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Définition et source des micropolluants pharmaceutiques dans les eaux usées

CHAPITRE 2 : L ES MICROPOLLUANTS PHARMACEUTIQUES ET LEURS PROCEDES

4. Définition et source des micropolluants pharmaceutiques dans les eaux usées

4.1. Définition

Le terme « Micropolluants » se réfère aux substances organiques ou aux métaux trouvés en très faibles concentrations (traces) dans les eaux. Généralement, il s‘agit de produits chimiques synthétiques mais des substances naturelles et géogéniques (comme l’estradiol) sont souvent comprises. Ces substances sont caractérisées comme

« polluantes » si leur présence est source de pollution. La définition qu’en donne le Dictionnaire encyclopédique des Sciences de l’eau est la suivante : « Un micropolluant est un polluant présent à faible concentration dans l’environnement. La plupart des micropolluants appartiennent au groupe des polluants xénobiotiques, caractérisés par des effets toxicologiques importants même s’ils sont à des concentrations très faibles » On désigne par « résidus médicamenteux » la partie des médicaments qui n’a pas été utilisée ou dégradée par l’organisme humain et que l’on va retrouver dans l’environnement, notamment dans l’eau. Ils sont rejetés dans l’environnement de différentes façons Sous l’appellation « résidus médicamenteux » ; on y regroupe la molécule-mère, les métabolites excrétés et les métabolites environnementaux résultant de la transformation dans l’environnement. (rapport, novembre 2010) Ces molécules sont des substances actives biologiquement, c’est-à-dire qu’elles modifient par leurs

Substances d’origine synthétique auxquelles on ajoute certains dérivés de métaux lourds. Se dit d’une molécule étrangère à un être vivant.

propriétés pharmacologiques les mécanismes biologiques des organismes destinataires (les espèces cibles).

4.2. Sources des micropolluants pharmaceutiques dans les milieux aquatiques

Il existe de nombreuses voies par lesquelles les micropolluants pharmaceutiques atteignent les milieux aquatiques. Afin de les identifier, il est nécessaire de prendre en compte l’ensemble du cycle de vie des substances pharmaceutiques. Ce cycle de vie démarre par le développement et la production de produits pharmaceutiques (1). Ici, au cours du processus de fabrication, les eaux usées peuvent être contaminées par des produits pharmaceutiques. Bien que ces eaux usées soient prétraitées, il est possible que des résidus pharmaceutiques y persistent et soient envoyés dans le système aquatique.

Après la production, les produits pharmaceutiques sont utilisés dans la médecine humaine (2a) ou vétérinaire (2b). Dans le cas des médicaments humains (2a), des substances actives peuvent ne pas être complètement absorbées par le corps ; elles sont partiellement évacuées sans modification et atteignent les stations de traitement des eaux usées centrales (3a) (Figure 10 : Le cycle de vie des médicaments)

Une partie des médicaments dispensés aux patients reste inutilisée et ce, pour de multiples raisons : non-observance du traitement par les malades, taille de conditionnement non adaptée au traitement prescrit, décès d’un patient après renouvellement de son traitement, arrêt d’un traitement en raison d’effets indésirables Selon l’IGAS (2005), « une partie des médicaments délivrés au public reste inutilisée du fait du gaspillage non maîtrisé de médicaments qui correspondrait à des prescriptions largement excessives selon un ordre de grandeur.»

Cependant, des méthodes de traitement des eaux usées ne sont pas capables de complètement éliminer la plupart de ces substances. En effet, elles sont essentiellement conçues pour le retrait des substances biodégradables et des nutriments tels que le phosphore et l’azote. Ces micropolluants peuvent donc passer au travers des stations d´épuration et atteindre les eaux de surface telles que les rivières et les lacs.

Figure 10: Le cycle de vie des médicaments.

Source : Projet PILLS ,2012.

Des émissions supplémentaires peuvent être provoquées par des fuites dans les égouts, en raison des débordements au cours de pluies, ou venir de la boue des égouts lorsqu’elle est utilisée dans l’agriculture. La conséquence de ces émissions est que les résidus pharmaceutiques même en très basses concentrations peuvent être détectés dans les eaux de surface (4) ou dans l’eau destinée à la production d’eau potable (5). Les résidus pharmaceutiques résultant de l’utilisation vétérinaire peuvent entrer dans le sol et les eaux de surface (4), principalement par le dépôt de fumier ou lisier sur les terres agricoles. (3b).

A première vue, il pourrait donc être raisonnable d’éviter les produits pharmaceutiques entièrement, afin de protéger notre système aquatique. Cependant, ne pas produire et ne pas prendre de médicament n’est pas un scenario réaliste ou souhaitable. Une autre option est la prise de mesures techniques pour nettoyer les eaux polluées, mais l’élimination complète de tous les micropolluants n’est pas raisonnable pour des raisons pratiques et économiques.

A cet égard la vie sans aucun produit pharmaceutique, dans notre société industrielle, est inenvisageable. L´objectif ne peut donc être que la réduction. Une approche prometteuse pour la réduction des produits pharmaceutiques dans le cycle de l’eau implique toutes les parties prenantes de l’ensemble du cycle de vie des substances pharmaceutiques. La diminution de cette charge de pollution s’exerçant sur les systèmes aquatiques n’est possible que si tous les acteurs impliqués depuis les producteurs industriels aux utilisateurs de médicaments humains ou vétérinaires en passant par les sociétés de gestion des eaux usées et les fournisseurs d’eau potable prennent des précautions dans leurs domaines respectifs.

De sa fabrication à sa destruction en passant par son utilisation : le médicament peut se retrouver dans l’environnement. On distingue deux catégories de sources d’émission (Rapport Académie Nationale Pharmacie, Septembre 2008.) :

 Les sources d’émissions diffuses.

Ce sont les rejets via les urines et les selles des populations, des animaux de compagnie et d’élevage. Les sources d’émissions diffuses sont aussi tous les médicaments qui sont jetés dans les éviers, à la poubelle ou dans les toilettes.

 Les sources d’émissions ponctuelles.

Il s’agit des rejets de l’industrie chimique fine, de l’industrie pharmaceutique, des établissements de soins, des élevages industriels d’animaux et piscicoles ou des épandages de boues de stations d’épuration.

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