• Aucun résultat trouvé

Le bassin versant de la Marne présente une particularité, à savoir qu’il dispose, entre Saint-Dizier et Vitry-le-François, d’un lac réservoir ayant pour missions principales d’une part, le soutien des étiages (en assurant un approvisionnement permanent en eau) et d’autre part, l’écrêtage des crues (afin de protéger les agglomérations situées en aval). Le Lac du Der-Chantecoq, plus grand lac artificiel d’Europe a été mis en service en 1974. Ainsi, depuis cette période, l’hydrologie des crues se trouve être très influencée par cet ouvrage écrêteur de crues moyennes.

Ainsi, les PPRi par débordement de la Marne dans le département de la Marne s’appuient à la fois sur l’aléa pour un débit centennal influencé par le lac du Der et sur l’aléa pour un débit centennal naturel, sans écrêtement par le Der.

V.1 – L

A DOCTRINE

La réglementation prévoit que les plans de prévention des risques ont pour objet de se protéger au moins contre des événements centennaux, c’est-à-dire des événements qui ont une chance sur 100 chaque année de se produire ou d’être dépassés.

La circulaire du 24 janvier 1994 relative à la prévention des inondations et à la gestion des zones inondables, précise que l’événement de référence à prendre en compte est « la plus forte crue connue ou, si celle-ci est inférieure à une crue de période de retour* centennal, la crue centennale ». Elle invite également à ne pas prendre en compte l’influence des ouvrages de protection, qui n’offre jamais une garantie totale en cas de crue de référence, ce qui revient à les considérer comme transparent.

Ainsi, en 2007, en plus de l’aléa inondation pour un débit centennal influencé par le barrage-réservoir Marne, il a été décidé de retenir comme aléa de référence le champ d’inondation pour un débit centennal non influencé par le barrage-réservoir Marne.

V.2 – L

A CRUE DE RÉFÉRENCE DANS LE DÉPARTEMENT DE LA

M

ARNE EST

UNE CRUE CALCULÉE

D’après l’analyse des études hydrologiques menées sur le bassin versant de la Marne, les phénomènes historiques connus en matière d’inondation dans le département de la Marne ne sont pas d’occurrence centennale. Il a donc été décidé de déterminer la crue de référence par le calcul.

V.2.1 – Les phénomènes historiques connus ne sont pas d’occurrence centennale

La direction départementale des territoires (DDT) (anciennement la DDE) a confié au bureau d’étude ISL, dans les années 2000, une mission d’étude hydrologique préalable à l’établissement des PPRi visant à déterminer la crue centennale de référence pour la Marne et ses principaux affluents.

Pour ce faire, celui-ci a tout d’abord procédé à un recensement des résultats des études déjà publiées en matière d’hydrologie.

Les études réalisées antérieurement sur le bassin de la Marne ou à plus grande échelle s’appuient sur les données concernant les crues de janvier 1910, janvier 1955, décembre 1982, avril 1983 et décembre 1993.

Pour la crue de 1910, il n’existe pas de données fiables du point de vue des débits. Un hydrogramme de crue a donc été reconstitué à l’aide du modèle hydrologique MSBR de simulation de l’effet du lac du Der sur les débits journaliers, réalisé par l’Institut Interdépartemental des Barrages Réservoirs du Bassin de la Seine (IIBRBS). La crue de janvier 1910 est souvent citée comme la référence sur la Marne moyenne, où elle a notamment servi à cartographier les Plus Hautes Eaux Connues. Les débits évalués de cette crue sont de 450 m³/s (source : IIBRBS) ou 643 m³/s (source : DDE 52) à Saint-Dizier, et de 660 – 680 m³/s à Frignicourt. Concernant la rivière Marne, le débit de pointe maximum à Châlons-en-Champagne est évalué à 881 m³/s (Évaluation des dommages liés aux crues en Région Île-de-France, volet Hydrologie, 1998, Hydratec, SIEE, Territoire Conseils 1998).

À noter que dans le cas de Châlons-en-Champagne, le canal latéral fait office de protection d’une partie de la zone urbanisée. L’histoire a montré que des brèches pouvaient se produire. Rappelons cependant que la crue de 1910 avait un débit un peu supérieur au débit pris en compte dans le PPR (890 m³/s environ au lieu de 750 m³/s). Le débit de 750 m³/s correspond à la limite de submersion du canal latéral. Envisager sa destruction est donc tout à fait plausible. (extrait du rapport d’ISL Test à l’urbanisation 2001).

La crue de janvier 1955 est une des plus importantes enregistrées depuis l’implantation des stations de mesures sur la Marne (Damery : 1877, La Chaussée : 1900). Les valeurs des débits avancées dans les différentes études pour cette crue sont entre 462 et 545 m³/s à Saint-Dizier, entre 600 et 630 m³/s à Frignicourt pour la Marne.

La crue de décembre 1982 apparaît comme une crue généralisée, ayant engendré des arrêtés de catastrophes naturelles dans bon nombre des secteurs Marne-Blaise et Saulx-Ornain.

La crue d’avril 1983 est restée dans les mémoires, en raison notamment de dégâts occasionnés sur les cultures. Sur la Marne-Blaise, cette crue a été utilisée pour l’étude Béture/Hydratec de 1985.

L’écrêtement par le barrage du Der a laissé passer un débit de 380 m³/s à Frignicourt, ce qui a provoqué un champ d’inondation équivalent à celui engendré par une crue de période de retour 20 ans.

De mémoire, une large expansion du champ d’inondation avait été observée, s’étendant depuis 1 km en amont de la confluence Blaise-Marne sur les deux rivières et jusqu’à 2 km en aval.

L’analyse des différents débits des crues de 1910, 1924, 1955, 1983, 1983 et 1993 démontrent qu’ils présentent tous une période de retour inférieure ou égale à 70 ans.

Ainsi, l'ensemble des crues connues et suffisamment documentées ayant une période de retour inférieure à 100 ans, le débit de la crue de période de retour centennale doit être déterminé par le calcul.

V.2.2 – La crue centennale de référence retenue par le préfet

Les études menées dans le début des années 2000 par le bureau d’études ISL ont permis de définir, par le calcul, les crues d’occurrence centennales de référence à retenir sur l’ensemble du PPRi de Marne Aval en se basant sur les données citées précédemment.

La simulation de l’écrêtement par le lac du Der a notamment tenu compte des hydrogrammes de la Blaise et de la Marne, ainsi que du règlement d’eau du lac : écrêtement à 140 m³/s des débits de la Marne à Saint-Dizier, écrêtement à 20 m³/s des débits de la Blaise à Louvemont.

Le bureau d’étude SAFEGE a donc été chargé de modéliser successivement deux débits :

 le débit centennal influencé par le lac du Der qui permet de déterminer les différentes classes d’aléa faible, moyen et fort (cf partie « cartographie des aléas inondations »),

 le débit naturel, sans écrêtement par le lac du Der, qui permet de définir les contours de l’aléa exceptionnel ainsi que les cotes de référence.

À savoir :

Configuration avec influence du Lac du Der

 À l’amont : 750 m³/s jusqu’en amont du pont de Mareuil, (confluence de la Livre en rive droite de la Marne) ;

 765 m³/s de Mareuil au pont d’Épernay,

 780 m³/s à l’aval du pont d’Épernay, (confluence des Tarnauds en rive gauche de la Marne à l’amont d’Épernay et du Cubry à l’aval du pont d’Épernay).

Configuration sans influence du Lac du Der

 Sur l’ensemble du secteur : 1 000 m³/s.

TITRE VI – CARTOGRAPHIE DES ALÉAS

Documents relatifs