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2.2 Description du régime micro-climatique sur le site

2.2.3 Le vent

2.2.3.4 Description des polygones observés et types de régime 36

– le motif « quasi-circulaire », en bleu, est obtenu pour des alizés se caractérisant par une absence de variations diurnes du vent en direction, quelle que soit l’heure de la journée, et une vitesse supérieure à 5 m.s−1. Il présente une forme très arrondie, une faible superficie et un minimum en module vers 15 h. Deux des sites étudiés présentent cette allure. En Atlantique, le vecteur vent moyen horizontal horaire, reste constamment, en module, compris entre 7 et 8 m.s−1et, en direction, de secteur E à ENE. Sur le littoral de la Désirade, le vecteur vent moyen est perpétuellement de secteur ESE à SE ; il s’oriente de 13 heures à 22 heures du secteur SE vers le secteur ESE et inversement de 22 heures à 13 heures. Cette évolution s’effectue à vitesse constante de l’ordre de 7, 1 m.s−1 en moyenne. L’évolution parallèle des vitesses sur ces deux sites en fonction du temps est pré-sentée à la figure 2.4. La constance de ce vent, sa vitesse modérée, sa composante dominante de secteur E et les nombreuses similitudes (forme du motif, norme et constance du vecteur vent, sens de rotation horaire du vent, faible superficie du polygone) observées entre les deux zones précédement citées pourtant distantes d’environ 1000 km, confirment qu’il s’agit bien d’un vent d’échelle synoptique et plus précisément de l’alizé qui conserve, en arrivant à la Désirade, ses propriétés synoptiques. Le lieu d’implantation de la station de mesure de la Désirade, la taille et la position géographique de cette île ne semblent pas influencer le vecteur moyen du vent qui y parvient. Cette zone est donc soumise au régime des « côtes-au-vent ». C’est une station synoptique qui nous servira de référence.

– le motif « faucille » en vert et en rouge est obtenu pour des vents caractérisés par des fortes variations en vitesse et en direction communément appelé cisaille-ment horizontal du vent. Pour les zones concernées, il témoigne de l’influence de manifestations dynamiques, relief et/ou obstacles, et thermiques, cycle solaire journalier et propriétés du sol. Ce cisaillement, qui n’existe pas en mer, confère à ce type de polygone, une superficie relativement importante de forme à la fois semi-circulaire et allongée. La vitesse du vent y est minimale au lever du jour et maximale en début d’après-midi. Ce motif est observé aux stations d’Arnouville

et du Raizet. L’évolution journalière du vecteur vent moyen peut y être décrite en quatre phases :

– Du lever du jour jusqu’à 10 heures, le module du vecteur vent en surface croît progressivement et dépasse en moyenne les 6 m.s−1 sur les deux sites. Son augmentation vaut presque 3 m.s−1à Arnouville et plus de 4 m.s−1 au Raizet. Durant cet intervalle de temps, la direction passe du secteur S à SSE au secteur SSE à SE à Arnouville en restant de secteur E à ESE au Raizet.

– Ensuite, de 10 h à 15 h, le vecteur stagne en module, les maximums atteints valent 6, 6 m.s−1au Raizet et 7 m.s−1 à Arnouville. La direction du vecteur ne change pas de secteur à Arnouville, par contre, elle passe du secteur E à ESE au secteur ESE à SE au Raizet. Les étendues des vitesses moyennes horaires restent inférieures ou égales à 0, 5 m.s−1.

– La phase suivante, est marquée par une décroissance de la vitesse pendant le reste de la journée. Elle atteint, à approximativement 21 heures, environ 2, 5 et 4, 5 m.s−1respectivement au Raizet avec une circulation du vent de secteur E à ESE et à Arnouville avec une circulation du vent de secteur SE à ESE.

– A partir d’environ 21 heures et jusqu’au lever du soleil, une nouvelle phase très prononcée de faible variation de vitesse se met en place. Durant cette période (nocturne), les vitesses moyennes atteintes sont minimales et de l’ordre de 3, 8 et 1, 9 m.s−1 respectivement à Arnouville et au Raizet, l’écart entre les valeurs moyennes minimales et maximales n’excédant pas 1 m.s−1. Le vecteur conserve sa direction au Raizet tandis qu’une rotation vers le secteur SSE à S se fait ressentir à Arnouville.

L’intensité horaire du vent à Arnouville, reste constamment en moyenne plus élevée qu’au Raizet. Les cycles quotidiens de vitesse entre ces deux stations évoluent en paral-lèle avec des écarts inférieurs à 1 m.s−1, de 8 h et ce jusqu’à environ 18 h et de l’ordre de 2 m.s−1 la nuit. La forte atténuation nocturne de vitesse de plus de 4 m.s−1observée au Raizet corrélée à la chute de température décrite précédemment semble être due à la présence d’un coussin radiatif explicité dans les travaux de Brévignon (2003) : « la

FIGURE 2.4: Evolution horaire de la vitesse du vent en Atlantique, à la Désirade, à

Arnouville et au Raizet. Les incertitudes calculées pour chaque moyenne horaire sont symbolisées par des petites barres verticales de couleur.

nuit à l’intérieur des terres, le vent ralentit jusqu’à se calmer (en l’absence de vents forts). Cela est dû à la présence d’une pellicule d’air froid relatif en surface, qui rejette en altitude les alizés ». Cette double atténuation nocturne en vitesse et en température témoigne de la contribution d’effets spécifiques à cette zone. Le régime y est de type « continental insulaire » (Brévignon (2003)). A Arnouville, la double accalmie nocturne en température et en vitesse, est bien présente, bien que la station, placée sur le littoral, soit exposée au vent dominant. Les champs mesurés se situent entre ceux de la Désirade et du Raizet. Par conséquent le régime observé à Arnouville est un régime intermédiaire. Nous parlerons dans ce cas de régime « continental au vent ». Notons que la vitesse du vent moyen horaire diminue singulièrement vers 01 h 00 et 04 h 00 (figure 2.4). Nous interpréterons cet événement à l’aide de données échantillonnées à des fréquences plus

élevées par la suite.

2.2.3.5 Lecture de la rose des vents

Pour visualiser, avec plus de précision, les directions dominantes et particulières du vent horaire relevé durant toute la campagne sur les quatre postes, nous utiliserons des roses des vents. Elles sont divisées en seize secteurs, de 22, 5° chacun, graduées en pourcentage d’occurrence et indiquent selon plusieurs directions le pourcentage de chaque plage de force du vent par rapport à la totalité des observations de la période. Chacune de ces plages est symbolisée par une teinte qui lui est propre. Les cercles concentriques ont pour rayon les valeurs de ces pourcentages : 5%, 10%, 15%, 20% et 30%. Le nord est orienté vers le haut de la page et la direction du vent est celle d’où il vient.