• Aucun résultat trouvé

démonstration par le béton avec l’atelier King Kong

Dans le document j u i n 2 0 1 8 n° 1 5 6 (Page 32-36)

TexTe : ChRIStInE dESMOulIn – RepoRTage phoTos : ARthuR PéquIn

a

vec l’étoile, équipement culturel conçu par l’atelier d’architecture King Kong et avec l’équipe de scénographes de duck Scéno, Mouvaux, petite commune intégrée à la métropole lilloise, dispose désor-mais d’un lieu polyvalent réunissant une salle de spectacle de 600 à 800 places et divers espaces dédiés à des représentations néces-sitant de plus petites jauges, à l’accueil de col-loques et de conférences, à la pratique artis-tique et à la vie associative. Sa programmation s’adresse à la métropole et à l’agglomération avec un spectacle par semaine. il a aussi pour fonction d’étirer la centralité de la ville et d’inscrire un signal architectural sur la Zac où il prend place.

développée depuis une dizaine d’années, celle-ci marque l’articulation avec l’échelle domestique des constructions en brique tra-ditionnelles par une grande place minérale.

autour de celle-ci, l’étoile occupe la totalité de la parcelle trapézoïdale qui lui est assignée et complète une ceinture d’équipements sco-laires et sportif.

la pluralité des programmes accueillis a conduit les architectes à fractionner l’édifice en deux volumes reliés par un « passage cou-vert », ce qui permet d’ouvrir le bâtiment sur le quartier et la ville, en introduisant d’emblée la transparence vers des logements d’un côté et un équipement sportif à l’opposé. Précé-dée d’un parvis, l’étoile est caractérisée par la large faille de son hall d’accueil éclairé zéni-thalement sur trois niveaux et son image de

monolithe en béton lasuré percé de multiples ouvertures, elles aussi trapézoïdales par mimé-tisme avec les contours anguleux du plan que dicte la parcelle.

l’omniprésence du béton

À l’intérieur de ce bâtiment très compact, la géométrie de la parcelle, traduite en plan, dessine les circulations. Soucieux de ne pas multiplier ces dernières aux dépens de leur ampleur, les architectes ont préféré struc-turer l’ensemble des accès autour de la dia-gonale d’une seule circulation qui permet de rationaliser la répartition des éléments du pro-gramme. en lien avec la signalétique de Julie Soistier, le béton se pare parfois d’une pein-ture rouge identique à celle des sièges de la grande salle pour annoncer certains lieux comme la salle multifonction du « théâtre de poche », les salons de réception ou le vestiaire.

en vis-à-vis, sur le mur de la salle de spectacle, il reste brut, laissant apparaître la trame des trous de banches. ici, comme à l’extérieur, le béton omniprésent façonne ainsi l’ambiance du hall puis des foyers d’étage. au fil du par-cours, de faibles hauteurs de plafond mettent en scène l’éclairage rasant de la lumière zéni-thale venant de la faille en triple hauteur et qui met en valeur le matériau.

au rez-de-chaussée, le passage couvert offre des vues traversantes sur le paysage et le bar.

ce dernier, en béton également, contribue à l’atmosphère du hall. la salle multifonction du Maître d’ouvrage : ville de Mouvaux – Maître d’œuvre : atelier King Kong – BET structure :

Khephren Ingénierie – BET fluides : Alto Ingénierie – Scénographie : Ducks Scéno – Acousticien : Kahle Acoustics – Signalétique intérieure : Julie Soistier – Entreprise gros œuvre : Tomasini – Surface : 3 293 m2 SDP – Coût : 7,5 M€ TTC – Programme : construction d’un espace culturel équipé d’une salle de spectacle et de théâtre, d’une salle polyvalente avec loges et régie et de locaux associatifs et administratifs.

••• Verrière Toitu

re végétalisée

Accès livraiso n Toiture végétalisée

Entré

a __

Les contours du plan sont repris dans les ouvertures percées dans le béton des façades.

B __

de nuit, une lanterne accueille les spectateurs.

b

A

« théâtre de poche » qui peut accueillir une centaine de spectateurs est ici séparée du passage intérieur par des portes d’une haute capacité acoustique susceptibles de rester ouvertes selon les usages pour accentuer la flexibilité de cet espace. la grande salle de spectacle modulable de 600 à 800 places lui fait face. elle offre de multiples possibilités d’agencement pour des spectacles de toute nature, des concerts ou des événements. le rez-de-chaussée accueille aussi des locaux techniques et des loges de proximité en lien avec l’arrière-scène ainsi que la salle des arts visuels offerte aux activités associatives.

au même titre que les salons de réception du premier étage, qui surplombent l’accueil, cette salle d’arts visuels profite de la lumière des ouvertures géométriques tournées vers la ville. c’est aussi le cas des deux salles du vaste espace jeunesse reliées par une cloison mobile, destinées aux activités communales qui contribuent aussi à la vie de l’établisse-ment. le niveau 2 accueille les fonctions plus techniques des studios de répétition et d’en-registrement, les bureaux de l’administration et la salle des arts plastiques.

avec des variations selon l’orientation et l’in-sertion urbaine, la dentelle de béton et ses transparences révèlent le jeu du matériau

en façade tout en modulant les apports de lumière. de nuit, la lanterne lumineuse com-posée par la façade principale est scandée par la dentelle des percements trapézoïdaux qui s’ouvrent sur les foyers des divers niveaux.

Motifs et reliefs en creux

lorsque la paroi de la grande salle de spectacle se doit d’être aveugle, ces motifs sont repris sous la forme de reliefs en creux qui assurent l’animation de la façade dans une unité de traitement pour l’ensemble de l’équipement.

le nouveau bâtiment fait face à une place très minérale pavée de granit gris bleuté et entou-mouvAux

•••

rée de logements et d’équipements publics revêtus de briquettes. les architectes ont sou-haité instaurer un réel contraste avec cet envi-ronnement pour affirmer le statut d’équipe-ment culturel tout en raccordant l’édifice à la place. « Les qualités plastiques et esthétiques du béton ont servi ce propos et la lasure bleu-tée qui le recouvre extérieurement se rap-proche de la teinte du sol de la place », dit frédéric Neau, l’architecte en charge du pro-jet au sein de l’atelier King Kong. « Le recours à un béton autoplaçant laissé brut à l’intérieur a permis de réaliser aisément les percements trapézoïdaux et les voiles de grande hauteur avec une qualité de mise en œuvre corres-pondant au fini attendu par les architectes.

Sur le chantier, les réservations pour les fenêtres trapézoïdales ont été réalisées grâce à des mannequins insérés dans les banches, avec un léger fruit pour le décoffrage, précise frédéric Neau, s’agissant pour nous d’un motif, nous avions plusieurs types de trapèzes : pour les fenêtres, les motifs en creux, et des caissons rétroéclairés. Pour les salles de spec-tacle, précise frédéric Neau, on utilise presque systématiquement le béton pour des raisons d’isolement acoustique notamment liées à la masse qu’imposent les basses fréquences.

Ces exigences acoustiques très élevées ont une incidence sur le dimensionnement du doublage en plaque de plâtre des parois qui apporte, par voie de conséquence, des performances de confort thermique en été comme en hiver. » 

0 5 10

Plan de rez-de-chaussée gradin replié

1. porche 2. Billetterie 3. hall d’accueil 4. salle de spectacle modulable 5. salle d’expositions/

conférences 13. aire de service 14. Espace stockage 15. chaufferie 1. salle de spectacle 2. hall d’accueil

3. salle d’expositions/conférences

4. open space animation 5. Espace de travail 6. Espace détente

7. chambre logement 8. loggia

0 5 m

c __

La salle de spectacle offre l’image d’un monolithe en béton dont toutes les faces s’ouvrent sur la ville.

d __

La lumière zénithale glisse sur les grandes hauteurs des voiles de béton.

E __

À l’intérieur, le béton brut se marie au rouge, symbole de l’univers théâtral.

f __

vue du bar et des vestiaires dans le hall d’accueil.

g __

vue de la grande salle de spectacle.

F G

e

C d

PAris

Dans le document j u i n 2 0 1 8 n° 1 5 6 (Page 32-36)