• Aucun résultat trouvé

ACV attributionnelle (ou descriptive - ALCA) : Approche d’évaluation des impacts environnementaux d’un système en considérant son status-quo (passé, présent ou futur/prédictif). Description du status-quo reflétant le fonctionnement du système à travers les interactions technologiques moyennes des activités composant son cycle de vie; afin d'identifier les points critiques du système technologique figé à un instant donné. Il s’agit d’une approche normative qui vise à attribuer au système étudié une part de la quantité totale d’impacts environnementaux générés par un système plus large dans lequel il est contenu (par exemple l’ALCA d’un produit attribue une part de la quantité totale d’impacts environnementaux générés par le site de production dans lequel il est produit, avec plusieurs autre produits).

ACV conséquentielle (ou prospective ou orientée au changement - CLCA): Approche d’évaluation des impacts environnementaux générés par la chaîne de conséquences (directes et indirectes) induites par un changement subi par le système étudié, associé à une (ou plusieurs) décision(s) et aux actions respectives. Le CLCA est lié à un contexte spatial et un horizon temporel précis. La majorité des experts en ACV interrogés concordent sur ce point essentiel de la définition de l’approche conséquentielle.

ACV décisionnelle : Approche d’évaluation des impacts environnementaux d’un système en considérant son status-quo (passé, présent ou futur/prédictif). Le status-quo représente le fonctionnement du système à travers des interactions entre processus basées sur relations contractuelles, figées à un instant donné. L'étendue du système étudié reflète donc la sphère d'influence du décideur. Les relations contractuelles sous entendent une ou plusieurs décisions entrées en vigueur concernant un produit /procédé ou une production. A savoir ces décisions, et les conséquences, ne font donc pas l’objet de l’ACV décisionnelle, comme c’est au contraire le cas de l’ACV conséquentielle.

Système multifonctionnel : Système qui inclut des fonctions additionnelles, liées par exemple à des co-produits. En ALCA et en ACV décisionnelle, la multifonctionnalité est résolue par une description plus détaillée du système, par une approche d’allocation ou par l’expansion du système (aussi connue sous le terme « méthode des impacts évités »). Dans le cas du CLCA, on considère le principe de substitution, impliquant l’élargissement des frontières du système afin de prendre en compte les effets évités ou additionnels générés par les co-fonctions (voir terminologie ci-après). Un expert a tout particulièrement précisé la différence conceptuelle entre « substitution/expansion du système » et « remplacement/impacts évités ». Cette dernière approche vise à éliminer artificiellement (virtuellement) les co-produits en approximant leur part d’impacts environnementaux (formellement inconnue) avec la valeur d’impacts environnementaux d’un système conventionnel délivrant les mêmes co-produits. En revanche, le principe de substitution adopte formellement une perspective conséquentielle, en évaluant les impacts évités (ou engendrés) par les substitutions entre produits qui peuvent réellement se produire sur les marchés. Du point de vue pratique, les résultats obtenus par les deux approches peuvent, dans certains cas, être les mêmes mais du point de vue conceptuel leur signification est radicalement différente.

Effets directs et indirects (en CLCA): Les effets directs sont les effets ayant lieu sur les technologies/procédés/ressources qui sont indispensables à l’unité fonctionnelle (UF) du système étudié (par exemple les procédés des matières premières rentrant dans la composition d’un produit). On notera que l’ILCD (2010) [8] identifie les effets directs comme les processus mis en place en tant que conséquences directes de la réponse du marché à la variation de la demande du produit principal (le changement), suite à la prise d’une décision. Le produit principal fait l’objet de l’unité fonctionnelle. Les effets indirects sont ceux générés indirectement par la variation de la

Rapport Final - Etude A2012_01

CRP Henri Tudor – 2013 30

production/consommation/traitement étudié (c’est à dire de l’UF), sur d’autres systèmes ne contribuant pas directement à la réalisation de l’UF. Ces effets sont relatifs aux technologies/procédés/ressources affectés par le changement, tant par des mécanismes de marché que par d’autre types de relations (comportementales, règlementaires, ...). La différenciation entre effets directs et indirects n’est pas à confondre avec la séparation entre « procédés de premier plan » et « procédés d’arrière-plan », qui est fonction de la sphère d’influence du décideur. A savoir, il est bien possible d’avoir des effets directs et indirects tant en premier qu’en arrière-plan.

On distingue trois types d’effets indirects :

- lorsque le changement est subi par un système contraint, qui doit ainsi s’adapter à la nouvelle demande dérivant du changement (par exemple à travers un changement de sa capacité de production ou un changement des relations client-fournisseur)

- lorsque le changement subi par le produit principal du système induit la variation des quantités disponibles et/ou de la demande sur le marché des co-produits issus des processus multifonctionnels du système. Cela engendre une chaîne de conséquences indirectes, car pas directement liées au produit principal.

- lorsqu'une demande de produits ou procédés apparaît suite au changement subi par le système (nouvelle demande induite par le changement).

Les effets directs et indirects peuvent être positifs ou négatifs.

On notera que l’ILCD Handbook (2010) [8] différencie les « conséquences primaires » et les « conséquences secondaires ». Les conséquences primaires regroupent les conséquences directes définies plus haut et les processus de substitution relatifs aux co-fonctions issues de processus multifonctionnels inclus dans les frontières du système (contribuant à la réalisation de l’unité fonctionnelle). Les conséquences secondaires sont associées aux effets rebonds définis tels que :

- les effets issus d’autre types de relations (comportementales, règlementaires, ...) qui viennent contrebalancer les conséquences primaires et qui les compensent partiellement ou complètement (donner exemple),

- les conséquences qui viennent accentuer l’effet des conséquences primaires ou bien qui génèrent des conséquences différentes des conséquences primaires.

Les conséquences secondaires ne sont pas linéaires et elles peuvent engendrer un changement complet d’une partie du marché. Elles correspondent aux trois types d’effets indirects cités ci-dessus. L’ILCD précise que le changement de comportement des consommateurs, et la maximisation de l’efficacité des processus en réponse à la variation de la demande de l’UF constituent également des conséquences secondaires.

Technologie/procédé/ressource affecté(e) de manière marginale ou non: Une technologie (processus unitaire) peut être affectée par des variations (hausse ou réduction) de la production/consommation/traitement étudié(e) de manière marginale ou non en fonction de l’ampleur de la variation (du changement).

Si les technologies affectées qui font partie du système lors de la situation de départ (avant le changement subi par le système) ont la capacité de répondre au choc subi par le système pour la période considérée (à savoir si leur contraintes n’ont pas encore été atteintes), on parlera de technologies marginales (le système subi de petites variations).

Le changement/choc, même si de faible ampleur, peut néanmoins solliciter les technologies jusqu’à leur point de contrainte, aussi que pour pouvoir répondre au changement des investissements doivent être mis en place pour augmenter la capacité du système. On parle alors de technologies/procédés/ressources affectées de manière non-marginale. Une autre possibilité est de faire appel à des nouvelles technologies, pas encore contraintes.

Effets additionnels ou évités (en CLCA): La prise en compte des technologies/procédés/ressources affectés induit potentiellement des mécanismes de substitution qui doivent être considérés dans le périmètre du système étudié. Les effets additionnels ou évités sont les effets relatifs aux mécanismes de substitution (voir aussi « Effets directs et indirects (en CLCA)»)

Rapport Final - Etude A2012_01

CRP Henri Tudor – 2013 31

Modèles d’équilibre général calculable (CGE): famille de modèle économiques pouvant représenter des économies à différente échelle (pays, continent, monde). Ils sont basés sur la notion d’équilibre entre l’offre et la demande, à savoir la recherche d’un nouvel équilibre entre offre et demande, suite au changement/choc opéré et faisant l’objet du CLCA, détermine les conséquences (par secteur) à prendre en compte. Ces modèles ont un niveau de détail qui se limite à des secteurs économiques plus ou moins étendus, à savoir ils n’incluent pas des informations au niveau des procédés et technologies impliquées.

Modèles d’équilibre partiel (PE): famille de modèles économiques représentant des secteurs économiques délimités (par exemple l’agriculture ou l’énergie) à une échelle donnée (pays, continent, monde). Ils sont caractérisés par la notion d’optimisation d’une fonction « objectif » (généralement l’objectif correspond à minimiser les coûts de production, ou bien à maximiser les gains). Ils possèdent un plus grand détail dans la représentation des fonctions de production par rapport aux CGE, mais sont limités à un seul (ou quelques) secteur(s) économique(s) . Il est important de souligner que les conséquences calculées suite à un changement subi par le secteur représenté par le modèle sont ainsi basées sur l’optimisation de la fonction objectif et non pas sur l’équilibre entre offre et demande comme dans les modèles d’équilibre général.

Segment de marché : Ensemble des produits/productions pouvant potentiellement substituer le produit/production étudiée, en assurant la même fonction avec une qualité égale.

Evaluation dynamique : Il faut différencier :

- la dynamique temporelle du système en lui-même : l’évolution des technologies et de leur performance au fil du temps pour la période donnée (performance, besoin de remplacement/réparation, innovation, etc…). L’amortissement des progrès des nouvelles technologies doit également être considéré sur toute la période de développement.

- la dynamique temporelle des impacts évalués.

La modélisation de la dynamique des systèmes est primordiale dans une approche conséquentielle. L’étude des changements peut nécessiter l’établissement de séries (séquences) temporelles, avec des pas de temps plus ou moins espacés selon le cas d’étude et l’horizon temporel fixé, pour mieux être appréhendée. A default de séries temporelles, on considère généralement que l’approche est statique (c’est-à-dire figée à un instant t). La dynamique des impacts évalués peut être considérée aussi bien en ALCA qu'en CLCA.

Système contraint ou non contraint : Les technologies/procédés/ressources composant le système étudié peuvent être contraintes (ou non) par des mécanismes d’ordre technologique, technico- économique, politique, social, réglementaire, ... Lorsqu’une partie du système atteint une contrainte, suite à un choc marginal ou de large ampleur, on identifie les technologies/ procédés/ ressources affectées (cf. définition). Un système est non contraint lorsque les technologies/process/ressources du système ont la capacité de répondre au changement et aux variations étudiées, sans engendrer d'investissements supplémentaires (cf. aussi la définition de technologies/procédés/ressources marginales).

Rapport Final - Etude A2012_01

CRP Henri Tudor – 2013 32

6

Contexte d’utilisation de l’approche conséquentielle

Documents relatifs