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CHAPITRE 4 : ORIGINE ET TRAITEMENT DES ANOMALIES

4.7 Détermination du flux de chaleur

Certains auteurs (Birch et al, 1968 ; Lachenbruch, 1970 ; Roy et al, 1968) ont mis en évidence une importante relation empirique entre le flux de chaleur et la production de chaleur dans les roches superficielles. Cette relation, observée dans des domaines affectés aussi bien par des tectoniques diverses que d'âges variés, permet de distinguer une composante d'origine profonde appelée flux réduit, à partir du flux de surface. Le flux de chaleur dépend aussi de l'épaisseur de la croûte. Il est plus élevé au niveau des zones à croûte amincie (Cermak, 1977).

Les transferts thermiques se font selon trois modes principaux :

 la conduction qui consiste en une propagation de l'agitation moléculaire sans transport de matière ;

 la convection où la chaleur est véhiculée par transfert de matière ;  le rayonnement dans le vide, par ondes électromagnétiques.

Dans l'hypothèse de la seule conduction, le flux de chaleur est défini par le produit :

q = - K. (gradient) T

Où K représente la conductivité thermique du milieu et T la température. Il est donc indispensable de mentionner les formules de passage :

Energie 1 kcal = 4, 18 kJ

1 thermie = 1000 kcal = 4180 kJ 1 BTU = 1,055 kJ

1 kWh = 3600 kJ

Puissance 1 kcal/h = 1,16 W

(Heat transfer rate) 1 BTU/h = 0, 2929 W

1 cheval vapeur (horse power) = 0,746 kW 1 BTU.ft-2h-1 = 3,1525 W.m-2

Chaleur spécifique 1 BTU.lb-1°F-1 = 4,184 kJ.kg-1K-1

(Specific heat) 1 cal.g-1°C-1 = 4,184 kJ.kg-1K-1 Conductivité1 BTUft-1h-1°F-1 = 1, 73 W. m-1K-1 Conductance 1 BTU.ft-2h-1°F-1 = 5, 6745 W.m-2.K-1

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Température le Kelvin K est l’échelle thermodynamique de référence Fahrenheit : x °F correspond à (x - 32)/1,8 °C

Celsius : x °C = (x - 273,15) K

Rankine : x °R = (x/1,8) K (même graduation que °F)

C’est une échelle absolue 0 K = 0 °R

Viscosité dynamique 1 Poiseuille = 1 Pa.s = 1 kg.m-1s-1

1 centipoise = 0,001 Pa.s soit encore 10 centipoise = 0,01 Pa.s = un centième de Poiseuille

Viscosité cinématique 1 centistockes = 1.10-6 m2s-1

Il n'est pas possible d'observer les processus thermiques qui se déroulent au sein de la

croûte terrestre et dans le manteau sous-jacent. Néanmoins, grâce à l'étude des dégagements

thermiques à la surface de notre planète. La carte (Figure.38) montre une répartition des

températures moyennes à la surface du sol, tracée à partir des données des stations

météorologiques dans la région et celles satellitaire de l’agence canadienne mondiale des

96 Fig. 38: Répartition des températures moyennes à la surface du sol

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Cette carte montre formellement que les températures surfaciques moyennes

des sols sont supérieures à 24 °C au sud de la région d’étude, entre 23 °C et 24°C dans la partie centrale et présente des valeurs inferieurs à 23 °C dans le Nord. Elles augmentent de nouveau vers le Nord-est de la zone d’étude et enregistrent des valeurs de 24°C. Ces variations sont liées étroitement aux champs de variation des flux de chaleur surfaciques, à la répartition lithologie, à la conductivité thermique des sols dans la zone d’étude et à l'influence thermique du rayonnement solaire sur l'interface sol.

Il y a un flux de chaleur, appelé flux géothermique, à travers la croûte terrestre (continentale et marine) causé par la chaleur transférée du manteau à la base de la croûte terrestre ainsi que par la désintégration des matériaux radioactifs contenus dans la croûte. Le flux de chaleur montre le comportement général suivant :

 le flux diminue avec l’âge géologique à cause de la désintégration du matériel radioactif impliqué.

 le flux est maximal à la surface de la terre et diminue avec la profondeur à cause de la réduction de la quantité de matériel radioactif sous-jacent.

 le flux varie géographiquement mais relativement uniforme sur de vastes étendues. Pour la majorité des problèmes d’intérêt, compte tenu des faibles profondeurs et de l’étendu restreinte des études hydrogéologique, même régionales, le flux de chaleur pourra être considérée constant à la fois en fonction de la profondeur et sur l’ensemble de la région d’étude considérée. Pour les continents, le flux géothermique moyen varie entre 40 mW /m2

dans les cratons stables et 70 mW /m2 dans les provinces tectonique tertiaires.

Pour que ce flux se fasse vers la surface de la terre, ceci implique forcement que la température est plus élevée en profondeur qu’à la surface de la terre. Compte tenu du temps généralement très long pendant lequel le flux de chaleur s’est maintenu pratiquement constant dans une région donnée, les conditions de transfert de chaleur du flux peuvent généralement être considérées en régime permanent (Tableau 11).

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Tableau.11 : Estimations du flux de chaleur dans les régions continentales stables(Jaupart C et al, 1987).

Location Flux(mW m-2) Référence

NorwegianShield 11a Swanberg et al. (1974) and

Pinet and Jaupart (1987)

BalticShield 7–15a Kukkonen and Peltonen

(1999)

Siberian craton 10–12a Duchkov (1991)

DharwarCraton (India) 11a Roy and Rao (2000) Kapuskasing

(Canadian Shield)

11–13a Ashwal et al. (1987) and

Pinetet al. (1991) Grenville (CanadianShield) 13a Pinet et al. (1991) Abitibi (CanadianShield) 10–14a Guillou et al. (1994) Trans-Hudson orogen (Canadian Shield) 11–16b Rolandone et al. (2002) Slave province (Canada) 12–24c Russell et al. (2001) Vredefort (SouthAfrica) 18a Nicolaysen et al. (1981) Kalahari Craton (SouthAfrica)

17–25c Rudnick and Nyblade (1999)

a Estimer à partir de flux de chaleur et la production de chaleur crustale.

bEstimer à partir de la condition de non fusion dans la croûte inférieure au moment de la stabilisation. c

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La carte en isobathes tracée par Takherist en 1990, montre qu’au niveau de la courbe (500), les formations de la base du Mésozoïque au sud de Ghardaïa précisément à El Goléa, remontent vers la surface.

Cette remontée peut être probablement l’une des causes principales des valeurs élevées des flux de chaleurs obtenus, elle met en évidence une anomalie profonde au sud de la région d’étude.

La chaleur est originairement transmise de proche en proche à travers les roches de la croûte terrestre par conduction thermique.

Il est donc assez facile de corréler les mesures du flux de chaleur avec les phénomènes géologiques profonds.

Nous avons saisi l'opportunité de l'existence de nombreux forages pétroliers pour établir une détermination des flux de chaleur en Algérie et particulièrement à Ghardaïa.

Le flux de chaleur dans la zone d’étude, Ghardaïa, varie de 62 mW/m2 à 108 mW/ m2. Les valeurs des flux de chaleur les plus élevées sont de 72 à 108 mW/m2, elles caractérisent les zones peu profondes du sud de la région d’étude (El Goléa et Hassi El Gara).

Les valeurs des flux de chaleur les plus faibles sont inferieures à 72 mW/m2 et déterminent les parties centrale, occidentale et orientale profondes de la zone d’étude (Figure.39).

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4.8 Conclusion

Les flux de chaleur mesurés dans les forages de la plate-forme témoignent d’un régime

thermique élevé de la lithosphère. Ces flux sont en relation avec les anomalies géologiques

profondes. Ils varient de 62 mW/m2 à 108 mW/ m2, dans la zone d’étude, les valeurs les plus

élevées caractérisent le sud. Alors que les valeurs les plus faibles déterminent les parties

centrale, occidentale et orientale profondes de la zone d’étude.

D'autre part, les conductivités thermiques confirment ces valeurs élevées des flux de

chaleur au sud et indiquent des formations, particulièrement, conductrices de chaleurs.

La thermicité de la plate forme saharienne, la variation des conductivités thermiques des roches et des flux de chaleur, montrent que le potentiel de l'énergie géothermique est très important.

Le gradient géothermique montre des valeurs importantes au sud de la région d'étude, elles oscillent entre 38°C /Km et 41°C /Km et persuadent probablement l'existence d’une anomalie profonde.

La limite occidentale de ce domaine correspond à la faille d'Idjerane qui pourrait ainsi

se continuer jusqu'à El Goléa, au sud de Ghardaïa, entre les latitudes 26° et 29°N, on signale

l'apparition d'un sillon. En outre, la remontée de la base du mésozoïque dans le sud, ne

témoignent qu'à la puissante tectonique qui a affectée les couches profondes est qui serait à

CHAPITRE 5

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