1 + b
RRR
(5.16)
et pour un effet de proximité :
2α= 8kT
c0π
1 + b
d
s(5.17)
avec b déterminé par le fit (fig.5.6) et les modèles précédents.
Pour un effet de proximité,b=d
N×ln(T
c0/1.13~w
D).
Pour un effet du désordre,b=A(B+ 2|lnℓ|)
3/d, A et B étant défini précédemment (eq.5.5).
Par cette approche, nous proposons donc une interprétation commune aux effets du désordre
et de proximité sur la dépression de la supraconductivité dans des films ultra-minces, qui
s’opposent à l’appariement des paires de Cooper
5.4 Transition de phase quantique
La grande différence avec les interprétations précédentes est que le formalisme de Fisher décrit
une transition du premier ordre. Il n’y a pas de brisure de symétrie, l’amplitude du paramètre
d’ordre est non nulle, la densité de paires de Cooper reste inchangée à la transition. Les paires
de Cooper sont gelées et les vortex libres. L’état dissipatif domine alors les propriétés de
trans-port. Le modèle est formalisé par la théorie de renormalisation des groupes. Des exposants
critiques décrivent la transition. Ils gouvernent les longueurs caractéristiques qui sont la
lon-gueur de cohérence thermiqueξ
Tet la longueur de cohérence supraconductriceξ. Fisher définit
une résistance critique universelle, comme séparatrice entre une phase supraconductrice et un
réseau de vortex.
ρ
2xx+ρ
2xy= ( h
4e
2)
2(5.18)
La dépendance en température de la résistance du film est alors définie par :
R
=R
c(δ/T
1/zν) (5.19)
avec z et ν les exposants critiques [24]. La limite R
=~/4e
2sépare l’état supraconducteur
de l’état isolant. Ce modèle est valide pour les supraconducteurs 2D homogènes.
Un supraconducteur est dit homogène si les variations spatiales du supraconducteur sont
inférieures à la taille du coeur d’un vortex, 50Å. Les films homogènes présentent une
transi-tion directe entre un état supraconducteur et localisé. Les films inhomogènes présentent des
états intermédiaires. Nous observons un comportement isolant, métallique, partiellement
su-praconducteur, et finalement complètement supraconducteur.
5.4 Transition de phase quantique 83
A la transition en épaisseur (TSI), les valeurs expérimentales des résistances par carré des
films de Nb sont inférieures au quantum de résistance, R
≃760Ω. Cet écart avec le modèle
de Fisher pourrait s’expliquer par la transition structurale, entre des films hétéro-épitaxiés et
polycristallins, suggérée par la caractérisation aux rayons X. Les films tendraient alors vers
un comportement de type supraconducteur inhomogène. Cette hypothèse est en accord avec
l’augmentation du rapport de résistivité résiduelle et l’élargissement à la transition
supra-conductrice. Les mesures de transport que nous effectuons sont macroscopiques. Elles
corres-pondent à des moyennes d’ensemble. Sauf par des mesures locales effectuées par microscopie
tunnel, nous n’avons pas accès aux fluctuations mésoscopiques de notre système. Or une telle
mesure a été faite par l’équipe de H. Courtois
5. La figure montre des fluctuations locales en
surface. La taille des grains mesurée est de l’ordre de 5nm (fig.1).
Le modèle de Feigelman, Larkin et Skvortsov décrit la transition
supraconducteur-métal-isolant dans des systèmes granulaires. Il nous apparaît être une bonne synthèse entre les effets
combinés du désordre et de proximité cette fois-ci entre cristallites supraconductrices. Le film
est modélisé par un réseau grains supraconducteurs couplés par une interaction Josephson à
longue portée
6dans une matrice métallique faiblement désordonnée. L’espacement b, entre
les grains est inférieur à la longueur de cohérence du métal normal L
locet supérieur à leur
taille d, tel que d << b < L
loc. La cohérence des réflexions d’Andreev entre ces grains est le
paramètre de la transition. De la même manière que précédemment, cette transition peut être
caractérisée par un temps de décohérence de l’état supraconducteur. Il correspond au temps
de décohérence des réflexions d’Andreev que subit la paire diffusant dans les joints de grains
normaux, τ
c. A la transition supraconducteur-métal, la cohérence de la paire de Cooper est
perdue au cours de sa diffusion dans la matrice normale. Les grains supraconducteurs sont
isolés et le transport dominé par les zones normales résistives. La transition
supraconducteur-isolant apparaît lorsque le système est suffisamment désordonné, pour localiser les électrons
des zones normales. Dans ce cas, elles tendent vers un comportement isolant à basse
tempé-rature. La température de transition supraconductrice et le champ critique, T
cet H
c2, sont
déterminés via la dépendance en champ et en température du couplage Josephson, tels que
ln T
∗T
c(b) ≈ln
Φ
0H
c2(0)b
2≈ b
22ln(b/d)
c(g)/b
2−1 (5.20)
avec T
∗=~D/b
2pour T
∗> T > T
loc≈~/τ
tre
π2g. La première condition,T
c< T
∗, assure le
caractère longue portée de l’interaction Josephson
7et la seconde permet de négliger les effets
de localisation faible. La transition a lieu pour un résistance par carré inférieure au quantum
5. Institut Néel, CNRS, Grenoble
6. J
ij=
1r2
ij
ln(−c
rijLT
)
de résistance :
R
c= ~
e
2g
c≈ e~
21
πln
b
d
(5.21)
soit pour un rapport ln
db>>3, la transition quantique a lieu pour uneR
c< R
q8. La
ques-tion de l’universalité de la résistance critique à la transiques-tion T=0 n’est pas remise en cause et
reste non résolue. Le régime de validité de cette théorie s’étend pour l’instant au cas g >>1
avecT
∗> T > T
loc.Aux plus faibles épaisseurs des films de niobium, les mesures de diffraction en incidence rasante
révèlent la présence de cristallites dont les dimensions sont de l’ordre de 4nm. A la transition,
nous déterminons un espacement entre les grains tel que : b ≃ 7nm, à partir de la relation
5.21, avecR
≃760Ω. Cet espacement est du même ordre de grandeur que les caractérisations
aux rayons X et en champ proche de nos films de niobium.
Si une transition de phase quantique est avérée dans nos films de niobium, alors le modèle de
Feigelman, Larkin et Skvortsov semble le mieux adapté pour la décrire. La mise en évidence
d’un état métallique à la transition apporterait des éléments de réponses supplémentaires. Les
mesures sont en cours...
8. de même pourR
ntel queR
n=
Rcπ
ln
bd
≈3R
q(ln
b d)
−1Chapitre 6
Conclusion
A partir des mesures croisées de réflectivité et de diffraction par rayons X nous avons montré
Dans le document
Transport et détection quantiques dans un nanofil supraconducteur réalisé par microscopie à force atomique
(Page 83-86)