• Aucun résultat trouvé

Aux yeux de Delisle l’homme qui semblait fait pour cette tâche était son propre assistant, Charles Messier, qui lui avait

|

|

:

38

ait été dû à la date tardive à laquelle cette

ce manque de succès À ‘

décision fut prise, à l’inertie des Espagnols ou à l’importance mineure des stations, reste matière à conjecture. Il restait assez de temps pour se rendre à Chypre, ce qui rend la pre- mière raison très faible. En ce qui concerne les Espagnols, leur intérêt pour le passage de Vénus ne se manifesta pas

avant 1769, et ils n’attechèrent pas une importance particulière au problème astronomique ni à l'amélioration de la navigation dans le Pacifique sud.

L'activité de Delisle, que l’on retrouve dans toute les ques- tions liées au passage, révèle l'intérêt des Français pour la pos- sibilité une autre expédition avec la coopération hollandaise, Toujours anxieux d’assurer le maximum de chances pour lobservation du phénomène, Delisle chercha à exploiter ses contacts de longue date avec les astronomes hollandais en

plaçant un observateur français à Batavia, plantation de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales. Bien avant le mois de juin 1760, il avait écrit à Dirk Klinkenberg, son correspondant-astronome de La Haye, pour lui envoyer une copie de la mappemonde et amorcer la chaîne des négocia- tions nécessaires à l’entreprise (113). Tandis que la demande concernant la permission et le transport suivait son chemin à La Haye, Delisle écrivit à Saint-Florentin à Versailles avec une proposition supplémentaire à l'esprit : suggérant qu’il avait déjà arrangé la question avec les Hollandais (ce qui bien sûr n’était pas exact) et insistant sur l’importance parti- culière de cette station pour la géographie ct la navigation aussi bien que pour l’astronomie, il demandait l'appui du Roi pour .cette entreprise. Mais il fallait également considérer les détails de l’entreprise.

Aux yeux de Delisle l’homme qui semblait fait pour cette

tâche était son propre assistant, Charles Messier, qui lui avait

été attaché avec un traitement de 500 livres quand, peu après son retour de Russie, il avait lui-même reçu une charge d’« Âs- tronome de la Marine». Vantant ses vertus et ses capacités,

— 39

Delisle suggéra en passant que Messier méritait depuis long- temps une augmentation de salaire. Ce qui est plus important, il souhaitait obtenir non seulement la permission du Roi et l’agrément du Secrétaire d'État pour le voyage de Messier, mais encore leur garantie que son poste lui serait maintenu.

demandant «s’il est possible de lui faire avancer deux années de ses appointements » (114). Pour faciliter le départ de Messier, Delisle indiqua qu’il avait organisé la poursuite de ses travaux à l’observatoire de la Marine pendant son absence, permettant même d’enlever ceux des instruments que Messier désirerait emporter avec lui (115). Le jour où Chabert et La Caille don- nèrent à l’Académie leur rapport sur le projet de voyage de Pingré, les nouvelles concernant les intentions anglaises de faire des observations à Bencoolin furent également connues.

Deux expéditions aux Indes Néerlandaises n'étaient pas néces- saires et le jour suivant Delisle écrivit au Secrétaire d’État pour annuler la demande de Messier pour le voyage de Batavia.

La même lettre suggérait que Messier accompagne Pingré, qui approuvait cette idée, mais ce projet ne fut pas réalisé et et c’est dans une autre branche de l’astronomie que le jeune assistant de Delisle se fit plus tard une réputation.

Pendant l'hiver 1760-1761, les préparatifs français pour l'observation du passage se trouvaient ainsi bien avancés au-delà des frontières françaises, y compris ceux du court voyage de Cassini de Thury en Autriche, où il devait faire ses observations à l’observatoire Jésuite de Vienne, en présence de l’Archiduc Joseph (116). De juin 1760 à juin 1761, la corres- pondance privée de Delisle fut presque exclusivement con- sacrée au passage prochain de Vénus (117). Des lettres sur la mappemonde, sur les techniques d'observation, sur les lentilles et télescopes, aussi bien que celles annonçant simple- ment le passage ou le discutant en termes généraux, furent expédiées plusieurs fois par mois à des collègues en France et à l'étranger, L'intérêt pour le passage de Vénus, en partie créé et totalement appuyé par les astronomes français tels que

p f Revue d'histoire diplomatique (Octobre-Décembre, 1929, 1-26.) à « Delisle, Joseph-Nicholas, » Biographie universelle, X, 334. géographie et de la physique, recueillies de plusieurs dissertations lues dans les assemblées de l'académie royale des sciences de

Paris et celle de Saint-Petersbourg, qui n'ont point encore été imprimées, comme aussi de plusieurs nouvelles, observalions et réflexions rassemblées pendant plus de vingt-cinq années. (Saint-

Petersbourg, 1738.) |

|

_ 4 — afbeeldingen van drie zulke verschynsels, iwelke voorvallen zullen, het eene in het jaar 1743, de ander 1753, en de derdein'{ jaar 1761. .klin: Representative selections. (American Writers Series, New

York : American Book Co., 1936), 225-260.

George Kraz, Professeur de mathématiques à Ingolsladt, Ibid., n° 56; Marinoni à Vienne. Jbid., no 57; Wargentin à Stockholm,

4

44

NE . verb.… 1760, fol. 239. : 5 .

a “.: paseite de Vénus sur le soleil, annoncé pour l’année 1761. »

: istoire, 1757, 90.

(28) Ra ir) La description et l'usage de la mappemonde.. » Op. cit, se 9, fol. 10.

y) 1bid., fol. 18. |

où Obs. de Paris, A. 3-12 (34 D. 119) et (34 b. 120).

Hot) LaLzanpe. — Op. cit, 232-250.

(102) Jbid., 247.

(103) 1bid., 248.

(104) Jbid., 250. k

(105) Proc. verb., 1760, fol. 263. , ue

(106) CHABERT. — « Mémoire sur l'avantage de la posilion de quelques isles de la mer du Sud, pour l'observation de l’entrée de Vénus devant le soleil, qui doit arriver le 6 juin 1761. » Mémoires,

1757, 49-51. :

07} Proc. verb., 1760, fol. 421, fol. 427. Cf. CHABERT. — « Mémoire sur la nécessité, les avantages, les objets et les moyens d’exécu- tion du voyage que l’Académie propose de faire entreprendre à M. Pingré dans la partie occidentale et méridionale de l'Afrique, à l'occasion du passage de Vénus devant le soleil, qui arrivera le 6 juin 1761. » Mémoires, 1757, 43-49.

(108) Proc. verb., fol. 422-ol. 423.

: a Ibid., fol. 427.

110) Zbid., fol. 471.

(111) « Du passage de Vénus sur le soleil; annoncé pour l’année 1761. » Histoire, 1757, 92.

(112) Jbid., 93. :

(113) Lettre de Klinkenberg à Delisle, datée 6 juin 1760 à La Haye, Archives du Dépôt des Cartes et Plans de la Marine, vol. 115, XVI-8, n° 178b, fol. /f-fol. 3.

(114) Lettre au Comte St. Florentin, 16 juin 1760, Obs. de Paris, B. 1. 1-8 (XIV-XV), 144-124.

(115) fbid.. fol. 1.

(116) CASSINI DE THURY, — « Observation du passage de Vénus sur le __. soleil, faite à Vienne, en Autriche. » Mémoires, 1761, 409-411.

(117) Archives du Dépôt des Cartes et Plans de la Marine, vol. 115 (KVES), no 178-228.

(118) Quelques parties de cette communication ont paru déjà {en anglais) dans Woozr (H.). — Les passages de Vénus (Princeton : Prin- ceton University Press, 1959). Ils sont reproduits ici avec l’appro- bation de Princeton University Press.

.

Imprimerie Alençonnaise, Place Poulet -Malassis, Alençon (Orne) Dépot légal — 3e trimestre 1062 — No d'ordre : 6.125

Un

Documents relatifs