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3 D´ esint´ egration de la repr´ esentation de conju- conju-gaison

Il s’agit de donner dans cette partie une d´esint´egration en irr´eductibles de la repr´esentation de conjugaison γGd’un groupe de Lie nilpotent connexe et simple-ment connexe G. Nous devons d’abord introduire certaines nouvelles repr´esentations du groupe G.

efinition 3.1. Soit l ∈ get Blune polarisation en l. On d´efinit la repr´esentation l,−l) de G dans l’espace hilbertien L2(G/Bl× G/Bl, χl× χ−l) par

πl,−l(g)η(x, y) = η(g−1x, g−1y), x, y, g ∈ G.

efinition 3.2. Soit (π, Hπ) une repr´esentation unitaire et irr´eductible de G et

A ∈ HS(Hπ), alors l’op´erateur π(g) ◦ A ◦ π(g−1) est aussi dans HS(Hπ) pour

g ∈ G. On d´efinit alors la repr´esentation (Cπ, HS(Hπ)) de G par

Cπ(g)A = π(g) ◦ A ◦ π(g−1), g ∈ G, A ∈ HS(Hπ).

En outre, la repr´esentation (C, L2( ˆG)) de G est d´efinie comme ´etant l’int´egrale

hilbertienne C := Z ˆ G Cπdµ(π).

188 F. Khlif

Lemme 3.3. Soit l ∈ g et Blune polarisation de G en l. Alors pour πl= πl,Bl on a que

Cπl' πl,−l.

D´emonstration. Notons HS0(Hπl) = {πl(ξ), ξ ∈ S(G)}, qui est un sous-espace dense de HS(Hπl). Nous savons d’apr`es [5], que l’application lin´eaire

U : HS0(Hπl) → L2(G/Bl× G/Bl, χl× χ−l) d´efinie par

U(πl(ξ)) := Kπl(ξ), ξ ∈ S(G),

envoie HS0(Hπl) sur l’espace S(G/Bl×G/Bl, χl×χ−l). Elle s’´etend par continuit´e en un op´erateur d’entrelacement unitaire entre Cπlet πl,−l. En effet, pour ξ ∈ Hπl, on a kU(πl(ξ))k2 L2(G/Bl×G/Bll×χ−l)= Z G/Bl×G/Bl |Kπl(ξ)(x, y)|2dxdy = kπl(ξ)k2 HS(Hπl).

D’autre part, pour x, y ∈ G on a

U ◦ Cπl(g)(πl(ξ))(x, y) = KCπl(g)(πl(ξ))(x, y) = Kπl(γG(g)(ξ))(x, y) = Kπl(ξ)(g−1x, g−1y)

= πl,−l(g)(Kπl(ξ))(x, y) = πl,−l(g) ◦ U(πl(ξ))(x, y). ¤ Th´eor`eme 3.4. Soit G un groupe de Lie nilpotent connexe et simplement connexe.

Soit µ la mesure de Plancherel de ˆG. Alors γG'

Z

g∗/G

πl,−ldµ(πl).

D´emonstration. Il suffit de se rappeler que d’apr`es le th´eor`eme de Plancherel,

les espaces hilbertiens L2(G) et L2( ˆG) =HGˆHS(Hπ)dµ(π) sont isom´etriquement isomorphes et la transformation de Fourier

F (ξ)(π) := π(ξ), ξ ∈ L2(G) ∩ L1(G),

nous donne un tel op´erateur unitaire. En outre, F entrelace les repr´esentations γG

et C. En effet

F (γG(g)ξ)(π) = π(g)π(ξ)π(g−1) = Cπ(g)F (ξ)(π), ξ ∈ L2(G), g ∈ G. Alors on a d’apr`es le lemme 3.3

γG' Z ˆ G Cπdµ(π) ' Z g∗/G πl,−ldµ(πl). ¤

D´esint´egration des repr´esentations de conjugaison 189 L’´etape suivante dans cette section consiste `a ´ecrire une formule de d´esint´egration en irr´eductibles de la repr´esentation de conjugaison. Commen¸cons par prouver la proposition suivante. Proposition 3.5. On a : γG' Z g∗/G IndG Bll|Bl⊗ π−l|B l)dµ(πl).

D´emonstration. D’apr`es le th´eor`eme 3.4, il suffit de montrer l’´equivalence πl,−l' IndG

Bll|Bl⊗ π−l|B l),

o`u l ∈ g et Blune polarisation de G en l. On note νl:= IndG

Bll|Bl⊗ π−l|Bl), donc νlest une repr´esentation de G qui agit sur l’espace hilbertien

Hνl:=    ψ : G → L2(G/Bl, χ−l), ψ mesurable, ψ(gb) = χRl(b)−1π−l(b)−1(ψ(g)), g ∈ G, b ∈ Bl, G/Blkψ(g)k2 Hπ(−l)dX(g) < ∞   .

Nous v´erifions que si η ∈ L2(G/Bl× G/Bl, χl× χ−l), alors la fonction y 7→

η(x, xy) =: V (η)(x)(y) est dans L2(G/Bl, χ−l) pour presque tout x ∈ G et que

V (η)(xb)(y) = η(xb, xby) = χl(b)−1π−l(b)−1(V (η(x)))(y), y ∈ G, b ∈ Bl.

On peut donc consid´erer l’op´erateur

V : Hπl,−l−→ Hνl

d´efini par

V (η)(x)(y) = η(x, xy), x, y ∈ G, η ∈ Hπl,−l.

Il est clair que V est une isom´etrie. D’autre part, on v´erifie facilement que V ◦

πl,−l(g) = νl(g) ◦ V. En effet, pour x, y ∈ G, on a

(V ◦ πl,−l(g))η(x)(y) = πl,−l(g)η(x, xy) = η(g−1x, g−1xy)

= V (η)(g−1x, y) = (νl(g) ◦ V )η(x)(y).

Par cons´equent, les repr´esentations πl,−let νlsont ´equivalentes. Le th´eor`eme 3.4 permet de conclure.

¤ En ce qui suit, on donne finalement la formule de la d´esint´egration de γGen irr´eductibles.

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Th´eor`eme 3.6. Soient g 3 l 7→ Bl= exp bl un choix mesurable de polarisa-tions en l dans G et soit dγl, l ∈ g, la mesure sur l’ensemble des double-classes BlGBl=: GBld´ecrite dans 2.8. Pour g ∈ G, on note l(g) := l−Ad

Φ(˜g)(l),

VR,B

l(g) le sous-espace affine de l(g) + (bl∩ AdΦ(˜g)bl) d´efini comme dans (2.4) et R,B

l(g) la mesure de Lebesgue associ´ee. On a alors

(3.1) γG' Z g∗/G Z GBl Z VR,B l(g) πl(g)+R(t)R,B l(g)(t)dγl(˜g)dµ(πl).

D´emonstration. Pour tout l ∈ get Blune polarisation en l dans G on a IndG Bll|Bl⊗ π−l|Bl) ' IndG Bll|B l Z GBl IndBl Bl∩Φ(˜g)·Bl·Φ(˜g)−1χAd∗ Φ(˜g)(−l)l(˜g)) ' IndG Bl Z GBl IndBl Bl∩Φ(˜g)·Bl·Φ(˜g)−1χl(g)l(˜g) ' Z GBl IndG Bl∩Φ(˜g)·Bl·Φ(˜g)−1χl(g)l(˜g) ' Z GBl Z VR,B l(g) πl(g)+R(t)R,B l(g)(t)dγl(˜g).

La proposition 3.5 nous permet de conclure. ¤

Corollaire 3.7. Soit G un groupe de Lie nilpotent connexe et simplement connexe

et γG la repr´esentation de conjugaison associ´ee, alors si L : ˆG → g/G d´esigne l’application r´eciproque de la bijection de Kirillov, on a

L(suppγG) ⊂ {(Ωπ− Ωπ)/G, π ∈ ˆG}, o`u Ωπest l’orbite coadjointe de π.

D´emonstration. Ce r´esultat d´ecoule imm´ediatement de la d´esint´egration de la

repr´esentation γGd´ecrite dans le th´eor`eme 3.6. En effet, pour tout l ∈ get g ∈ G on a l − Ad g(l) + (bl∩ Adgbl)= l − Ad g(l) + (bl)+ (Adgbl) = (l + (bl)) − (Ad g(l) + (Adgbl)) ⊂ Ωπl− Ωπl. ¤

D´esint´egration des repr´esentations de conjugaison 191

4 Espace de d´esint´egration

Dans cette partie, on ´ecrit une d´esint´egration concr`ete de γG. Le lemme suivant est un outil indispensable dans la construction explicite de l’espace de d´esint´egration. Lemme 4.1. (voir [1]) On consid`ere une famille F(t) = {V1(t), . . . , Vk(t)} de

k vecteurs de Rn qui d´ependent polynomialement d’un param`etre t ∈ Rn. Soit r = max{rang(F(t)), t ∈ Rn} et soit {e1, . . . , en} la base canonique de Rn. On a alors le r´esultat suivant

1. Vr= {t ∈ Rn, rang(F(t)) = r} est un ouvert de Zariski de Rn.

2. Pour tout i ∈ {1, . . . , n}, l’ensemble {t ∈ Rn, ei6∈ vec{F(t)}} ou bien son compl´ementaire, contient un ouvert de Zariski non vide de Rn.

Fixons une base de Jordan-H¨older Z = {Z1, . . . , Zn} de g et adoptons les

notations de 2.7. On a vu que chaque G−orbite dans E rencontre g

T en un seul point, en particulier E ∩ g

T est un ouvert de Zariski non vide dans g

T. Soit q le cardinal de l’ensemble indice T = {T1< · · · < Tq}. Identifions g

T avec Rq`a l’aide de l’application w = (w1, . . . , wq) → q X j=1 wjZ Tj=: lw.

Ainsi il existe un ouvert de Zariski O de Rq, tel que

γG' Z O IndG Blw ¡ lw)|Blw⊗ (π−lw)|Blw¢|Pf(lw)|dw.

Dans la suite, on donnera une d´esint´egration en irr´eductibles de (π−lw)|Blw en se basant sur les r´esultats de Abdennadher et Ludwig [1]. Notons que l’existence des diff´erents ouverts de Zariski dans cette construction est due au lemme 4.1. On note Bw := Blwet bw:= blw la polarisation de Vergne dans g en lwrelative `a la base de Jordan-H¨older Z. Soit w ∈ O et i 6∈ Ig/bw, alors Zi ∈ bw+ gi+1. Il existe Zi(w) = Zi+Pn

k=i+1ai,k(w)Zk ∈ bw tels que ai,k(w)i+1≤k≤nsoient les solutions du syst`eme d’´equations lin´eaires donn´e par hlw, [Zi(w), Zk]i = 0 pour tout k ∈ {i, . . . , n}. En r´eduisant si n´ecessaire O on peut supposer que pour tout

w dans l’ouvert de Zariski O on a

Ig/bw= {j1, ..., jp}.

D’autre part, d’apr`es le lemme 4.1, il existe un ouvert de Zariski W de Rq× G et

un ensemble d’indices {i1, . . . , id} ⊂ {1, . . . , n} tel que pour tout w ∈ Rqverifiant ({w} × G) ∩ W 6= ∅,

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Notons aussi pour w ∈ Rq, tel que ({w} × G) ∩ W 6= ∅

φ = φw: Rd→ G; φ(s) = d Y k=1 exp skZik, Ww:= {g ∈ G; (w, g) ∈ W} et Vw= φ−1 w (Ww). On obtient alors πlw|Bw' Z Vw IndBw Bw∩φ(s)·Bw·φ(s)−1χAd∗ φ(s)(lw)|Fw(s)|ds, s ∈ Vw

et d’apr`es l’´egalit´e (2.1), Fw(s) est une fonction rationnelle en s et en w, donc elle est continue en (w, s) pour tout (w, φ(s)) dans l’ouvert de Zariski W et qui d´etermine la mesure sur l’ensemble des double-classes.

Passons maintenant `a la construction d’un op´erateur d’entrelacement pour cette ´equivalence. On a vu que {Zj1, ..., Zjp} est une base de Malcev de g relative `a

bw, pour tout w ∈ O. De plus, si on notecIg/bw= {1, ..., n}\Ig/bw= {α1, ..., αn−p},

alors on trouve une famille {Zα1(w), ..., Zαn−p(w)} de vecteurs de g qui forment une base de Jordan-H¨older de bwpour tous les w dans un ouvert de Zariski qu’on peut supposer ˆetre ´egal `a O, en r´eduisant si n´ecessaire O, et qui varient rationnellement et continˆument en w ∈ O.

On consid`ere maintenant pour tout (w, s) tel que (w, φ(s)) ∈ W l’ensemble d’indices

Ibw/bw∩Adφ(s)bw= {αi, i ∈ {1, ..., n − p}; Zαi(w) 6∈ bw∩ Adφ(s)bw+ (bw)i+1},

avec (bw)i+1= vec{Zαi+1(w), ..., Zαn−p(w)}, i = 1, ..., n − p.

Comme pr´ec´edement, en r´eduisant si n´ecessaire W, on peut supposer qu’il existe une partie {β1, ..., βe} ⊂ {α1, ..., αn−p} telle que

Ibw/bw∩Adφ(s)bw= {β1, ..., βe} pour tout (w, φ(s)) ∈ W.

Ainsi {Zβ1(w), ..., Zβe(w)} est une base de Malcev de bwrelative `a bw∩ Adφ(s)bw

pour tout (w, φ(s)) ∈ W. D’apr`es l’´equation (2.2), l’op´erateur d’entrelacement pour la restriction est

Srest(w) : L2(G/Bw, χlw) → Z Vw⊂Rd L2(Re, χAd φ(s)(lw))Fw(s)ds, d´efini par Srest(w)(ξ)(s1, . . . , sd)(z1, . . . , ze)

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