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Déplacement d’activités récréatives vers un autre lieu de loisir non dégradé

Lorsqu’un lieu de loisir est dégradé (pression qualitative telle que les marées vertes ou quantitative telle que la construction d’un barrage), les personnes vont pratiquer leur activité de loisir ailleurs. Ces déplacements génèrent des coûts compensatoires pour les ménages qui cherchent à maintenir un degré d’utilité/bien-être lié à la pratique de leur activité.

Un premier niveau de coûts, pris en compte ici, correspond au déplacement des personnes pratiquant les activités impactées et des structures associatives ou professionnelles directement liées à ces activités (clubs ou loueurs de canoës-kayaks par exemple).

Un deuxième niveau de coûts concerne les activités connexes liées à la présence des personnes pratiquant les activités impactées, ce sont des dommages et non des dépenses de restauration du milieu ou des activités : ils n’entrent pas dans le cadre des coûts compensatoires.

Place dans la définition

: Elargie

Type de coût compensatoire :

Coûts des actions palliatives

Ce coût n’a pas été identifié dans les travaux des Agences de l’Eau. Ce coût est généralement payé par les acteurs de l’activité impactée.

Pression/pollution

: Deux types de pressions sont à considérer :

Pression qualitative sur la ressource : l’eutrophisation, en tant que conséquence d'une pollution des eaux en nutriments (N/P) peut entraîner le déplacement d’activités récréatives (cas des marées vertes). De même, une dégradation de la qualité bactériologique des eaux de baignade peut entraîner son déclassement et le déplacement temporaire d’activité récréative

Pression quantitative sur la ressource : la modification des conditions hydrologiques (débit, hauteur d’eau, etc.) peut contraindre certains groupes d’activités de loisir à se déplacer. Par exemple, la construction d’un barrage peut entraîner une diminution des débits et le déplacement de l’activité de kayak qui nécessite un débit minimum pour une pratique sportive.

Activité impactée

: Activités récréatives (individus et/ou infrastructures) hors activités extractives - Activité

Activité impactante

: Ménages, collectivités, industries et élevages

Pression qualitative :

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Principe d’évaluation

: Recensement des évolutions de fréquentation et du coût moyen de déplacement par les méthodes d’analyse économique (analyse conjointe, coûts de transport…)

Type de la méthodologie

: Quantité X Coût unitaire

Détail sur la méthodologie

:

Lorsqu’il s’agit d’activités économiques telles qu’un centre de kayak, les coûts sont ponctuels et doivent être analysés au cas par cas. Dans le cas des pressions quantitatives (construction d’un barrage par exemple), les études d’impacts doivent permettre de connaître ce type de coûts.

Source de donnée

:

• Actuelle :

Ce coût n’est pas pris en compte dans la récupération des coûts. Les données existants sont extrêmement rares et passent lorsqu’il s’agit d’activités récréatives par des approches théoriques telles que la méthode de coûts de transport.

• Mobilisable :

Il ne semble pas réalisable de chercher à chiffrer les déplacements réels des ménages, cela reviendrait à réaliser une enquête exhaustive (impossible) ou auprès d’un échantillon représentatif (long et coûteux).

On se reposera donc sur les analyses économiques les plus appropriés (activité, dégradation et échelle les plus proches du déplacement qui doit être caractérisé) pour récupérer des coûts moyens de déplacement. Le transfert de ce type de données étant toujours très délicat.

Le recensement du nombre de déplacement auxquels appliquer le coût moyen se repose sur des études de fréquentation qui sont souvent réalisées sur des sites à problème (interdiction régulière de ramassage de coquillages) ou sur des sites ayant souffert d’une pollution accidentelle (après Erika).

Une étude est actuellement en cours sur le déplacement d'activités récréatives et/ou économiques sur la façade Atlantique du fait de dégradations potentielles ainsi que de la perception de ces dégradations par les acteurs (projet RESPIREAU disponible fin 2011 auprès du Cemagref37).

• Idéale :

Les analyses économiques devraient être plus locales pour récupérer un coût le plus proche de la réalité.

Le coût de déplacement des structures associatives ou professionnelles directement liées aux activités impactées devrait être chiffré au cas par cas car il ne semble pas qu’il fasse l’objet d’études particulières. Il concerne également moins d’acteurs et le recensement pourra alors être exhaustif. Il faudrait alors prendre en compte d’autres composantes comme l’investissement dans un nouveau local, les frais de déménagement...

Ventilation

: A considérer au cas par cas en fonction de la problématique considérée.

Transférabilité

: Le transfert des variations de fréquentation est impossible. Celui des coûts moyens de déplacement, obtenus via les analyses économiques, est très délicat et ne sera pas possible dans la majorité des cas. Ces coûts dépendent de la situation géographique du site, du contexte touristique, de l’activité étudiée etc.

Double comptes

: Sans objet.

Commentaires :

Les analyses économiques fournissent des valeurs très théoriques qui s’éloignent un peu de l’objectif de cette étude qui est de traiter des sommes réellement dépensées. L’évaluation des coûts de déplacement des structures associatives ou professionnelles directement liées aux activités

37Contact : Dehez Jeoffrey (Cemagref) Jeoffrey.Dehez@cemagref.fr

Coût moyen d’un déplacement Coûts de déplacement

des activités de loisir

=

Nb de personnes qui se déplacent

x

96 impactées, même si celles-ci sont moins nombreuses que les individus se déplaçant, s’annonce plutôt laborieuse.

Ce travail long et fastidieux est coûteux et n’est donc pas justifié partout. Il pourrait cependant être intéressant, pour les bassins très sujets au déplacement de personnes pour leurs activités de loisir, de réaliser le chiffrage de ce coût pour se rendre compte de son importance monétaire par rapport aux autres enjeux du bassin.

► La prise en compte de ce coût mériterait encore beaucoup de travail de mobilisation sur les zones dégradées (qualitativement ou quantitativement) et de réflexion économique. L’étude de ce coût ne devrait pas représenter une priorité pour tous les bassins, notamment parce qu’elle est en marge de la définition des coûts compensatoires.

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