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ERGONOMIQUE INTERACTIF

I - DEMARCHE DE CONCEPTION ERGONOMIQUE INTERACTIVE DE VUES GRAPHIQUES

La démarche de conception d'interface graphique présentée dans le premier chapitre comprend plusieurs étapes, depuis la définition des besoins informationnels de l'opérateur selon les différents contextes de fonctionnement du procédé, jusqu'à la réalisation des vues et leur évaluation ergonomique à postériori par SYNOP. Dans cette démarche, quatre phases essentielles sont rappelées, figure V-1-(a) :

- la définition de la structure du synoptique conduisant à sa décomposition en plusieurs vues éventuellement hiérarchisées, selon les variables à présenter sur chaque vue,

- le choix de l'organisation de chaque vue et des modes de présentation des variables,

- la création des vues graphiques ainsi définies, par un éditeur

- et enfin l'évaluation "statique" et l'aménagement des vues par SYNOP. Dans cette démarche, l'évaluation ergonomique est corrective puisque l'outil d'évaluation s'applique après que le synoptique soit réalisé par le concepteur.

Une alternative à cette démarche consiste à intégrer les concepts ergonomiques lors de la conception des vues, en guidant le concepteur dans ses choix de présentation de l'information, par un outil d'assistance ergonomique interactif, figure V-1-(b). Dans ce cas, l'outil d'assistance intervient d'une part lors du choix des modes de présentation des variables par exemple sous forme de courbes ou de barre-graphes, et d'autre part lors du choix des attributs graphiques utilisés dans la vue tels que les couleurs ou les tailles de caractères.

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Figure V-1 : Comparaison de deux démarches de création des vues (a) démarche actuelle : ergonomie de correction

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Afin d'estimer la faisabilité de cette méthode et de la comparer avec la précédente, nous avons introduit deux critères permettant d'évaluer la qualité ergonomique des images construites.

Le premier critère est relatif au degré de pertinence de l'affichage global de la vue par rapport à son contexte d'utilisation. Ainsi, la pertinence est "élevée" si la présentation est adaptée aux besoins de la tâche à réaliser. Par contre, la pertinence peut s'avérer moyenne ou médiocre dans le cas contraire. Par exemple, le degré de pertinence d'une vue, présentant à l'opérateur trois variables sous forme de courbes, est élevé si l'opérateur a besoin de visualiser la tendance de chacune de ces variables.

Il convient de noter que c'est principalement ce critère que le concepteur cherche à optimiser dans la phase de sélection des modes de présentation. Le critère peut être partiellement ou totalement satisfait, ce qui conduit à plusieurs "niveaux subjectifs" de pertinence de l'image, par exemple "médiocre", "moyen", "satisfaisant" ou "maximal". Dans ce contexte, l'objectif de l'outil interactif d'aide à la conception des vues est de guider le concepteur afin de satisfaire totalement ce premier critère.

Le second critère est relatif à la qualité ergonomique de présentation de la vue et est utilisé lors de la deuxième phase de sélection des attributs graphiques de chacun des objets de la vue.

L'objectif de l'outil d'assistance est ici de guider l'opérateur afin que la vue finale possède un degré maximal d'ergonomie de présentation d'information. Par exemple, le choix d'une taille de caractères suffisamment grande améliore la lisibilité de la vue et entraîne donc une augmentation de son degré d'ergonomie. Par contre, un mauvaix choix de la couleur d'une variable, entraînant un contraste médiocre, diminue le degré d'ergonomie de cette vue.

L'image réalisée peut alors satisfaire partiellement ou totalement ce critère, ce qui conduit à plusieurs niveaux de qualité ergonomique tels que "médiocre", "moyen", "satisfaisant" ou "maximal".

Les différentes étapes de la démarche de conception de vues peuvent donc être représentées comme des points successifs dans un plan dont les axes sont ces critères, figures V-2 et V-3. La démarche complète est alors matérialisée par la trajectoire qui relie ces points. L'image obtenue est représentée par l'extrémité de cette trajectoire qui situe sa qualité ergonomique et sa pertinence.

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Il est donc clair que l'objectif d'une démarche de conception de vues est d'aboutir à un point le plus proche possible du point optimal Cop, figure V-2, qui correspond aux qualités ergonomiques maximales. De ce fait, l'efficacité de la démarche de conception se juge à la possibilité d'atteindre ce point optimal.

Afin de comparer la démarche d'ergonomie correctrice et la démarche de conception interactive proposée, nous les avons matérialisées chacune dans le plan des critères. La première démarche est matérialisée sur la figure V-2 par la trajectoire (C0, C1, C2, C1, C'2). Elle comprend d'abord une partie entièrement à la charge de l'opérateur qui construit la vue en choisissant les modes de représentation des variables (C1) et ensuite en choisissant les attributs graphiques (C2). La seconde partie est l'aménagement ergonomique de SYNOP qui remet en cause uniquement les choix des attributs (C1, C'2). En conséquence, le point C'2 est d'autant plus éloigné du point optimal Cop que C1 est lui-même sous optimal.

En revanche, dans la démarche de conception interactive, le concepteur étant guidé en permanence par l'outil d'assistance, il peut optimiser d'abord le degré de pertinence de la vue (C'1), et ensuite optimiser plus aisément la qualité ergonomique pour atteindre un point C'2 très proche du point optimal, figure V-3. Ceci est dû essentiellement à la flexibilité de cette démarche qui permet de remettre en cause à chaque étape les choix effectués.

En conséquence, les perspectives de la recherche s'orientent vers cette seconde démarche en vue de transformer SYNOP en un outil d'aide à la conception ergonomique interactif.

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Figure V-2 : Démarche de conception des vues et d'aménagement ergonomique

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Figure V-3 : Démarche de conception ergonomique interactive de vues graphiques

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II - EVOLUTION DE SYNOP VERS UN OUTIL D'ASSISTANCE