% 65%

 Distribution géographique

La quasi-totalité du territoire métropolitain français a enregistré des foyers de SBV congénital : les 1 834 élevages confirmés atteints se sont répartis sur 78 départements. Les régions Bretagne, Midi-Pyrénées, Auvergne et Rhône-Alpes ont été particulièrement frappées.

Figure 30 : Répartition géographique des foyers de SBV congénital en France du 1er septembre 2012 au 31 août 2013 (GACHE, 2014)

103  Distribution temporelle

Figure 31 : Semaines de naissance des premiers agneaux et chevreaux malformés du 1er septembre 2012 au 31 août 2013 (GACHE, DOMINGUEZ, TOURATIER et al., 2013)

Concernant les petits ruminants (figure 31), la plupart des mises-bas suspectes (avortons, mort-nés ou nés mais présentant des malformations caractéristiques du SBV) ont été identifiées de la fin du mois de septembre au mois de décembre 2012 avec des pics fin octobre et début novembre. Peu de foyers ont ensuite été rapportés, et ils ont quasiment disparu à partir de mi-avril.

Figure 32 : Semaine de naissance des premiers veaux malformés du 1er septembre 2012 au 31 août 2013 (GACHE, DOMINGUEZ, TOURATIER et al., 2013)

104 Chez les élevages bovins (figure 32), les premières mises-bas suspectes sont apparues dès septembre 2012, mais la majorité de celles-ci sont survenues de décembre 2012 à fin février 2013 (avec un pic au mois de janvier). Par la suite, le nombre de cas a fortement diminué sans pour autant devenir nul.

1.2.2.3 Bilan de la « deuxième vague »

Le premier constat est une diminution du nombre de foyers par rapport à la première vague de circulation du SBV, en particulier chez les ovins. Néanmoins, cette comparaison ne permet pas de tirer de conclusion en raison de la non-exhaustivité des déclarations des suspicions ou de la probable absence de confirmation biologique de certains cas.

D‟après la période de sensibilité des femelles gestantes au virus et d‟après la dynamique des semaines de naissance des nouveau-nés malformés, le SBV aurait intensivement circulé en France de mai 2012 à fin octobre 2012. Il aurait ensuite circulé moins intensément jusqu‟à fin décembre 2012 et enfin de manière « résiduelle » durant l‟hiver 2012/2013.

A l‟issue de la première saison de circulation du SBV, le quart nord-est et le centre-ouest du territoire français avaient été les plus impactés. A l‟issue de la deuxième saison, 91% des élevages atteints été situés en zone 2, c‟est à dire dans des départements peu exposés au virus en 2011. Ceci témoigne d‟une avancée très nette du front de la maladie en saison II : le SBV a progressé dans des zones jusqu‟ici épargnées ou peu atteintes, où des populations naïves de ruminants étaient présentes.