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4. PROTOCOLE EXPERIMENTAL

4.1. Description du traitement hormonal

Le protocole « CRESTAR SO® » associe quatre hormones (Annexe 2) :

- un progestagène, CRESTAR SO® : le norgestomet, contenu dans l’implant auriculaire mis en place pendant 10 jours par voie sous-cutanée (3,3 mg) ;

- un analogue de la GnRH, RECEPTAL® : la buséreline, injectée le jour de la pose de l’implant auriculaire (10 μg soit 2,5 ml par voie IM) ;

- une prostaglandine PGF2α, ESTRUMATE® : administrée 48 h avant le retrait de l’implant

(0,25 mg soit 2 ml par voie IM) ;

- de l’equine Chorionic Gonadotropin (eCG), CHRONOGEST® : injectée au moment du retrait de l’implant auriculaire (400 UI par voie IM).

4.1.1. Rôle et mode d’action des différentes hormones 4.1.1.1. Le norgestomet

Les progestagènes sont des molécules de synthèse apparues dans les années 1950. Le norgestomet est un progestagène qui a une action 100 fois plus puissante que la progestérone dans le test de Clauberg chez le lapin (CRESTAR SO®, Résumé des Caractéristiques du Produit, 2013).

L’action des progestagènes est essentiellement ciblée sur le rétrocontrôle négatif qu’ils exercent, similairement à l’action de la progestérone, sur l’axe hypothalamo-hypophysaire. Cette action anti-gonadotrope freine la sécrétion pulsatile de LH et permet ainsi d’obtenir la régression du ou des follicules présents au début du traitement.

La pose de l'implant induit une montée brusque des concentrations sanguines de norgestomet. Les concentrations maximales sont atteintes entre 1 à 6 heures après la pose de

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l'implant. Ces concentrations déclinent ensuite jusqu'au troisième jour de traitement, puis restent stables jusqu'au retrait de l'implant.

Lors du retrait de l’implant, la concentration plasmatique de norgestomet chute brutalement permettant une augmentation de la sécrétion pulsatile de LH induisant la maturation stéroïdienne du follicule qui a le diamètre le plus important et le démarrage d’un nouveau cycle. (Barnes et al., 1981 ; Bo et al., 1998 ; Montiel et Ahuja, 2005 ; CRESTAR SO®, Résumé des Caractéristique du Produit, 2013).

4.1.1.2. La buséréline

La buséréline, analogue de synthèse de la GnRH, est capable de se fixer aux récepteurs hypophysaires de la GnRH et entraine un effet plus durable (la concentration plasmatique de buséréline revient à une valeur basale en 6 heures alors que celle de la GnRH chute rapidement en 3 heures) et 50 fois plus important que l’hormone naturelle (Chenault et al., 1990 ; CRESTAR PACK®, Résumé des Caractéristiques du Produit, 2013).

Une injection de buséréline entraine une décharge brutale de LH, similaire au pic pré- ovulatoire, entrainant en présence d’un follicule de taille supérieure à 11 mm son ovulation et/ou sa lutéinisation. Associée aux progestagènes en début de traitement, la buséréline permet d’éviter la persistance d’un follicule dominant et donc de s’assurer de l’ovulation d’un follicule provenant d’une nouvelle vague au retrait de l’implant (Chenault et al., 1990 ; Mee et al., 1993 ; Twagiramungu et al., 1995).

4.1.1.3. Le cloprosténol

Le protocole « CRESTAR SO® » comprend une injection d’ESTRUMATE® dont le principe actif est le cloprosténol, un analogue de synthèse des PGF2α. Le cloprosténol a

essentiellement un effet lutéolytique.

Si un corps jaune est présent au retrait de l’implant de norgestomet, sa sécrétion de progestérone exercera un rétrocontrôle négatif sur l’axe hypothalamo-hypophysaire empêchant l’ovulation du follicule dominant. L’injection de cloprosténol induit la lutéolyse d’un corps jaune éventuellement présent deux jours avant le retrait de l’implant auriculaire, de façon à obtenir, dans tous les cas, une progestéronémie nulle au moment du retrait de

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l’implant auriculaire. La présence d’un corps jaune est soit antérieure à la mise en place de l’implant (corps jaune « endogène ») soit consécutive à l’ovulation du follicule dominant initial suite à l’injection de buséréline. Lors de la formation d’un corps jaune, celui-ci est réfractaire aux prostaglandines pendant une période de 4 à 5 jours ; l’injection de cloprosténol ne trouve donc un intérêt que si elle est réalisée au moins 7 jours après l’injection de buséréline, ce qui est le cas si l’implant auriculaire est laissé en place 10 jours et l’injection de cloprosténol réalisée deux jours avant le retrait de cet implant (Ennuyer, 2000 ; Grimard et al., 2003).

4.1.1.4. L’eCG

Dans le protocole « CRESTAR SO® », il est également conseillé de compléter le protocole avec une injection de CHRONOGEST® PMSG. Son principe actif est l’eCG, anciennement appelé PMSG (Pregnant Mare Serum Gonadotropin), issue du sérum de jument gravide. L’eCG possède une forte action LH et FSH. Elle permet d’augmenter la fertilité en stimulant la croissance folliculaire et l’induction de l’ovulation ainsi que la production d’œstrogènes. Elle permet également d’augmenter le taux d’ovulation (seulement avec des doses de l’ordre de 2500 UI) et était utilisée pour cette raison dans les protocoles de superovulation. Cependant, dans le cas présent, les ovulations multiples ne sont pas recherchées et donc le respect de la posologie est primordial (Tableau 11 ; Kastelic et al 1999 ; Picard-Hagen et al., 2005).

RACES ET SITUATIONS VACHES

Prim’Holstein, Holstein et croisées 400 UI

Normandes, Montbéliardes, Pie rouges de l’est :

- en stabulation entravée et pendant l’hiver - dans toutes les autres situations

- 400 UI - 300 UI

Dans toutes les races, pour les vaches ayant déjà produit des jumeaux et les troupeaux ayant un taux

habituellement élevé de jumeaux

300 UI

Tableau 11 : Posologie de l’eCG selon le type d’animal lors de protocole de synchronisation des chaleurs à base de progestagènes chez la vache laitière.

100 4.1.2. Intérêt du protocole « CRESTAR SO®» dans le traitement des kystes folliculaires

Aucune étude sur le traitement des kystes folliculaires avec le protocole « CRESTAR SO® » n’a jamais, à notre connaissance, été menée. L’intérêt de ce dispositif auriculaire est de contenir un progestagène. Cet apport de progestagène aurait comme effet de restaurer l’aptitude de l’hypothalamus à répondre à une élévation brutale de la concentration en œstradiol en augmentant la sensibilité de ses récepteurs à œstradiol. Ainsi, la capacité de l’hypothalamus à induire des pics de LH serait rétablie et une éventuelle ovulation serait, de ce fait, rendu possible.

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