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CHAPITRE I : GENERALITES

5. Traitements des échantillons

5.5. Cycle reproducteur

L’étude des modalités de la reproduction est réalisée en utilisant trois paramètres complémentaires : l’indice de condition, le rapport gonado-somatique et le suivi histologique des gonades. Les deux premiers sont à caractère quantitatif et le troisième à caractère qualitatif.

L’indice de condition et le rapport gonado-somatique sont facile à mettre en œuvre et permettent de cerner dans les meilleurs délais les principaux phénomènes du cycle de

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reproduction (gamétogenèse et périodes d’expulsion des gamètes). Quant au suivi histologique, il est plus long à mettre en pratique, mais il offre néanmoins la possibilité de suivre les stades d’évolution gonadique, notamment les phases de repos et de restauration des gonades après l’émission des gamètes.

5.5.1. Indice de condition (IC)

L'indice de condition nous donne une idée de l'état physiologique des individus d'une population (Bodoy et Massé, 1978; Lucas et Beninger, 1985). En effet, cet indice permet d'estimer la part de la matière organique émise lors de la reproduction (Bodoy et Massé,

1978). Selon Pellerin–Massicotte (1994), il est aussi un indicateur général de stress et de la

santé des organismes.

L'indice de condition (IC) choisi dans la présente étude est celui proposé par Pellerin-

Massicotte et al., (1989). Il va nous permettre de suivre les étapes de la gamétogénèse et les

périodes des émissions de gamètes. Il est calculé de la manière suivante :

I.C = (Poids frais de la chair/poids total)*100

5.5.2. Rapport gonado-somatique (RGS)

L’indice gonadique exprime la relation entre un descripteur quantitatif de l’appareil sexuel et un descripteur quantitatif des organes somatiques. L’indice le plus généralement employé est appelé rapport gonado-somatique (RGS).

Le RGS a été calculé chez les femelles matures (≥28 mm) de P. rustica selon l’équation :

RGS = (Pg/Pc)*100

Pg : poids de la gonade Pc : poids de la chair

5.5.3. Histologie des gonades

Mensuellement, les gonades des femelles matures (> 28 mm) sont utilisées pour l’examen histologique, afin de déterminer les différents stades de développement gonadique. Après dissection, les ovaires sont immédiatement fixées dans du formol à 10%.

Les différentes étapes de la technique d’histologie classique ont été appliquées selon la méthode décrite par Martoja et Martoja (1967) :

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 Fixation : le fragment de la gonade est placé dans une cassette d’histologie, et conservé dans un fixateur d’histologie le Bouin alcoolique (26 ml formol, 7 ml acide acétique, 45 ml acide picrique (1% dans l’alcool 95°) ,75 ml eau distillé) durant 48 heures.

 Pré inclusion : les échantillons ont ensuite été déshydratés dans deux bains successifs d’éthanol et de trois bains de butanol, pour finalement être imprégné dans la paraffine, quatre bains de 24 heures ont été effectués.

 Inclusion : les tissus imprégnés de paraffine doivent ensuite être inclus dans un bloc de paraffine, que l’on moulera autour des tissus sur banc d’inclusion. Le socle du moule est constitué par la cassette d’histologie annotée afin de conserver la référence de l’individu. Une fois solidifié, le bloc de paraffine est débité en prisme autour du fragment de tissus.

 Réalisation des coupes : les blocs de paraffine contenant les tissus sont coupés à l’aide d’un microtome. Ils sont d’abord dégrossis jusqu’à ce que la coupe passe par la totalité de la section de la gonade, puis coupés à 5 μm d’épaisseur. Les coupes sont déposées sur une lame de microscope, ensuite étalées à l’aide d’une plaque chauffante à 30°C et sécher à l’étuve de 60°C pendant 1 heur.

 Coloration : Afin d’obtenir une coloration contrastée des tissus reproducteurs, on utilise une coloration hématoxyline-éosine (Martel, 2005). Les tissus sont déparaffinés par des bains successifs de xylène, puis hydratés dans l’alcool avant d’être plongés dans des colorants, et rincés une deuxième fois par des bains d’alcool, puis xylène. En fin, les lames sont montées avec quelques gouttes de baume de Canada en les recouvrant d’une lamelle.

Les préparations histologiques ont été observées sous un microscope optique avec deux grossissements (X10 etX40), selon la taille des cellules. Le microscope été muni d’une caméra vidéo afin d’enregistrer les images.

Les différents stades de développement gonadique sont décrits d’après l’échelle adopté par

McCarthy et al., 2008 (pour les espèces P. vulgata et P. ulyssiponensis), Belkhodja et al. (2011) pour P. caerulea, et modifiée par Prusina et al. (2014) pour l’espèce Patella rustica (Tab.2).

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Tableau 2: Apparence histologique des stades de développement gonadique chez P. rustica

(adopté et modifié par McCarthy et al., 2008 et Belkhodja et al., 2011).

Stade 1 Phase de repos sexuel (RS) : les gonades sont vides et relâchées, tissu conjonctif très abondant,

quelques gamètes indifférenciés sont présents dans ce stade. Stade 2

Phase de début de développement ou début de gamétogenèse (DG) : développement des

gamètes ; dans la lignée mâle, développement d’un épithélium germinal sur les bords des différents tubules avec quelques cellules germinales au centre de ces lobes; dans la lignée femelle, les ovocytes commence leur vitellogenèse au niveau des acini.

Stade 3

Phase de fin de développement ou gamétogenèse (G) : les tubules sont remplis de cellules à

différents stades de maturation chez le mâle ; chez la femelle, les ovaires sont remplis par plus d’ovocytes matures et d’ovocytes en cours de vitellogenèse.

Stade 4 Phase de maturation (MT) : la gonade a atteint son volume maximal (gonade en réplétion), elle

est remplie majoritairement d’ovocytes matures chez la femelle et de spermatides et de spermatozoïdes chez le mâle.

Stade 5

Phase d’émission des gamètes (EG) : chez le mâle, les tubules commencent à se vider laissant

apparaître une lumière centrale avec des queues de jeunes spermatozoïdes. Chez la femelle, évacuation des ovocytes à l’extérieur des ovaires, ces derniers prennent un aspect beaucoup plus lâche.

Phase de post-ponte : déstructuration de la gonade ; les tubules gonadiques régressent chez le

mâle, des gamètes non émis sont lysés. Tissu conjonctif abondant. Plusieurs hémocytes sont observés au niveau du tissu conjonctif (dans les ovaires chez la femelle et dans les tubules chez le mâle).

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