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Démarche à suivre pour augmenter l’acceptabilité sociale

4. RÔLE DE L’APPUI DU PUBLIC DANS LE RÉTABLISSEMENT ET LE MAINTIEN DES ESPÈCES

4.2. Importance de l’acceptabilité sociale

4.2.2. Démarche à suivre pour augmenter l’acceptabilité sociale

La démarche à suivre pour augmenter l’acceptabilité sociale se décline en cinq phases. Dans cette section, chacune des phases est détaillée, suivie d’un exemple lié au projet de conservation des chauves- souris s’y rapportant. Afin de bien saisir la logique de cette approche, la figure 4.1 ci-dessous illustre l’ensemble des phases qui peuvent affecter le degré d’acceptabilité sociale d’un projet avec les facteurs, les variables et les syndromes NIMBY et BANANA qui influencent ces dernières.

Figure 4.1 : Schéma de la démarche à suivre pour augmenter l’acceptabilité sociale d’un projet La première phase est constituée de la recherche et de la concertation préalable. Elle sert surtout à connaitre les parties prenantes et le contexte dans lequel le projet devra s’implanter. Pour y arriver, il peut être utile de consulter l’historique du milieu, les caractéristiques sociogéographiques, sociopolitiques et

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socioéconomiques de la communauté, les activités des médias dans la région concernée ainsi que les exigences législatives réglementaires et institutionnelles. Ensuite, il est impératif d’informer les élus et les médias afin que la communauté concernée soit bien au courant des différentes facettes du projet et de ce que cela implique. En tout temps, l’information transmise aux diverses parties prenantes doit être précise et transparente. Comme il est fort probable que les moyens nécessaires à mettre en place pour conserver les chauves-souris ciblent plusieurs régions différentes du Québec, il peut être judicieux de connaitre les particularités de chacune d’elles. Ainsi, il sera plus facile de sélectionner des stratégies adéquates. (CPEQ, 2012)

La deuxième phase est celle de l’information, de l’évaluation et de la consultation. Au-delà de renseigner les gens sur les chauves-souris et ce qu’implique leur conservation, cette phase sert aussi à établir un lien de confiance entre les parties prenantes et le promoteur. Ce dernier doit évidemment évaluer les impacts et les risques reliés au projet. Les divulguer permet de réduire l’inquiétude de la population, car celle-ci sera plus aux faits de ce qui l’attend. Bien sûr, cela doit aussi inclure une estimation des coûts qui seront encourus pour l’ensemble du projet. Enfin, il est important de ne pas négliger la consultation. Il ne s’agit pas ici de simplement exposer les détails du projet et de répondre aux questions des citoyens : il faut surtout écouter et considérer les opinions apportées par les différentes parties prenantes. Cela peut même entrainer des changements au projet afin de le rendre plus adéquat à la situation de la population concernée. En fait, la consultation vise la participation des citoyens afin d’atteindre plus facilement la résilience communautaire. Pour ce faire, il existe de nombreux mécanismes de participation, tels que des réunions d’information, des assemblées publiques, des groupes de discussions, des sondages ou même des blogues. Comme il en a été question dans la section précédente de ce chapitre, la chauve-souris n’est pas un animal qui fait l’unanimité. Dans un projet de conservation des chauves-souris, cette phase est particulièrement importante pour augmenter l’acceptabilité sociale. À titre d’exemple, il pourrait être envisageable d’organiser, dans une région où l’installation de nichoirs serait une intervention efficace, des séances interactives pour discuter avec les citoyens des endroits où ce genre de structures serait la bienvenue. Ainsi, des citoyens pourraient proposer des parcs, des terrains scolaires ou encore leurs terrains privés pour l’installation de ces nichoirs. En incluant leur participation dans ce genre de décisions, les gens peuvent se sentir davantage impliqués dans le projet et, donc, plus enclins à collaborer. (CPEQ, 2012)

La troisième phase est liée à la réalisation du projet. Plus les deux premières phases ont été établies avec minutie, plus celle-ci sera une réussite. Néanmoins, il ne faut pas négliger la poursuite de certains moyens de communication pour répondre à d’éventuels nouveaux questionnements provenant des instances concernées ou de parties prenantes s’étant ajoutées en cours de route. (CPEQ, 2012)

L’avant-dernière phase est celle qui correspond à l’exploitation. Dans le cas d’un projet de conservation des chauves-souris, cela est lié au suivi des différentes mesures de rétablissement et de maintien des populations de chiroptères. Il peut être intéressant de prévoir un comité de vigilance pour s’assurer que

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tout se déroule comme prévu. Ainsi, si de nouvelles problématiques surviennent, le comité pourra avertir les promoteurs pour rectifier la situation le plus rapidement possible. (CPEQ, 2012)

Finalement, la cinquième et dernière phase de la démarche de l’acceptabilité sociale représente la fermeture et l’après-projet. Facultative, cette phase survient surtout dans les projets à durée déterminée. Comme il est difficile de prévoir la durée que pourrait prendre un programme de conservation des chauves-souris du Québec, il peut être utile de se pencher sur cette phase. Elle sert surtout à prévoir la durabilité socio-économique et environnementale du projet afin de déterminer si ce dernier est sujet à subir des impacts imprévus en cours de route qui pourront être rectifié avant la fin de celui-ci. C’est une étape d’ajustement ou de suivi qui sert à corriger des situations qui ont pu s’éloigner de l’objectif du projet. Enfin, cette phase vérifie le respect des engagements pris par le promoteur. À titre d’exemple, s’il a été nécessaire de mettre en place des infrastructures temporaires pour permettre le rétablissement des populations de chauves-souris en attendant que leur habitat naturel soit réhabilité, il faut s’assurer que ces dernières soient retirées dans les délais prévus. (CPEQ, 2012)