Au final :
τ(h) = 1
2Chln (h)− 1
2Chln(2)− 1
Chln(A) +θ
ϕτ1(h)(mh) donc pourh→0 on a l’´equivalent suivant :
τ(h)∼ ln (h) 2F(h2) et commeFh
2
=F(0) +F(0)h2+o(h2) avecF(0)= 0, d’o`u pourh→0 l’´equivalentτ(h)∼ 2Fln(h)(0).
4.3. D´emonstration du th´eor`eme 4.1 Strat´egie
La formule du th´eor`eme de Colin de Verdi`ere-Parisse (th´eor`eme 3.2) est une ´equation fonctionnelle implicite ; on va inverser (au sens bijectif) cette fonction de mani`ere `a pouvoir expliciter les valeurs propres. Pour cel`a on va utiliser ce th´eor`eme avecE=λhαo`uλ∈[−1,1] etα0 . Par la suite on va voir que si l’on choisitα∈1
2,1
de sorte qu’on ait l’inclusion ´evidente [−hα, hα]⊆
−√ h,√
h
, on peut montrer assez facilement le th´eor`eme 4.1 avec des techniques d’analyse r´eelle basiques. Afin de comprendre pourquoi on supposeα∈1
2,1
,plutt qu’´ecrire la preuve directement avecα= 12 on
´
ecrira toute la preuve avecα∈1
2,1
(voir aussi la partie 4.4.).
Prologue
On va commencer par des notations :pour all´eger l’´ecriture on d´efinit sur le compact [−1,1] les fonctions :
Fh(E) : =−θ+(E) +θ−(E)
2 +π
2 +ε(E)
h ln(h) + arg Γ 1
2 +iε(E) h
et
fh(λ) : =Fh(λhα)
Pour finir avec les notations, sur le compact [−1,1], on d´efinit les deux fonctionsYhet Zhpar
Le th´eor`eme 3.2 affirme alors exactement que : hαλ∈Σh(Ph,[−hα, hα])⇔ cos (gh(λ))
L’id´ee pour expliciter le spectre est d’inverser les fonctionsYh et Zh pour avoir une formule explicite. On va d’abord montrer que :
Proposition 4.4. — Pour hassez petit, la fonction Yh (resp. la fonc-tion Zh) r´ealise une bijection strictement d´ecroissante de [−1,1] sur Yh([−1,1])(resp. surZh([−1,1])). En outre, on a uniform´ement sur[−1,1]
D´emonstration. — Avec la d´efinition de la fonction Yh, pour tout λ∈
On va estimer, un par un, les quatres ´el´ements de cette somme.
Comme la fonctionE→ −
Θ+(E) + Θ−(E)
/2 admet un d´eveloppement asymptotique de −1 `a +∞, avec des coefficients C∞ par rapport `a E, on d´eveloppement asymptotique de la fonction εet en le d´erivant on a :
ε(λhα) = Par cons´equent nous obtenons :
hα−1ε(λhα) ln(h) =hα−1ln(h)
−V(0)+O(h2α−1ln(h))+
∞ j=1
εj(λhα)hj+α−1ln(h).
Estimons maintenant le terme λ → ∂λ∂ (
sin(gh(λ))gh(λ) [1 + exp (2πε(λhα)/h)] +πhα−1ε(λhα) cos(gh(λ)) exp (2πε(λhα)/h)
et
Ensuite, pour finir, on va calculer et estimer λ→ ∂
pour toutλ∈[−1,1] on a :
est paire et strictement croissante sur R+,on en d´eduit l’encadrement pour toutλ∈[−1,1] :
on en d´eduit (carα <1) que :
et donc la fonctionYhest bien strictement d´ecroissante sur le compact [−1,1].
De mˆeme pour la fonctionZh.
Existence des deux familles de valeurs propres
Comme les fonctions Yh et Zh sont toutes deux bijectives, consid´erons leurs bijections r´eciproques, que l’on renote par :
Ah:=Yh−1 : Yh([−1,1])→[−1,1] et Bh:=Zh−1 : Zh([−1,1])→[−1,1].
Ainsi la condition n´ecessaire et suffisante des valeurs propres semi-classique devient :
En r´esumant nous avons alors la :
Proposition 4.5. — L’´equation (Ph−hαλId)uh = O(h∞) admet une solution uh ∈L2(R)non triviale avec son microsupport M S(uh) =p−1{0}
si et seulement si : λ∈
!4
k∈Ih
Ah(2πk)
#4! 4
k∈Jh
Bh(2πk)
#
o`uAh=Yh−1,Bh=Zh−1 etIh=Yh([2π−1,1])∩Z,Jh= Zh([2π−1,1]) ∩Z. Notons bien que les ensemblesIhet Jh ne sont pas vides, en effet : Proposition 4.6. — Pour h assez petit, nous avons les encadrements suivants :
E
&
−αhα−1ln(h) π
−V(0) +O(hα−1) '
Card(Ih)E
&
−hα−1ln(h) π
−V(0)+O(hα−1) '
+1 o`u E[x] d´esigne la partie enti`ere de x. On a le mˆeme encadrement pour le cardinal de l’ensemble Jh.
D´emonstration. — On va faire la preuve uniquement pour l’ensembleIh. Comme la fonction Yh est strictement d´ecroissante sur le compact [−1,1], le diam`etre du compact Yh([−1,1]) est simplement donn´e par la relation :
diam (Yh([−1,1])) =Yh(−1)− Yh(1).
Par le th´eor`eme des accroissements finis il existeξ∈]−1,1[ tels que : Yh(−1)− Yh(1) =−2Yh(ξ)>0.
On obtient donc l’encadrement suivant :
−2αhα−1ln(h)
−V(0)+O(hα−1)diam (Yh([−1,1])) −2hα−1ln(h)
−V(0) +O(hα−1).
La suite de la preuve est alors directe.
Quinconce et interstice
Comme on l’a vu, dans le compact [−hα, hα] (avec α 12) le spectre semi-classique de l’op´erateur :
Ph=−h2 2
d2 dx2 +V
est constitu´e de deux familles :d’abord la famille αk(h) : =hαAh(2πk), k∈Ih
puis la famille
βl(h) : =hαBh(2πl), l∈Jh. Donnons les propri´et´es importantes de ces deux familles.
Proposition 4.7. — Pour h assez petit, les deux familles de r´eels (αk(h))k∈Ih et(βl(h))l∈Jh sont strictements d´ecroissantes.
D´emonstration. — Cel`a tient juste du fait que les fonctionsYh et Zh
sontC1et strictement d´ecroissantes, donc leurs bijections r´eciproques le sont
aussi.
Lemme 4.8. — La famille
(αn(h))n∈Ih,(βl(h))l∈Jh
est une famille de r´eels deux `a deux bien distincts.
D´emonstration. — Les familles {αn(h)}n∈Ih et {βl(h)}l∈Jh ´etant des familles de r´eels strictements d´ecroissantes, il suffit juste de v´erifier que ces deux familles n’ont pas de valeur commune. Raisonnons par l’absurde : supposons qu’il existent (k, l) ∈ Ih ×Jh tels que αk(h) = βl(h), ie : Ah(2πk) =Bh(2πl). En notant parλcette valeur commune, c’est-`a-dire :
λ:=Ah(2πk) =Bh(2πl)
puis en appliquant les fonctionsYhet Zhsur le r´eelλ, on a que Yh(λ) = 2πk∈2πZ et Zh(λ) = 2πl∈2πZ et par cons´equent :
Yh(λ)− Zh(λ)∈2πZ donc par d´efinition des fonctionsYh etZh nous avons
−2 arccos
!
cos (gh(λ)) 1 + exp (2πε(λhα)/h)
#
∈2πZ
d’o`u :
arccos
!
cos (gh(λ)) 1 + exp (2πε(λhα)/h)
#
∈πZ
ainsi n´ecessairement on a
cos (gh(λ))
1 + exp (2πε(λhα)/h)∈ {−1,1}. Ce qui implique finalement l’´egalit´e :
cos2(gh(λ))
* +,
1
= 1 + exp (2πε(λhα)/h)
* +,
->1
qui est absurde, d’o`u le lemme propos´e.
On va maintenant s’int´eresser `a comparer ces deux familles entre elles, pour cela il faut prendre des indices appartenant `a Ih ∩Jh. On va donc d’abord s’assurer queIh∩Jh⊂Zest non vide.
Proposition 4.9. — Pour h assez petit, nous avons
E
&
α(ξ−1)hα−1ln(h) π
−V(0) +O(hα−1) '
Card(Ih∩Jh)
E
&
(ξ−1)hα−1ln(h) π
−V(0) +O(hα−1) '
+ 1 o`uξ∈]−1,1[.
D´emonstration. — Ecrivons juste la diff´´ erence entre les fonctionsYh et Zh , pour toutλ∈[−1,1] nous avons donc que
Yh(λ)− Zh(λ) =−2 arccos
!
cos (gh(λ)) 1 + exp (2πε(λhα)/h)
#
* +,
-∈[−2π,0]
donc en particulier
Yh(−1)− Zh(−1)<0 et Yh(1)− Zh(1)<0
(pour le strict dans les in´egalit´es, voir la d´emonstration du pr´ec´edent lemme).
Ensuite comme d’apr`es la preuve de la proposition 4.6 on a l’encadrement :
−2αhα−1ln(h)
−V(0)+O(hα−1)diam(Yh([−1,1])) −2hα−1ln(h)
−V(0) +O(hα−1)
et en utilisant aussi que pour toutλ∈[−1,1]
|Yh(λ)− Zh(λ)|2π
on voit imm´ediatement que pourhassez petitYh([−1,1])∩Zh([−1,1])=∅; et on a mˆeme mieux, en effet comme :
diam (Yh([−1,1])∩ Zh([−1,1])) =Yh(−1)− Zh(1) puis que
Zh(1)Yh(−1)Zh(−1)
par le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires il existe ξ∈[−1,1] tels que Yh(−1) =Zh(ξ)
par cons´equent nous avons
diam (Yh([−1,1])∩ Zh([−1,1])) =Zh(ξ)− Zh(1)
=Zh(θ)(ξ−1)
o`u θ ∈ ]ξ,1[ est donn´e par le th´eor`eme des accroissements finis, d’o`u au final :
αhα−1ln(h)(ξ−1)
−V(0) +O(hα−1)diam (Yh([−1,1])∩ Zh([−1,1]))
hα−1ln(h)(ξ−1)
−V(0) +O(hα−1) et on en d´eduit alors la proposition.
Proposition 4.10. — Pour h assez petit et pour tout k∈ Yh([−1,1])2π∩Zh([−1,1])∩Z, on a que
αk(h)< βk(h).
D´emonstration. — On sait d´ej`a que pour toutλ∈[−1,1]
Yh(λ)− Zh(λ) =−2 arccos
!
cos (gh(λ)) 1 + exp (2πε(λhα)/h)
#
* +,
-∈[−2π,0]
0.
Le lemme 4.8 nous informe de plus que la pr´ec´edente in´egalit´e est stricte : pour toutλ∈[−1,1]
Yh(λ)<Zh(λ).
De l`a on d´eduit que pour toutk∈ Yh([−1,1])∩Z2π h([−1,1])∩Z Yh(Ah(2πk))<Zh(Ah(2πk)) ie :
2πk <Zh(Ah(2πk)).
Comme 2πk∈ Zh([−1,1]) et queBh : Zh([−1,1])→[−1,1] en appliquant la fonctionBh (qui est strictement d´ecroissante) sur la derni`ere in´egalit´e on arrive a :
Bh(2πk)>Ah(2πk) et donc
αk(h)< βk(h).
Ce qui finit la preuve.
Ensuite on a la :
Proposition 4.11. — Pour h assez petit et pour tout k∈Yh([−1,1])∩Z2π h([−1,1])∩Z nous avons :
βk(h)< αk−1(h).
D´emonstration. — Pour toutk ∈ Yh([−1,1])2π∩Zh([−1,1])∩Z, consid´erons les deux r´eels :
θk:=Bh(2πk)∈[−1,1]
et
ζk:=Ah(2πk)− Ah(2π(k−1))<0.
Alors comme :
Yh(θk+ζk)− Zh(θk)
=fh(θk+ζk)−fh(θk)−arccos
!
cos (gh(θk+ζk)) 1 + exp (2πε(λhα)/h)
#
−arccos
!
cos (gh(θk)) 1 + exp (2πε(λhα)/h)
#
=fh(θk+ζk)−fh(θk) +O(1)
=fh(τk)ζk+O(1)
* +,
->0 (carζk<0)
o`uτk est donn´e par le th´eor`eme des accroissement finis, on a que : Yh(θk+ζk)>Zh(θk)
ie :
Yh(Bh(2πk) +ζk)>2πk.
D’o`u en appliquant la fonction Ah (qui est strictement d´ecroissante) nous obtenons alors :
Bh(2πk) +ζk <Ah(2πk) ie :
Bh(2πk) +Ah(2πk)− Ah(2π(k−1))<Ah(2πk) soit encore
βk(h)< αk−1(h).
Ce qui montre l’in´egalit´e propos´ee dans l’´enonc´e.
Pour finir, estimons la distance entre les valeurs propres :
Proposition 4.12. — Il existe C etC deux nombres r´eels strictement positifs et ind´ependant dehtels que :
Ch
|ln(h)| |αk+1(h)−αk(h)| Ch
|ln(h)|. De mˆeme pour la distance|βl+1(h)−βl(h)|.
D´emonstration. — Or pour tout indicek∈ Yh([−1,1])2π∩Zh([−1,1]) ∩Z, on a :
|αk+1(h)−αk(h)|=hα|Ah(2π(k+ 1))− Ah(2πk)|
=hα|Ah(ξk)2π|
o`uξk∈]k, k+ 1[ est donn´e par le th´eor`eme des accroissements finis. Il reste alors `a ´ecrire simplement que :
|Ah(ξk)|= 1
Yh(Ah(ξk))
pour avoir l’encadrement suivant : 2πhα
h√α−1|ln(h)|
−V(0) +O(hα−1) |αk+1(h)−αk(h)| 2πhα
αh√α−1|ln(h)|
−V(0) +O(hα−1). Ensuite il reste juste a noter que :
hα
hα−1|ln(h)|+O(hα−1) = h
|ln(h)|+O(1)
= h
|ln(h)|
1 1 +O
1
|ln(h)|
= h
|ln(h)| 1 +O 1
|ln(h)|
et comme pourhassez petith/ln(h)2'h/|ln(h)|on d´emontre la
proposi-tion.
En r´esumant toute cette partie 4, on a bien montr´e le th´eor`eme 4.1.