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INTRODUCTION I Définitions

C. Définition de la Simulation en Santé

La Simulation en Santé est définie, selon la HAS (4), de façon générale par «l'utilisation d'un matériel (comme un mannequin ou un simulateur procédural), de la réalité virtuelle ou d'un patient standardisé pour reproduire des situations ou des environnements de soin dans le but d'enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques, et de répéter des processus, des concepts médicaux ou des prises de décision par un professionnel de santé ou une équipe de professionnels. »

Son utilisation présente un intérêt pédagogique réel, car elle permet l'acquisition de connaissances théoriques, techniques et non techniques de façon durable, tout en assurant la sécurité et le confort des patients (2).

II.

Histoire de la Simulation en Santé

L'utilisation de la simulation pour le développement des compétences et l'amélioration des pratiques en matière de santé est un phénomène ancien. Les ressources traditionnelles comprennent les animaux, les cadavres. Il existe de façon plus singulière plusieurs modèles de mannequins décrits dès le XVIIème siècle (7).

Le mannequin de Mme du Coudray est l’exemplaire le plus réputé car il a permis de former de nombreuses sages-femmes, accoucheuses et médecins au XVIIIème siècle.

Le véritable essor de la simulation moderne a débuté lors de la seconde partie du XXème siècle.

Les Drs D. Gaba et K. Rosen retracent les évolutions successives des premiers supports d’apprentissage (3, 8).

Les mannequins de simulation ont connu une métamorphose significative depuis le premier modèle élaboré par Laerdal, fabricant de jouets norvégien, au début des années 1960 et portant le nom de Resusci-Anne®. Ce dernier a permis de former le personnel soignant et le grand public à la réanimation cardio-pulmonaire, les compressions thoraciques, le bouche-à-bouche. Le Dr Harvey en 1968 a mis au point le premier exemple de mannequin qui utilise le concept moderne de simulateur de tâches. La prise de tension artérielle et l’auscultation cardiaque permettaient de mettre en évidence des pathologies cardiaques simulées.

La formation via un mannequin contrôlé par ordinateur, Sim One®, possède la particularité d’avoir été proposée aux étudiants et internes. Et pour la

première fois, on soumet cet enseignement à des tests rigoureux afin d’évaluer l’efficacité éducative (9).

Les projets développés jusqu’à la fin des années 1980 sont réalisés isolément, il n’existait pas à l’époque de collaboration entre professionnels, ce qui a pu entraver les découvertes, les innovations, la diffusion des modèles de mannequins de simulation. Cette absence manifeste de marché ne permettait pas de commercialisation.

David Gaba a facilité la correction de cet écueil, grâce à CASE 1.2 (Comprehensive Anesthesia Simulation Environment), en 1987. Devant la nécessité de limiter les facteurs humains dans le domaine de l’anesthésie, il a adapté des logiciels informatiques utilisés en pratique courante, des mannequins, des équipements de routine pour créer une salle d’opération factice. Cette première salle de Simulation Haute Fidélité était dédiée à la Formation Médicale Continue puis à la Formation Médicale Initiale dès 1992, à Harvard (Boston).

L’offre de formation en simulation médicale s’est ensuite étoffée dans les années 1990 :

- utilisation de « patients standardisés » ou « patients instructeurs » porteurs de pathologies chroniques stables, utilisés pour l’enseignement clinique et le développement des compétences de diagnostic des étudiants.

- utilisation de la simulation logicielle grâce au développement informatique et au développement des jeux vidéos, avec les simulateurs de tâches et les environnements virtuels.

- utilisation de l’éducation basée sur logiciels, méthode adaptée aux nouvelles méthodes de chirurgies de moins en moins invasives (Laparoscopic Training Box)

Parallèlement, on assiste à la diffusion des expériences des professionnels par le biais de conférences nationales aux États-Unis et en Europe, pendant les années 1990. La première réunion internationale sur la simulation médicale a eu lieu en 2001. C’est également au début du XXIème siècle que

l’on assiste à la simplification des modèles, pour un public plus large, une diffusion plus conséquente.

III. Simulation en Santé aujourd’hui

La simulation médicale est un ensemble d’approches pédagogiques, basé sur l’idée qu’il est important de développer ses compétences professionnelles avant, pendant et après les interactions avec les patients que l’on rencontre en pratique professionnelle.

Elle permet un accès à des situations empruntées au réel, à des degrés d’immersion divers.

On distingue plusieurs niveaux de simulation selon la complexité du matériel exploité, l’interaction possible des formateurs avec le participant (10).

Ainsi, on parle de simulation basse fidélité pour l’utilisation de jeux de rôles, de mannequins parcellaires (cf infra), qui seraient utilisés pour leurs caractéristiques élémentaires (entraînement à la pose d’une voie veineuse périphérique sur un bras seul par exemple).

La simulation haute fidélité peut utiliser du matériel à pleine échelle, une interface informatique, mais surtout elle permet des mises en situation complexes où le degré d’immersion est privilégié.

« Il convient de distinguer le niveau de fidélité du mannequin du niveau de fidélité de la simulation. » (11)

On notera par exemple que la simulation hybride (cf infra) est une simulation haute fidélité, même en l’absence de technologie sophistiquée.

En Simulation Médicale, le terme d’apprenant est amplement utilisé, il désigne au sens large un individu qui étudie, en étant acteur de son apprentissage.

L’autre protagoniste est représenté par le formateur, dont le rôle consiste à construire les scenarii, mettre en place la séance de simulation, guider les debriefings, ajuster le déroulement de la séance en fonction des réactions des apprenants (12).

Les types de simulation sont étendus de nos jours :

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