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CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTÉRATURE

1.5 Modélisation des coûts de fabrication des matériaux composites

1.5.1 Définition des coûts

La fabrication d’une pièce composite se traduit par différentes catégories de coûts. Cette section inclut de brèves définitions des types de coûts reliés à la production d’une pièce; les coûts récurrents ou non récurrents, coûts fixes ou variables, coûts directs ou indirects et les coûts en capital.

1.5.1.1 Coûts non récurrents versus récurrents

Les coûts non récurrents font généralement référence aux dépenses en capital effectuées avant la fabrication de la première unité. Ces coûts font partie de la phase de développement et représentent un investissement qui survient habituellement une seule fois dans le cycle du programme ou du produit. Les coûts non récurrents typiques sont les suivants :

- Travaux d’ingénierie initiaux (Design et développement); - Outillages;

- Équipement de tests;

- Certification;

- Coût de fabrication en préproduction tel que la planification.

Les coûts récurrents font référence aux dépenses pour le paiement de la main d’œuvre, des matériaux et des fournitures nécessaires à la production d’une unité. Ainsi, les coûts récurrents sont nécessaires à la fabrication de la première unité de production, mais également au maintien et à l’amélioration de la production. Les coûts récurrents typiques sont les suivants:

- Approvisionnement;

- Frais généraux de production («overhead»);

- Matériaux (matières premières et consommables);

- Mise à niveau technique; - Main d’œuvre;

Les coûts récurrents sont les types de coûts qui seront principalement étudiés dans le cadre de ce projet, en mesurant les gains amenés par le procédé d’infusion amélioré. Ces coûts sont similaires aux coûts variables, présentés à la prochaine section, et varient en fonction du volume de production.

1.5.1.2 Coûts fixes versus variables

Les coûts fixes et variables sont souvent confondus avec les coûts non récurrents et récurrents. Les coûts fixes et variables sont souvent associés à des études financières de plus haut niveau, par exemple des analyses de rentabilité et des décisions d’investissement. Des exemples de coûts fixes sont les suivants:

- Télécommunication;

- Salaire de l’exécutif (conseil d’administration); - Location.

Ainsi, lorsqu’une entreprise est en cours d’évaluation financière, les coûts fixes sont souvent scrutés afin de voir si les bénéfices de l’entreprise sont supérieurs, ce qui représente un signe de santé économique générale. L’auteur Schiller (2002) définit les coûts fixes comme les coûts de production qui ne changent pas lorsque le volume de production est augmenté, d’où la relation avec les coûts non récurrents. En général, les coûts fixes ne changent pas et sont indépendants de la performance de l’entreprise. Ils sont donc traités comme un coût général de production nécessaire pour conserver l’entreprise opérationnelle. À l’inverse, les coûts variables sont définis comme étant les coûts qui varient en fonction des changements de volume de production (Curran, 2004, p. 10). Les coûts variables regroupent plusieurs coûts récurrents, tels que la main d’œuvre, les matériaux, les dépenses d’usinage, etc. Les entreprises s’assurent généralement de bien comprendre ces coûts afin de contrôler et de réduire leurs dépenses, avec l’objectif d’atteindre un profit. Cependant, ce contrôle doit se

faire avec réserve, car les coûts variables sont engagés afin de produire un produit de qualité, selon les attentes du client. Ainsi, selon Curran (2004), les réduire pourrait engendrer une diminution de la qualité pouvant amener des conséquences majeures au sein de l’entreprise.

1.5.1.3 Coûts directs versus indirects

Les coûts directs sont des coûts qui peuvent être ventilés et distribués dans des éléments ou des items spécifiques. Par conséquent, ils sont facilement associables à un résultat final tel qu’un produit, un service, un programme ou un projet. Ces coûts sont généralement chargés directement par un contrat, par exemple les items étant associés à la liste de matériel, communément appelée BOM («Bill of material») et faisant directement référence au produit final. D’autre part, les coûts indirects ne peuvent pas être directement identifiés au produit final et sont à l’opposé des coûts directs (Curran, 2004, p. 10). Ces coûts peuvent être difficiles à identifier et difficiles à associer à une opération ou au produit final. Ces coûts sont souvent pris en compte dans les frais généraux ou comme une charge répartie dans l’entreprise, ajoutés comme une portion du coût direct de la main d’œuvre. Ces coûts peuvent inclure les coûts de l’électricité, du nettoyage, de construction, d'entretien des bâtiments, etc.

1.5.1.4 Coûts en capital

Dans tous les procédés, des coûts en capital pour les outillages et équipements sont requis à la fabrication d’une pièce et doivent être pris en compte dans le coût global du procédé (Schubel, 2012, p. 4). Le Tableau 1.6 présente un exemple d’investissement en capital requis pour la fabrication d’une pale d’éolienne.

Tableau 1.6 Équipements typique pour la fabrication d’une pièce composite de grand volume

Tiré de Schubel (2012, p.4)

Ces coûts varient considérablement selon l’échelle de production et le type de procédé. Les items qui doivent être considérés sont présentés dans le Tableau 1.7 et démontrent que le coût d’achat initial des équipements représente seulement une proportion des coûts totaux du procédé, considérant que d’autres coûts sont présents, tels que les coûts d’installation, les coûts de maintenance, etc.

Tableau 1.7 Variables à considérer dans les coûts en capital (équipements)

Tiré de Schubel (2012, p.4)

Au niveau des outillages et équipements, le coût va beaucoup varier en fonction de la dimension de la pièce, du procédé de fabrication et des volumes annuels de production. Ces paramètres déterminent également le type d’outillage, soit des moules en composites plus économiques (faible volume annuel) ou bien des outillages plus coûteux lorsque les volumes le justifient (aluminium, acier, etc.). Particulièrement pour les faibles volumes de production, les coûts d’outillages peuvent représenter une grosse proportion du coût global de fabrication. Comprendre comment les outillages seront amortis devient ainsi crucial pour obtenir un coût de procédé efficient. Cet exemple est très bref, mais il permet de démontrer que les coûts en capital ne doivent pas se limiter à l'achat de l'équipement de base, mais doivent prendre en considération des paramètres tels que le volume de production et les coûts d'installation afin d'établir un portrait plus complet. Une estimation précise des coûts en capital est importante considérant que ces coûts représentent une proportion élevée du coût total de fabrication (Schubel, 2012).