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1. Précisions sur le processus

Tableau 32 : Précisions sur le processus de décongélation du MTI Yescarta® au laboratoire de thérapie cellulaire

La décongélation est sous la responsabilité du pharmacien de la PUI et dépend des Bonnes Pratiques de Préparation. Comme pour la réception, le pharmacien de la PUI rejoint un technicien ou une technicienne chargé(e) d’effectuer les tâches de préparation et de transfert du MTI vers le laboratoire de l’UTC. La décongélation est effectuée par un technicien du CTC dans l’un des deux salles blanches de classe C du laboratoire de thérapie cellulaire. Le pharmacien et le technicien sont tous deux équipés conformément aux exigences de la manipulation en salle blanche de classe C (masque, gants, charlotte, surblouse, sur-chausses).

92 La température de l’eau du bain-marie est mesurée avec un thermomètre externe et doit être à 37°C. La poche de médicament est suremballée avec un emballage stérile sous flux laminaire, puis est plongée dans le bain-marie. La décongélation suit la procédure Kite qui recommande de sortir la poche du bain-marie une fois qu’il ne reste plus de glaçon à l’intérieur. Elle prend environ 5 minutes. Les PTC cryopréservées auxquelles sont habituées les techniciens ne sont pas décongelés de la même façon à l’IPC (et à Saint-Eloi). Les procédures relatives aux CSH conseillent de laisser un glaçon en fin de décongélation pour que la poche puisse finir de se décongeler pendant le transport de la poche au lit du patient. De plus, alors que des effets secondaires peuvent être consécutifs à l’injection de DMSO, le cryoprotecteur qui permet de congeler les cellules vivantes à des niveaux de viabilité et de fonctionnalité importants n’est pas laver en fin de décongélation (89).

Une fois décongelé, le MTI suremballé est étiqueté puis transporté par le pharmacien de la PUI à l’aide de la mallette de transport consacré au transfert de PC à l’intérieur de l’établissement. Il l’apporte au poste infirmier d’un des services cliniques d’hématologie dans l’IPC 4. Le pharmacien note sur les documents appropriés les horaires de début et de fin de décongélation. Pour l’efficacité du traitement, c’est l’étape la plus critique sous la responsabilité directe du pharmacien. Il libère la poche l’avoir inspectée et étiquetée.

Figure 30 : Photos relatives au processus de préparation du MTI Yescarta®

De la gauche vers la droite : dry-shipper de l’UTC, bain-marie thermostaté, étape de suremballage de la poche de Yescarta pour

93 2. Identification et évaluation des modes de défaillances

Tableau 33 : AMDEC du processus de décongélation de la poche de cellules CAR-T du patient à administrer

4 risques faibles ont été identifiés pour le processus de décongélation, le risque E9R1 ayant la valeur la plus élevée :

E9R1 (C=18) : L’apparition de brèches sur la poche au cours de la décongélation existe mais est rare (une à deux fois tous les 5 ans). Si c’est le cas, une procédure de sauvegarde des cellules déjà en place pour les préparations de thérapie cellulaire permet de recueillir les cellules qui sortent de la poche dans l’emballage secondaire stérile. La procédure dégradée indique de tourner la poche pour mettre la brèche vers le haut pour limiter les fuites dans le double emballage stérile. La décision d’injecter le MTI revient ensuite au médecin responsable de l’injection et au laboratoire Gilead, qui peuvent exiger des contrôles qualité avant de prendre leur décision.

3. Action(s) mise(s) en place à l’issue de l’AMDEC

Aucune action n’a été mise en place pour ce processus, les actions de maîtrise de l’UTC et suffisent à manager le risque autour de la décongélation du MTI.

Les optimisations ce processus ne relève pas de la gestion du risque mais de l’amélioration des soins. Cette étape clé reste l’une des moins bien renseignée en terme de recherche scientifique, puisque les hôpitaux administrant le traitement n’ont pas encore la possibilité d’effectuer des échantillons sur les cellules CAR-T des patients inclus dans les protocoles de traitement par CAR-T commerciales ou en essai clinique.

94 4. Comparaison du niveau de risque des processus avec le CHU Saint-Eloi

Voir tableau 14 (p.68)

E9R1 : Le fait de travailler en ZAC de classe C pour effectuer la décongélation se justifie par l’existence du risque de fissure. L’accomplissement de la procédure dégradée sera plus simple que dans un SAS de classe D où le technicien n’est pas habitué à effectuer la décongélation (environnement plus petit, contamination potentielle plus grande). La gravité de l’évènement est donc plus faible qu’au CHU Saint-Eloi.

E9R5 : A l’IPC, le Yescarta® est transféré dans un dry-shipper puis la cassette est sortie du dry-shipper dans la salle de décongélation au niveau du laboratoire de thérapie cellulaire, le transfert se fait sans plateau dans un temps court. Au CHU Saint- Eloi, un plateau métallique est utilisé pour transférer le MTI de la zone de cryoconservation à la salle de décongélation, l’équipe de l’UTC a précisé lors de notre rencontre qu’il était déjà arrivé que la cassette glisse du plateau, heureusement la poche n’avait pas été endommagée. La vraisemblance de ce risque est donc plus élevée à l’UTC. Le laboratoire a été notifié de ce problème technique lié à l’absence de « grip » sur la cassette, qui pourrait résoudre les problèmes d’adhérence avec le plateau métallique utilisé au CHU Saint-Eloi.