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Chapitre 2. Recension des écrits

3.5 Définition opérationnelle des variables à l’étude

3.5.1 Variable dépendante : qualité et sécurité des soins

La qualité et sécurité des soins a été opérationnalisée à partir d’indicateurs construits sur la base des données compilées dans les rapports d’incidents et d’accidents des unités de soins critiques. Grâce à la base de données du logiciel Gesrisk, les rapports d’incidents et d’accidents sont classés par unité de soins et par quart de travail. Les rapports d’incidents et d’accidents comportent le type d’évènement survenu et se caractérisent par onze niveaux de gravité, allant de l’incident n’ayant eu aucune conséquence pour l’usager à l’accident ayant causé la mort de l’usager, passant par l’accident à gravité indéterminée (annexe 1). Les indicateurs sensibles aux soins infirmiers pris en compte dans cette étude étaient en lien avec les erreurs (1) de médicaments ou (2) de traitements/interventions, (3) les chutes, (4) les erreurs en lien avec les laboratoires, causées par un membre de l’équipe de soins infirmiers ou (5) les autres types d’évènements, étant sensibles aux soins infirmiers (Annexe A). Étant maintenant implanté dans tous les établissements de santé, ce logiciel a permis de rendre la collecte de données homogène d’un établissement à l’autre ainsi que d’une unité de soins à l’autre.

Dûau faible nombre de rapports d’incidents et d’accidents, cette variable a été construite en variables dichotomiques, soit la présence ou non d’au moins un rapport d’incidents et d’accidents par quart de travail, pour chacun des jours de chacune des unités de soins.

3.5.2 Variable indépendante : composition des équipes de soins infirmiers

Tel que mentionné dans la recension des écrits, les équipes de soins infirmiers au Québec sont composées d’infirmières cliniciennes, d’infirmières techniciennes, d’infirmières auxiliaires et de préposés aux bénéficiaires. Dans notre échantillon, moins d’un pourcent des équipes de soins infirmiers comprenaient une infirmière auxiliaire. Ce type d’infirmière n’a donc pas été pris en compte pour construire la variable indépendante. Les préposés aux bénéficiaires faisaient partie de l’équipe de soins dans 50% des quarts de travail. Les données relatives aux préposés aux bénéficiaires ont été utilisées pour construire une variable de contrôle, puisqu’il existait une inconstance dans leur répartition entre les quarts de travail. Dans le cadre de notre étude, la variable de la composition des équipes de soins infirmiers a donc été construite par le biais des horaires de travail de deux types d’infirmières, les infirmières cliniciennes et les infirmières techniciennes. Afin de construire cette variable, des proportions ont été calculées, en fonction du nombre d’heures travaillées pour chacune des infirmières (techniciennes et cliniciennes) pour chaque quart de travail et chaque unité.

Les proportions ont été calculées tel qu’indiqué dans les équations suivantes et ont permis d’identifier quel professionnel de l’équipe de soins infirmiers est le plus présent à chacun des quarts de travail de chacune des unités de soins :

• Proportion d'infirmières cliniciennes

(Unité)xQuartyJourz= Nombre d

'infirmières cliniciennes

• Proportion d'infirmières techniciennes (Unité)

xQuartyJourz=

Nombre d'infirmières techniciennes

∑ (cliniciennes+techniciennes)

La variable indépendante de la composition des équipes de soins infirmiers a été, par la suite, décomposée en deux variables muettes. Trois catégories de composition des équipes ont été construites : 1) forte prévalence d’infirmières cliniciennes (60% et plus); 2) forte prévalence d’infirmières techniciennes (60% et plus); 3) composition mixte (entre 40,1% et 59,9% d’infirmières cliniciennes). Le seuil de prévalence quant au profil des équipes de soins infirmiers de chacun des quarts de travail pour chacune des unités de soins a été déterminé à partir des écrits d’Aiken (Aiken et al., 2003; Aiken et al., 2014). Les études montrent qu’à partir de 60% d’infirmières bachelières, la qualité et sécurité des soins s’améliorent dans les unités de soins (Aiken et al., 2003; Aiken et al., 2014).

3.5.3 Variables de contrôles

Plusieurs variables de contrôle, inspirées par le cadre de Clarke et Donaldson (2008), ont été utilisées dans notre étude. Au total, six variables de contrôle ont été construites pour cette étude.

Le nombre moyen d’années d’expérience pour les infirmières cliniciennes et pour les

infirmières techniciennes a été calculé par quart de travail, selon le nombre d’heures travaillées par celles-ci. Les quarts de travail ont été regroupés selon la distribution du nombre d’années

d’expérience moyen des infirmières afin d’obtenir deux variables distinctes, l’une pour les infirmières cliniciennes et l’autre pour les techniciennes. Ces deux variables d’expérience pour les infirmières cliniciennes et pour les infirmières techniciennes ont été décomposées en quatre catégories : 1) aucune présence de ce type d’infirmières dans l’équipe de soins infirmiers; 2) Quart de travail peu expérimenté ( [0 à 5 ans[ ); 3) Quart de travail expérimenté ( [5 à 10 ans[ ); 4) Quart de travail très expérimenté (10 ans et +).

Présence d’au moins un préposé aux bénéficiaires : Une variable dichotomique a aussi

été construite en lien avec la présence ou non d’au moins un préposé aux bénéficiaires dans l’équipe de soins pour chacun des quarts de travail.

Les ratios patients-infirmière : Afin de tenir compte de la taille des unités de soins et de

la quantité de soins offerts aux patients par les infirmières (Clarke et Donaldson, 2008), les ratios patients-infirmière ont été pris en compte. Cette variable a été ajustée selon le nombre d’heures travaillées par les infirmières et selon le nombre d’heures d’hospitalisation de chacun des patients.

Le temps supplémentaire : Pour évaluer l’environnement organisationnel (Clarke et

Donaldson, 2008), une variable dichotomique a été construite : la présence d’au moins une infirmière en temps supplémentaire à risque (plus de 12 heures de travail consécutives; Scott et al., 2006).

Le temps : La mesure du temps a été prise en compte à l’aide d’une variable. Cette

variable a été construite en divisant chacune des semaines en 1) Jours de semaine (lundi au vendredi) et 2) Jours de la fin de semaine (samedi et dimanche; Van den Heede et al., 2008).

Deux autres variables de contrôle avaient également été construites. La première était une variable catégorielle pour les quarts de travail (jour, soir, nuit) et la deuxième, une variable dichotomique pour la présence ou non d’au moins une absence ponctuelle pour chacun des quarts de travail. Or, ces deux variables n’ont pas été retenues à la suite des analyses descriptives, car elles étaient fortement corrélées avec d’autres variables de contrôle.