• Aucun résultat trouvé

Déterminer les corrélats neuronaux associés à la sensibilité et à la non-sensibilité aux arguments

RESUME DU PROJET (en une page)

Objectif 3. Déterminer les corrélats neuronaux associés à la sensibilité et à la non-sensibilité aux arguments

Nous cherchons à analyser l’influence de l’agent artificiel et des informations qu’il fournit sur la cognition et la prise de décision de l’humain, dans un contexte de dilemme éthique.

Objectif 1. Déterminer les préférences éthiques des participants. Lors de la première partie de

l’expérimentation, il sera demandé aux participants de prendre une décision pour chaque dilemme sans influence de l’agent. Ces réponses permettront d’identifier si un participant se rapproche plus du cadre déontologique ou

conséquentialiste. Grâce aux mesures neurophysiologiques, nous pourrons aussi confirmer les résultats neurologiques de Greene.

Objectif 2. Identifier les participants qui sont sensibles aux arguments des agents et ceux qui ne le sont pas. Une fois qu’un participant sera affilié au groupe conséquentialiste/déontologique, si il change de décision lorsqu’on lui propose un argument de type opposé, il sera considéré comme sensible.

Objectif 3. Déterminer les corrélats neuronaux associés à la sensibilité et à la non-sensibilité aux arguments

des agents et les comparer entre eux. Lorsque le participant prendra une décision différente de sa décision initiale, on

pourra observer les corrélats neuronaux associés et les comparer à ceux observés lorsqu’un participant est insensible. Objectif 4. Déterminer les causes de non-sensibilité aux arguments des agents. Lorsque le participant sera catégorisé comme insensible, le questionnaire post-expérimental permettre de connaître la raison de cette insensibilité (aversion envers les machines, arguments non-convainquant, etc.).

1 Les arguments présentés dans les deux cadres éthiques seront issus de travaux précédents(Bonnemains et al., 2016) sur la modélisation de l’éthique pour les systèmes autonomes.

Comité d'Éthique sur les Recherches Non Interventionnelles (CERNI) de l'Université Fédérale de Toulouse

6

Hypothèses

On suppose que la présence de l’agent, ainsi que des informations qu’il fournit, auront une influence sur l’activité cérébrale sous-tendant le traitement des émotions et le calcul mental.

On prédit que les participants auront un temps de réponse plus élevé lors de la deuxième partie de l’expérimentation car ils devront étudier l’argument de l’agent artificiel. De plus, on prédit qu’une partie des participants sera sensible aux arguments de l’agent et changera de décision entre la première et la deuxième partie de l’expérimentation pour un même dilemme.

On prédit que les participants catégorisés comme conséquentialistes montreront une activité des structures cérébrales associées à la mémoire et au calcul plus importante que celle des structures cérébrales associées au traitement des émotions et inversement pour les participants catégorisés comme déontologiques.

Si une personne est identifiée comme sensible aux arguments de l’agent, on prédit que le changement dans le choix de la décision sera lié à une variation dans l’activité des structures cérébrales associées à l’émotion et au calcul mental. Ainsi, un changement vers un choix conséquentialiste sera associé à une augmentation de l’activité des structures cérébrales sous-tendant le calcul mental et une diminution de l’activité des structures cérébrales sous-tendant le traitement de émotions et inversement pour un changement vers un choix déontologique.

Conflits d’intérêts

Aucun conflit d’intérêts à signaler.

2. MATERIEL ET METHODE

A. Participants

Nombre exact de participants ou « fourchette » approximative et critères utilisés pour fixer ce nombre :

Nous souhaitons tester 60 participants. Le groupe devra être constitué de personnes d’âge comparable avec un même nombre d’hommes et de femmes.

Neutralité des participants :

Nous recruterons les participants à l’ISAE-SUPAERO ou l’ONERA pour des raisons pratiques (proximité du lieu d’expérimentation, assurance, etc.). Les participants ne devront pas avoir réalisé d’expérimentation sur l’éthique afin d’éviter des biais d’apprentissage.

B. Recrutement

Mode de recrutement :Les participants, étudiants ou personnel de l’ISAE-SUPAÉRO et de l’ONERA sont recrutés par messagerie électronique et via annonces papiers dans les établissements cités précédemment.

Lieu de recrutement :ISAE-SUPAÉRO et ONERA

Critères de sélection :Les sujets devront être âgés de 18 à 35 ans, avoir une vision normale ou corrigée à la normale, être affilié à la sécurité sociale, avoir signé un consentement éclairé et ne jamais avoir participé à des expérimentations impliquant des considérations éthiques.

Critères de non inclusion :Personnes souffrant d’affections neuropsychologiques, trouble important de la vision, prise de médicaments ou substances psychotropes.

Comité d'Éthique sur les Recherches Non Interventionnelles (CERNI) de l'Université Fédérale de Toulouse

7 C. Matériel

Afin d’obtenir un matériel expérimental viable, nous effectuerons deux pré-tests permettant d’éprouver la validité de nos dilemmes et arguments. Ces pré-tests seront effectués en ligne afin de toucher le plus grand nombre de personnes possible.

Pré-test 1 : Homogénéisation de la pertinence des arguments

Problématique : Obtenir des arguments de pertinence comparable.

Pour un même dilemme, il est important que les arguments conséquentialiste et déonthologique soient aussi convaincant l’un que l’autre. C’est pourquoi cette pré-expérimentation demandera aux participants d’évaluer la pertinence pour chaque dilemme d’ensembles d’arguments conséquentialistes et déontologiques. Cette évaluation sera réalisée sur une échelle de Likert (1 à 7) :

Figure 2. Illustration d’une demande de notation pour un argument conséquentialiste.

Cette évaluation sera réalisée en deux temps : évaluation des arguments d’une des deux catégories tirée au hasard, puis, après évaluation d’arguments d’autres dilemmes, évaluation des arguments de la seconde catégorie. Exemple :

Figure 3. Illustration du déroulement de l’évaluation d’arguments pour deux dilemmes.

A la fin de l’expérimentation, il sera possible d’extraire une note de pertinence pour chaque argument. L’objectif est de sélectionner pour chaque dilemme un argument conséquentialiste et un argument déontologique ayant des notes de pertinence les plus proches possibles. Ce sont ces arguments qui seront retenus pour être présentés lors de

l’expérimentation finale, afin que l’expérimentation ne soit pas biaisée par un argument plus convainquant que l’autre.

Pré-test 2 : Catégorisation personnel/impersonnel des dilemmes

Problématique : Comment sans mesure neurophysiologique déterminer si un dilemme est de type personnel ou

impersonnel ?

Détail : Dans son article, Greene ne détaille pas réellement comment il catégorise ses dilemme comme

personnel/impersonnel. Nous pensons que cette catégorisation est liée au degré d’implication ressenti par le

participant. C’est pourquoi nous allons demander aux participants d’évaluer à quel point ils se sentent responsables (sur une échelle de Likert de 0 à 7) face à un dilemme.

Cette évaluation se fera pour chaque dilemme en quatre étapes :

Comité d'Éthique sur les Recherches Non Interventionnelles (CERNI) de l'Université Fédérale de Toulouse

8

 Puis, le participant devra choisir une des décisions du dilemme.

 Il devra ensuite évaluer quelle est sa responsabilité s’il prend cette décision.

 Enfin, il devra évaluer quelle est sa responsabilité s’il prend l’autre décision.

La première évaluation sera un critère déterminant. Si un dilemme est de forte intensité pour une majorité des participants, alors il sera désigné comme personnel. A l’opposé, si il est noté de faible intensité, il sera désigné impersonnel.

La seconde évaluation sera utilisée pour évaluer une hypothèse selon laquelle un dilemme est personnel s’il existe une différence importante de responsabilité entre les deux décisions d’un dilemme.

À la fin de ce pré-test, nous sélectionnerons comme personnels les cinq dilemmes ayant reçues les notes d’intensité les plus élevées, et comme impersonnels les cinq dilemmes ayant reçues les notes d’intensité les moins élevées.

Expérimentation

10 dilemmes éthiques, 5 dilemmes personnels et 5 dilemmes impersonnels. Pour chaque dilemme, deux décisions, une déontologique et une conséquentialiste. Chaque décision est rattachée à un argument de même type qu’elle. Exemple :

Comité d'Éthique sur les Recherches Non Interventionnelles (CERNI) de l'Université Fédérale de Toulouse

9 Matériel de mesures neurophysiologiques

Un système de spectroscopie proche infrarouge fonctionnelle sera placé (fNIRS) sur le front du participant (voir Figure 2et Annexe 2). Si le front des participants est trop petit certaines électrodes seront sacrifiées.

Figure 5. Illustration de spectroscopie proche infrarouge fonctionnelle de Bionic ©.

Le participant sera installé dans une salle à faible luminosité, assis sur une chaise devant une table sur laquelle se trouveront deux écrans et un clavier. Sur l’écran de gauche sera affichée la fenêtre du logiciel détaillant le dilemme éthique et les décisions correspondantes. Sur l’écran de droite sera affiché l’argument soutenant la décision de l’agent artificiel. Le participant interagira avec le logiciel via le clavier.

D. Méthode

Déroulement de l’expérience pour un participant

Etape1 : Le participant est accueilli dans la salle d’expérimentation. Après avoir lu et signé la notice d’information et de consentement (Annexe 1) et le questionnaire d’inclusion (Annexe 2), il sera demandé au participant de lire les consignes de l’expérience. Le participant pourra poser toutes les questions nécessaires.

Etape 2 : Le participant s’installe ensuite confortablement face à l’ordinateur sur lequel il réalisera l’expérimentation. Enfin, l’expérimentateur procède à la mise en place de la fNIRs.

Documents relatifs