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Le développement des pratiques et des organisations d’intérêt mutuel…

Dans cette partie nous allons discuter des organisations d’intérêt mutuel que nous connaissons sous la forme de coopératives et de mutuelles. Notre objectif sera de comprendre l’émergence de nouvelles pratiques en lien avec ces concepts, tels que le commerce équitable, les coopératives de producteurs, etc.

A. Les coopératives 1. Présentation générale

Les coopératives sont avant tout des organisations d’intérêt mutuel détenues et contrôlées par leurs membres pour leurs propres intérêts (Defourny et Nyssens, 2017). Au sein de cette forme d’organisation, on retrouve la double qualité de ses membres qui sont à la fois copropriétaires de l’entreprise et ses utilisateurs (acheteurs, fournisseurs, travailleurs, etc).

Le modèle coopératif repose principalement sur sept principes (Alliance Coopérative Internationale (1995).

Parmi ceux-ci, on relèvera tout d’abord l’adhésion volontaire et ouverte à tous, hommes et femmes, et quelles que soient leurs croyances religieuses ou politiques.

En deuxième lieu, il y a le pouvoir démocratique exercé par les membres. Mertens (2005) avance l’idée que la participation des membres aux organes de gouvernance est obligatoire. Le pouvoir démocratique repose sur le principe « un homme, une voix » (Couret, 2002).

Ensuite, on trouve l’engagement envers la communauté : les coopératives œuvrent pour le développement durable de la société. De plus, selon Zeuli et al. (2004), elles ont un impact social et économique beaucoup plus important que les entreprises traditionnelles.

Enfin, il y a la participation économique de ses membres. L'autonomie et l’indépendance de chaque coopérative servent l’éducation, la formation et l'information, et tendent à une collaboration entre les coopératives en vue de solidifier le tissu coopératif et d'offrir un meilleur service à leurs membres.

26 Le secteur coopératif marocain

Pour rappel, le modèle coopératif au Maroc est né de la Charia islamique qui incite les citoyens à la solidarité et à la collectivité, particulièrement dans les secteurs de l’agriculture, puis de l’artisanat et de l’habitat.

Après son indépendance, de nombreuses dispositions ont été adoptées par l’Etat afin de favoriser le développement des coopératives dans le pays, comme la création de l’ODCO (Office du Développement de la Coopération.) en 1962 pour appuyer les coopératives dans « les domaines de la formation et de l’information et comme appui juridique » (Ahrouch, 2010). D’autres interventions de la part des autorités concernent l’attribution de subventions ainsi que l'apport d’un soutien technique. En 2015, d’après le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), le tissu coopératif constituait la principale composante du secteur de l’ESS au Maroc, tant par le nombre d’emplois créés que par sa participation à l’inclusion sociale et au développement

économique.

Les dernières coopératives ont vu le jour comme instruments en vue de la création d’emplois, en faveur de l’insertion de la femme dans la vie active et pour l’organisation du secteur informel, etc. (Ahrouch, 2010). D’après les statistiques effectuées par l’ODCO, le secteur coopératif comptait, début 2017, 15.700 coopératives réunissant plus de 450.000 adhérents. Enfin, comme cela a été souligné par l’OCDO, au Maroc le secteur coopératif tend à contribuer au développement socio-économique à travers plusieurs indicateurs : la contribution à la lutte contre le chômage, la résorption de la pauvreté et de l’exclusion sociale, l’émancipation de la femme, l’intégration des jeunes diplômés, l'éradication du secteur informel et l'augmentation de l'alphabétisation.

Le cadre juridique : la Loi 112.12 relative aux coopératives

Depuis son indépendance, le Maroc n'a cessé de soutenir le secteur coopératif dans le but de développer et de transformer un ensemble d’activités économiques, plus particulièrement l’agriculture, l’artisanat et l’habitat. Conscient des opportunités et de la puissance du secteur de l’économie sociale et solidaire en ce qui concerne l’insertion des personnes fragilisées et défavorisées dans la société ainsi que la création d’emplois, le gouvernement s’est engagé dans des

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mesures considérables de transformation et de développement en lien avec le secteur coopératif (Azenfar, 2016).

Dans cette perspective, la Loi 112.12, entrée en vigueur en 2015 et modifiée en 2017, a pour objectif de simplifier les procédures de création des coopératives, en fixant explicitement leurs statuts, les droits et obligations des différents collaborateurs, la règle d’adhésion de leurs membres, ainsi que l'organisation des conseils d’administration et des assemblées générales (Lhajji, 2016). Dès lors, en cas de non-respect ou de non-application de cette loi, des sanctions sont applicables qui tendent à responsabiliser de façon conséquente les gestionnaires en ce qui concerne une protection supérieure des droits des adhérents.

De plus, en application de cette loi, toute coopérative doit s’inscrire dans le registre des sociétés coopératives tenu par l’ODCO, qui a pour rôle de contrôler le respect de ladite loi, ce qui contribuera au respect du nouveau modèle coopératif et, surtout, à la promotion du secteur économique qu'il recouvre. Enfin, la Loi 112.12 tend à définir précisément le rôle, les responsabilités et le fonctionnement des différents organes de la coopérative, et elle est conforme aux principes dictés par l’ACI.

2. Les différents types de coopératives a. Les coopératives de producteurs

La COPAG

Créée en 1987 par deux agriculteurs de la région du sud, la COPAG est la première coopérative de producteurs apparue et une des plus grandes réussites à l'échelle du pays. À l’origine, il s’agissait d’une petite coopérative comptant 39 agriculteurs qui voulaient être maîtres de leur production. En effet, auparavant, les petits producteurs livraient leurs productions à des sociétés privées qui transformaient et commercialisaient les différents produits.

Les prix offerts par ces entreprises étaient loin de satisfaire les besoins des producteurs et aucun service ne leur était proposé. Cette situation a ainsi encouragé les producteurs à changer de méthodes de travail.

La conviction des membres de la COPAG a été qu'il leur fallait collaborer et regrouper leurs ressources afin de mettre en place une organisation prospère qui appartienne à tous ses membres. Ceux-ci se sont donc regroupés dans une coopérative d’élevage, de production et de collecte de lait, qui ne forme plus qu’une seule famille, permettant à un grand nombre de ses membres d’être

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à la fois producteurs et consommateurs. La réussite de cette coopérative est venue de sa volonté et de son envie de répondre à un besoin réel : « Nous sommes dans une région difficile où il y’a beaucoup de pauvre, de personnes handicapées etc. les conditions étaient au départ très modestes, il fallait trouver des solutions pour que tout le monde puisse vivre dans de meilleures conditions. » (Loultiti Moulay, Président COPAG).

L’objectif de la coopérative est de créer une agriculture durable et profitable, et de garantir le développement socio-économique de la région de Taroudant, tout en améliorant les revenus de ses adhérents. À travers ses activités, la coopérative permet également de fournir aux agriculteurs coopérateurs des aliments pour le bétail à prix coûtant et, donc, sans aucune marge supplémentaire.

b. Les coopératives de femmes

Au Maroc, bien que les femmes représentent près de 49% de la population rurale, leurs activités restent invisibles et incalculables car celles-ci ne sont pas rémunérées et souvent exploitées (Gillot, 2017). Ce travail non déclaré ne leur donne aucune couverture médicale et aucune assurance de protection. « De surcroît, majoritairement analphabètes en milieu rural, les femmes sont ainsi

particulièrement exposées à la pauvreté » (Gillot, 2017). De plus, comme le souligne Hida (2007),

l’alphabétisation des femmes constitue un objectif majeur des mouvements féministes.

Depuis le lancement de l’INDH en 2005, des programmes sont consacrés aux femmes issues du milieu rural dans le but de les insérer dans la vie active et le développement économique et social du pays. C’est avec à l'esprit cet objectif que des groupes de femmes se sont constitués pour créer des espaces de travail où elles peuvent s’exprimer, décider, se responsabiliser et où leur travail est mis en valeur et reconnu (Faouzi, 2012). Ainsi, les premières coopératives de femmes ont vu le jour en 1995 suite à la création de coopératives d’argans dans les régions du Sud.

Par ailleurs, en 2015, l’ODCO a relevé que plus de 2.280 coopératives étaient féminines et rassemblaient plus de 37 000 adhérentes, une évolution significative par rapport aux années précédentes et qui montre l’ampleur de ces initiatives. Ces coopératives favorisent des activités génératrices de revenus, solidifient les emplois, mutualisent les expériences et organisent une

dynamique locale (Gillot, 2017).

La création d’une coopérative permet aux femmes de développer des habiletés professionnelles et personnelles en vue d'atteindre un niveau de participation important dans l'économie, améliorant

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ainsi leur niveau de vie et contribuant à les aider à retrouver leur identité féminine dans les rapports entre les genres jusque-là très inégalitaire (Hilal, 2008).

La coopérative Tafyoucht

La coopérative Tafyoucht, située à quelques kilomètres du village de Mesti dans le sud-ouest du pays, permet de visualiser le travail des femmes engagées à travers la production d’huile d’argan et de produits naturels à base d’argan. Créée en 1999 par une vingtaine de femmes de la région, cette coopérative compte désormais plus de soixante membres qui ont différents statuts. Il s'agit de veuves ou de femmes divorcées, d'un âge compris entre 18 et 70 ans, et la plupart d'entre elles ont des enfants à leur charge et vivent dans des conditions très difficiles.

D’après sa présidente, Mme Sidqi Zahra, toutes ces femmes vivent dans le village de Mesti ou dans les bidonvilles les plus proches. « Elles ne sont souvent pas propriétaires et vivent dans des maisons qu’elles louent ou qui appartiennent à d’autres membres de la famille ».

Les principales raisons citées par la présidente pour intégrer la coopérative sont d’ordre économique. Les femmes ont besoin d’un revenu pour satisfaire leurs besoins et ceux de leur famille. Il s’agit également d’une façon d’améliorer la situation des femmes dans la région, bien qu’elles soient encore très nombreuses à vivre dans une situation difficile.

Pour les femmes membres, travailler dans la coopérative est une opportunité, car cela leur permet d'avoir un revenu et de subvenir à leurs besoins.

La Coopérative Agricole Féminine de Safran (CAFS)

Située dans la région de Taliouine, une région défavorisée au plan social et faiblement dotée en infrastructures (Landel, Gagnol, Varacca, 2014), c’est une coopérative de safran créée en 1989 par des femmes qui, depuis leur plus jeune âge, assuraient au quotidien et avec leurs parents une production de safran. Comme le dit l’animatrice Saida Abkhar « à l’époque, nous ne connaissions pas la valeur du safran... ni ce qu’on pouvait en tirer ». Les femmes du même village ont ainsi pris la décision de créer une coopérative féminine, tout en continuant à produire du safran comme elles l’avaient toujours fait.

Les femmes membres de cette coopérative s’occupent de sa gestion, de la production et de la commercialisation. Toutes les femmes rassemblent les récoltes de safran et ensemble elles le nettoient, le sèchent et le stockent en vue de sa vente. C'est au cours de réunions entre ses membres que celles-ci se mettent d’accord sur la quantité que chacune devra apporter. Une fois les quantités

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rassemblées, le safran est alors conduit à « la Maison du Safran » qui est un Groupement d’Intérêt Économique (GIE), intermédiaire entre la coopérative et les acheteurs. Son objectif est d’encourager la vente du safran ainsi que d’autres produits locaux.

Les motivations des femmes à intégrer la coopérative sont d’ordre financier : « on devient membre car on a besoin d’un revenu, d’une occupation autre que la maison et aussi pour développer nos compétences » (Saida, CAFS).

c. Les coopératives du commerce équitable

Le commerce équitable constitue un réseau de production et de commercialisation alternatif offrant aux producteurs du Sud des opportunités d’accès aux marchés d’exportation (Kuper et Kemmoun, 2010). La société marocaine a permis de créer des opportunités à travers le commerce équitable en commercialisant les produits de petits producteurs et en ciblant particulièrement les femmes (Kuper et Kemmoun, 2010).

Depuis le lancement de l’INDH, les coopératives qui se concentrent sur les produits du terroir sont d'ores et déjà autant de structures qui permettent de lutter contre la précarité, la pauvreté et le chômage, et elles contribuent de façon importante au développement social et économique de la

société (Bouroua, 2016).

Par ailleurs, la consommation de produits émanant du commerce équitable est le commencement d’une consommation responsable qui aide à compenser les écarts dans les échanges Nord-Sud

(Lecompte, 2006).

Tout a commencé en 2004 avec la création de la Plate-forme Marocaine pour le Commerce Equitable (PMCE), premier modèle d’institution d'un commerce équitable au Maroc. Son objectif majeur est de participer au développement durable du pays et, en dehors de la contribution technique qu’elle offre à des diverses entités du commerce équitable, elle est par ailleurs un moyen d’échanges et d’apprentissages, ainsi qu’un lieu de rencontres entre les protagonistes marocains et étrangers. Ses missions concernent la promotion du commerce équitable au moyen de l’information et de la formation, tout en veillant au respect des normes du commerce équitable. Elle offre un accompagnement à ses membres dans le but de les inclure dans des relations internationales en recherchant d’éventuels partenariats.

Dans une même perspective, en 2008, le « Maroc Taswiq » s’est également engagé dans le développement de l’économie sociale et solidaire en mettant en place des magasins solidaires et

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équitables, situés dans plusieurs villes et destinés uniquement aux coopératives de petits producteurs marocains. Son objectif est de faire prendre conscience des conséquences négatives du commerce international sur les petits producteurs afin qu’ils puissent développer leur pouvoir d’achat de manière positive. Cet organisme coopère avec plus de 500 coopératives marocaines dont les produits sont distribués dans des magasins spécialisés, tant au Maroc qu’à l’étranger.

La coopérative Tighanimine

La coopérative Tighanimine a été créée en 2007 par un petit groupe de femmes ayant un savoir-faire ancestral. À la création de la coopérative il y avait 22 femmes et aujourd’hui elles sont 60. Cette coopérative, située dans la région d’Agadir, produit de l’huile d’argan ainsi qu’une vaste gamme de produits de qualité tels que des savons, des crèmes à base de miel et d’huile, etc. De plus, à travers sa marque « Tounaroz » la coopérative participe au commerce équitable en offrant de l’huile d’argan de qualité certifié Fair Trade Max Havlaar au niveau international, dans le but d’encourager le travail des femmes de la région.

Selon sa présidente, Nadia Fatmi, le point fort de la coopérative est l’expertise dans le processus de production tout en respectant des normes de qualité et en assurant la traçabilité des produits. La seule source de revenus dans la région de Tighanimine est la production d’huile d’argan. Dans cette région il n’existe aucune opportunité de travail. Tout d'abord, elle est entourée par de nombreuses montagnes qui ne permettent pas d'y disposer d'espaces plats pour l’agriculture. Ensuite, les conditions météorologiques qui y prédominent sont également un inconvénient pour y développer une activité autre que l’arganier. Enfin l’analphabétisation y est très importante, de nombreuses personnes, hommes ou femmes, n’ayant jamais été à l’école et ne sachant ni lire ni écrire.

Après ses études, Nadia a eu l’idée de travailler avec des femmes de Tighanimine dans le but de leur fournir une occupation et surtout d'améliorer leurs conditions de vie. C’est à ce moment qu’elle a constaté le manque d’éducation qui pouvait exister dans la région. Pour permettre à ces femmes d’intégrer comme il se le doit la coopérative, elle a décidé de dispenser des cours d’alphabétisation aux femmes qui en avaient besoin.

Par ailleurs, la coopérative offre de nombreux avantages à ses membres. Premièrement, les femmes sont les partenaires de la coopérative et non pas seulement des travailleuses. Comme le dit sa présidente, « la coopérative leur appartient ». Ensuite, chaque femme, si elle le souhaite, a l’opportunité de s’essayer à des tâches administratives en tant que présidente ou bien en tant que

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comptable. Chaque année, différentes femmes membres de la coopérative occupent cette position, « ce qui leur permet d’évoluer dans la coopérative ».

Un autre avantage qu’offre la coopérative vient du fait que les femmes ayant des enfants peuvent travailler à leur domicile, ce qui leur permet de prendre soin de leurs enfants. De plus, les horaires sont flexibles et, donc, les femmes peuvent organiser comme elles le souhaitent leur charge de travail. Enfin, le fait de travailler dans une coopérative de commerce équitable garantit aux femmes d’être rémunérées à chaque étape du processus de production.

d. Les coopératives de jeunes diplômés

Les questions concernant l’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés au Maroc ont fait l’objet de nombreux débats. En effet, le pays est confronté à des taux de chômage et de sous-emploi élevés (Kadiri, Amichi, Bouarfa et Kuper, 2015). D’après les données établies par le Haut-Commissariat au Plan en 2016, le nombre de chômeurs atteignait plus de 1.100.000 personnes au Maroc, ce qui équivaut à une augmentation du taux de chômage de 10%, ce taux montant à 17.5% chez les jeunes diplômés. Ceci explique que le taux de chômage global chez les jeunes est au moins

deux fois supérieur à celui enregistré chez les adultes (Aoufi et Bensaid, 2005).

Le manque d’opportunités de travail présentes dans certaines régions du Maroc, et plus particulièrement dans des milieux urbains, incite de plus en plus de jeunes diplômés qui sont partis en ville à retourner dans leurs villages natals afin d’y lancer un projet socio-professionnel.

Pour apporter des solutions à cette problématique, le gouvernement a créé en 2000 l’Agence Nationale de Promotion de l'Emploi et des Compétences (AnaPEC). Il s’agit d’une structure intermédiaire entre les jeunes diplômés et les entreprises qui accompagne l’insertion des jeunes

diplômés chômeurs dans la recherche d’un emploi.

Cette agence remplit plusieurs missions. Elle recueille et traite les offres d’emploi, elle conseille les jeunes diplômés dans la recherche d’un emploi, dans leur préparation à l’embauche, et fournit également des formations complémentaires aux chercheurs d’emploi (Aouti et Bensaid, 2005). Malgré les efforts déployés par l’Etat, les difficultés liées au chômage sont toujours présentes et n’ont pas permis d’apporter des solutions aux jeunes chômeurs (Abdellouahed, 2016).

À travers la promulgation de certaines lois, le gouvernement tente d’une manière ou d’une autre à trouver des solutions pour intégrer ces jeunes chômeurs dans la société. Tout d’abord, le

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gouvernement a adopté la Loi 36-87, promulguée par le Dahir 87-199, qui concerne l’octroi de prêts de soutien à certains jeunes entrepreneurs. Les jeunes peuvent grâce à ces prêts créer une entreprise à titre individuel, une société de personnes ou bien une coopérative. Ensuite, la Loi 16-87 du décret de 1993 est venue instaurer des mesures d’encouragement aux diplômés de la formation professionnelle.

C’est ainsi que les coopératives jouent un rôle important dans le cadre de l’insertion des jeunes dans la vie active. Celles-ci offrent à tous les jeunes diplômés chômeurs la possibilité d’entreprendre des activités innovantes et génératrices de revenus (Abdelhouahed, 2016). D’après les statistiques de l’ODCO, ce secteur qui comptait, en 2011, 289 coopératives a atteint, en 2015,

le nombre de 370 coopératives.

D’après Abdelhouahed (2016), les facteurs qui entraînent la réussite de ces coopératives sont liés en premier lieu aux caractéristiques des jeunes, à leur intérêt propre et à leur environnement. À l'opposé, les facteurs qui freinent l’essor de ces organisations sont liés à des conditions telles que la fragilité de la structure, le manque d’esprit coopératif, l’insuffisance financière et humaine.

La coopérative de séchage des prunes

C’est dans la ville de Fès que des jeunes diplômés chômeurs ont décidé de s’allier afin de créer leur propre coopérative dans laquelle on trouve une femme et six hommes provenant d'un même

quartier.

Ces jeunes, tous diplômés, n’avaient pas trouvé de travail mais ils possédaient de nombreuses idées pour créer en commun un projet. En général, ces membres avaient déjà auparavant travaillé dans

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