L’évidence historique montre que déjà pendant les âges moyens les banques finançaient directement les souverains. En se basant sur 400 contrats des prets datant de la fin de XVIeme
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dotée de plusieurs guerres, le roi d’Espagne Philip II n’a jamais perdu l’accès au financement et pouvait s’endetter de nouveau en moins de deux ans suite au défaut. Ce qui est intéressant c’est que les banquiers de Gênes, étant l’appui financier principal du roi, montraient la solidarité et sens de coopération exceptionnel dans les négociations des termes des nouveaux prêts royaux.
A partir de XVIIeme siècle le financement des souverains a évolué en faveur des obligations
souveraines ‘échangeables‘, la Banque d’Angleterre étant parmi les premiers émetteurs.
Flandreau (2013) présente l’évidence que le marché international de la dette souveraine en
Grande Bretagne était en plein essor déjà en première moitié de XIXeme siècle. En plus, à
cette époque les comités des investisseurs de la London Stock Exchange ont établi un système des Clauses d´Action Collective afin de protéger leurs intérêts et attirer les nouveaux investisseurs. Dans le livre sur l´histoire de la finance internationale Mauro, Sussman, et
Yafeh (2006) analysent les donnes historiques sur les obligations souveraines émises par les
pays en voie de développement entre 1870 et 1913 et ils mettent en avant l´hypothèse selon
laquelle la première globalisation du marché obligataire a trouvé lieu pendant cette période-là.
Ils constatent qu´à cette époque le marché de la dette était en pleine croissance, les maturités
dépassaient souvent 20 ans et la Russie a même réussi d´émettre une obligation avec l´horizon
de 80 ans. Les investisseurs étaient tellement confiant qu´ils acceptaient même les obligations
portant les clauses de rachat par l´émetteur et dans certains cas les pays émetteurs pouvaient
même utiliser les revenus provenant des exportations ou impôts futurs comme garantie. C´est qui est très intéressant de point de vue des régulateurs dans la finance contemporaine c´est que la confiance d´investisseurs pendant ce période peut être expliquée par le développement de l´Association des Investisseurs Etrangers qui avait pour mission de coordonner les intérêts des préteurs au cas de défaut. Finalement, les auteurs démontrent empiriquement que l´effet de
contagion est un phénomène des années 1990 qui n´était pas connu pendant la dernière
globalisation financière.
Le changement du régime économique pendant les deux guerres mondiales a poussé
nombreux pays à travers du globe au défaut. En conséquence pendant plusieurs décennies les
investisseurs internationaux se sont focalises sur les obligations des pays développés alors que les gouvernements des pays émergeants exploitaient les canaux de financement direct par les
banques domestiques et internationales. Ce mécanisme continuait jusqu´à la crise de dette en
1982 quand les pays d´Amérique Latine, confrontes avec les taux d´intérêt élevés et prix de matières primaires bas, ont déclaré faillite envers les banques américaines. Parmi ces pays
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quelques-uns ont réussi de restructurer leur dette malgré la manque de confiance des
investisseurs et ce n´était qu´en 1988 quand le plan de soulagement, libelle “plan Brady”, a
été mis en place pour donner une nouvelle chance aux souverains en difficulté. Ce plan a engendré le processus de remplacement des prêts bancaires internationaux par les obligations échangeables.
Il est considéré qu´à partir de ce moment-là les c´était dans l´intérêt des gouvernants
émergeants d´émettre la dette plutôt que se limiter aux conditions des banques alors que l´ouverture des pays émergeants a complété le processus de globalisation financière. Graphe 1 indique que selon la mesure de Chinn et Ito (2008) entre 1988 et 1995 le niveau de l´ouverture financière a presque double passant de 23% à 40%. Comme illustre le Graphe 3,
contrairement aux économies développées les gouvernements des pays émergeants ont réussi
de garder les ratios d´endettement stables. Cet effet est en partie lie aux déséquilibres globaux
entre l´épargne et l´investissement, plus spécifiquement le capital flottant des pays émergeants qui cherchent d´élargir leurs réserves de change vers les économies avancées qui offrent les
actifs considères ´surs´, l´argument qui a été évoqué entre autres par Bernanke (2005) et
Caballero et Krishnamurthy (2009). Autrement dit, pendant les dernières deux décennies les
économies émergentes se sont transformés des importateurs de capital vers exportateurs de capital tandis que les banques centrales et fonds souveraines dans ces pays ont atteint un statut important parmi les investisseurs obligataires.
Finalement, le développement des marches de la dette locale est devenu un aspect important
dans la globalisation financière. Suite à la stabilisation macroéconomique et modération des
vulnérabilités externes dans les années ’90 et ‘2000 les agences du trésor ont saisi l‘opportunité pour émettre les obligations en monnaie locale. Comme les taux obligataires sur celles-là étaient beaucoup plus élevés par rapport aux taux dans les pays avancés, les
investisseurs internationaux venant surtout des pays avancés ont commencé d´y prendre
l‘intérêt. Cette évolution a complété les relations d´émission et d´investissement entre les deux groupes des pays. Néanmoins les relations macroéconomiques qui ont accompagné cette évolution restent très différentes dans les deux groupes des pays, comme indiqué dans les graphs 4 et 5. D´abord, les économies avancées continuent d´avoir le niveau d´épargne aligné avec le niveau d´investissement alors que dans les pays en voie de développement l´épargne reste supérieur à l´investissement. Deuxièmement, tandis que les économies en voie de développement restent relativement peu endettés, entre 2004 et 2012 l´accumulation de la dette dans les pays avancés a dépassé la croissance de l´épargne et d´investissement.
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