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La vision du vélo par des décideurs africains Avant tout, je souhaite replacer la technique des enquêtes dans le paysage des différentes méthode

de recherche. Elle fait partie de la classe des méthodes de recherches qualitatives, et plus

particulièrement des méthodes passives. Ces dernières regroupent les entretiens et les observations. Les entretiens peuvent être classés par niveau de directivité

Entretien directif ou questionnaire,

• Entretien semi-directif au cours duquel on pose quelques questions ouvertes, • Entretien non directif ou libre.

Ensuite la définition du thème d'étude était relativement simple : le vélo dans votre ville, mais j'ai souhaité l'ouvrir plus largement aux modes non-motorisés.

J'ai donc commencé à travailler sur la méthodologie des enquêtes. Je me suis appuyé sur un ami (Gaël Madouas) qui avait fait des enquêtes dans le cadre de ses études en sociologie. Il a pu me fournir un de ses cours qui m'a beaucoup aidé (“Troisième exposé - Construire l’instrument

d’observation,” 2010). Pour la rédaction, j'ai pu obtenir des conseils de Martin Stucki de Transitec, de Véronique Michaud du CVTC qui m'ont permis d'assurer la bonne compréhensibilité de mes questions. Cette aide a été très importante et, sans cela, je pense que je n'aurais pas pu traiter les résultats.

J'avais deux contraintes à prendre en compte. Premièrement, le groupe de personnes enquêtées était déjà défini. Les personnes enquêtées étaient des africains francophones travaillant sur la thématique des transports ou de l'urbanisme se rendant en France pour acquérir de une formation dans ce domaine. Deuxièmement, le temps disponible pour chacun des groupes ne me permettait pas de faire des entretiens individuels ce qui a orienté mon choix de l'entretien directif sur papier. Ce questionnaire étant facultatif et mon objectif était d'assurer la participation du plus grand nombre, j'ai pris soins de faire des questions claires et accessibles permettant à tous de répondre, y compris les personnes qui ne se sentaient pas concernés par la problématique.

Un premier groupe assistait à une formation organisée par l'AFD sur 7 jours et passait une journée à Lyon, le 20 mai. Cette journée était très chargée, elle était organisée comme une visite de

questionnaire à ce groupe pour qu'il le remplisse lors de leur voyage retour vers Marseille. Martin Stucki du bureau d'étude Transitec accompagnait ce groupe tout le long de la semaine et a

encouragé les personnes en formation à remplir ce questionnaire.

Le deuxième groupe participait à une formation organisée par CODATU à Marseille entre le 2 et le 7 juin. L'organisation étant assurée par nos soins, nous avions plus de liberté pour faire passer le questionnaire. Cela m'a également permis d'être présent pendant deux des journées de formation avec les participants. J'ai pu discuter avec certains d'entre eux sur les temps de pauses de leur vision du vélo et de son possible développement dans leurs villes. La distribution du questionnaire a été faite à l'occasion d'un voyage en train vers Marseille, par mon maître de stage.

Les personnes étudiées ne sont pas représentatives de la population de leur pays. Elles font partie de la classe sociale dirigeante. Certains d'entre eux ont passé du temps en Europe pour leurs études ou une partie de leur carrière. Leurs expériences et leurs niveaux de responsabilités varient et peut peut-être avoir une influence sur les réponses qu'ils donnent.

Après une réflexion sur les écueils à éviter pour pouvoir exploiter les résultats du questionnaire, j'ai identifié cinq points auxquels je devais faire particulièrement attention.

• Limiter le nombre de questions intimes (une question est intime à partir du moment ou aucune personne ne peut répondre à la place de la personne enquêtée). Si des questions intimes sont inévitables il faudra les traiter par la méthode de l’entonnoir ou d'autres méthodes d'atténuation. (“Troisième exposé - Construire l’instrument d’observation,” 2010) • Se concentrer sur des faits pour illustrer chaque opinion ou intention. Cela permet plus

facilement une comparaison et permet de ne pas trop s'éloigner de la vérité.

• Ne pas donner trop vite d'orientation vers le vélo. Je souhaite recueillir l'avis d'un maximum de personnes et ne pas avoir que les personnes qui sont intéressées par le développement du vélo sinon cela créera un biais important dans les opinions ressortant de mon enquête. • Connaître le contexte lié à la ville et à la personne. J'ai donc choisi de poser des questions

sur les problèmes majeurs de transport ou sur les données auxquels la personne pouvait accéder. Ceci pour un mieux comprendre le contexte mais également faire le lien entre les réponses données et le contexte.

• Me rapprocher d'enquêtes déjà utilisées pour avoir des résultats à comparer. Je me suis basé sur les thèmes abordés par l'enquête faite auprès des leaders d'opinion de Jean-Michel Cusset (Cusset et al., 1995) ou des questions de l'enquête pour les maires membres du CVTC (Club des villes et territoires cyclables, 2013).

J'ai choisi de prendre appui sur les spécificités de la population enquêté : • Être aux commandes de la politique de transport ou de l'urbanisme

• Être en lien avec la population et les décideurs ou même de faire partie des décideurs. Au sein de mon questionnaire, (voir annexe) des questions ouvertes et des questions fermées étaient posées. Au total 36 personnes ont répondu, 19 dans le groupe du 20/05 et 17 dans le groupe du 05/06. On s'intéressera uniquement aux questions fermées et nous allons chercher à dénombrer les différentes types de réponses.

Nous souhaitons connaître leur vision par rapport à ce mode de déplacement, et savoir si des volontés politiques émergent, s’il est acceptable politiquement de vouloir développer le vélo.