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Développement touristique et disparités territoriales

Chapitre 5 : Une stratégie de marketing territorial centrée sur des espaces déjà touristiques et à

2. Développement touristique et disparités territoriales

Cependant, cette politique par filières ne permet par d’englober la totalité du Val de Loire dans la promotion qui en est faite. Elle implique nécessairement une sélection et des choix, qui se font logiquement sur des espaces ou filières déjà développés et efficaces touristiquement parlant. Deux types de disparités existent.

Le premier concerne la diffusion des flux et des retombées touristiques. Si la région Centre- Val de Loire » s’est fixée pour objectif en 2021, de développer l’emploi et le tissu économique local et de rééquilibrer les disparités territoriales72, les ambitions de la marque « Val de Loire » qu’elle porte ne vont pas dans ce sens. Même si la marque met en scène dans ses campagnes promotionnelle, une « ruralité magnifiée », beaucoup des espaces ruraux qui composent le territoire demeurent encore en marge du projet. C’est l’axe ligérien qui concentre la majeure partie des activités touristiques liées aux éléments patrimoniaux naturels et culturels qui font l’identité des paysages ligériens. Mais le périmètre de la marque ne longe pas seulement le fleuve, comme le montre la carte interactive disponible sur le site internet de la marque :

Illustration n°20 : carte interactive de la marque « Val de Loire

72 http://www.tourisme-pro-

94 Jusqu’à Sully-sur-Loire, les paysages sont moins caractéristiques des paysages ligériens qui sont donnés à voir dans le Saumurois par exemple, ou en Touraine où la terre de tuffeau, les habitats troglodytiques et les monuments historiques et religieux sont omniprésents. Les départements du Loiret au nord-est et du Loir-et-Cher en dehors de Blois et Vendôme, sont majoritairement composé de campagnes isolées, qui ne présentent pas ou du moins pas en quantité assez importantes, d’éléments patrimoniaux et culturel/historiques pour attirer les touristes. On remarque d’ailleurs que la carte sur la plaquette de la marque «Val de Loire » (cf Illustration n°16 partie 2, chapitre 3) ne fait même pas apparaître le nom des villes « non touristiques » en dehors de l’axe ligérien. Les seules villes dans les terres à être mentionnées, sont Vendôme, dans le Loir-et-Cher, qui est la troisième plus grande ville du département après Blois et et Romorantin-Lanthenay et qui dispose d’un château, d’une église emblématique et de vignobles, et Montargis dans le Loiret, septième aire urbaine de la région Centre-Val de Loire, deuxième du Loiret et possédant elle aussi un château. En dehors de ces « pôles », aucune autre ville ou aucun autre village n’est mentionné. Cette concentration pose alors la question de la légitimité du périmètre de la marque mondiale « Val de Loire » et de l’unicité qu’elle veut créer au niveau territorial.

Le second type de disparités concerne l’interrégionalité. La promotion du Val de Loire est surtout faite sur la région Centre-Val de Loire et l’Anjou, soit sur le périmètre du Val de Loire patrimoine mondial. En effet comme le montre la carte fque j’ai réalisée dans l’optique de d’observer la répartition des ressources touristiques sur le Val de Loire, c’est le périmètre du classement à l’UNESCO qui concentre le plus de ressources et patrimoniales, et naturelles.

95 Après Orléans et Angers, elles s’amoindrissent ou se diversifient. Cela explique aussi pourquoi de nombreux touristes ont répondu à mon questionnaire, connaître le Val de Loire patrimoine mondial, mais peu le Val de Loire marque touristique. Le Val de Loire tel qu’il est défini par la Mission Val de Loire, s’est installé dans l’imaginaire collectif car il est cohérent dans son périmètre. Il incarne véritablement l’équilibre Nature/Culture en regroupant les territoires typiques des « paysages culturels » du Val de Loire. Cela ne veut pas dire que la Loire à Vélo s’arrête après Angers ou Orléans, ou bien qu’on ne puisse plus trouver de château, de jardin remarquable ni même de monument historique au-delà de ses frontières, mais que le potentiel naturel et culturel n’est plus assez évident pour garantir une cohésion dans l’acceptation de nom « Val de Loire ». La marque mondiale « Val de Loire » a voulu dépasser ces frontières pour mutualiser sa politique touristique et la promotion de son territoire avec les Pays de la Loire ; Toutefois, la marque bénéficie beaucoup moins aux Pays de la Loire qui dans l’imaginaire collectif n’appartiennent pas au « Val de Loire » tel que les visiteurs l’entendent au sens de paysage culturel à part entière.

La stratégie marketing du « Val de Loire » touristique se base donc sur des marques filières reconnues et attractives pour attirer sur la destination de plus en plus de touristes internationaux. Ces marques interrégionales sont l’expression de potentiels touristiques affirmés : celui de la nature avec la Loire, et celui de l’histoire avec les châteaux. Mais au-delà de ces grandes marques filières, il existe aussi de nombreux labels intrarégionaux qui portent sur des clusters touristiques73. Ces labels sont-ils complémentaires de la démarche de qualité engagée par la marque « Val de Loire » ? Ou sont-ils au contraire un facteur de brouillage de la destination ?

Chapitre 6 : De la marque Val de Loire aux labels touristiques intrarégionaux : une ou