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3. MÉTHODOLOGIE

3.3 CUEILLETTE DE DONNÉES

La cueillette de données, communément appelée le «terrain», s’est déroulé durant les mois de janvier à octobre 2012. Nous mentionnerons plus loin les raisons qui nous ont poussées à étendre la recherche de participants sur une période aussi longue. Il faut savoir que huit entretiens se sont déroulés entre les mois de février et avril, deux furent réalisés au mois de juin, un au mois de septembre et cinq au mois d’octobre.

Afin d’engager la communication avec un nombre suffisant d’entreprises, les contacts personnels et professionnels se sont avérés indispensables. Pour la moitié d’entres eux, la prise de contact initiale s’est effectuée par téléphone et ensuite, une courte description du projet a été transmise par courriel. Quant à la seconde moitié des participants, la communication s’est effectuée essentiellement par courriel. Le projet a aussi été transmis aux membres de l’organisation ASIS, chapitre de Montréal. Un seul individu a répondu à l’appel. Étant donné la sensibilité du sujet (comme nous l’avons expliqué plus tôt), être confronté à un taux particulièrement élevé de refus et d’absence de réponse est une problématique à laquelle nous nous attendions : c’est d’ailleurs pourquoi la collecte de données s’est étendue sur une aussi longue période. Ainsi, une fois le premier contact établi, nous avons entrepris de fixer des rendez-vous avec les personnes intéressées.

3.3.1 Condition de réalisation des entretiens

En ce qui concerne les conditions de réalisation des entretiens, le choix du lieu et de la date a principalement été déterminé selon les disponibilités du participant. Nous avons cependant suggéré que l’entretien ne se déroule pas dans le bureau du gestionnaire mais plutôt, dans un autre local à l’intérieur de l’entreprise et ceci, pour deux raisons : éviter d’être interrompu durant l’entretien (nous en rediscuterons plus loin) et conserver la dimension contextuelle de l’entreprise. Sur les 15 participants rencontrés, cinq d’entres eux ont utilisés leur bureau alors que neuf autres ont privilégiés la salle de conférence.

Un seul participant a choisi de me rencontrer dans un café attenant les bureaux administratifs de la société. Ce choix pourrait s’expliquer par la nature des activités de l’entreprise, activités qui impliquent un risque d’espionnage potentiellement élevé, comme en témoigne son historique.

Les trois premiers entretiens ont débuté avec une consigne initiale qui s’articulait de la façon suivante : «Comment s’effectue la gestion des risques informationnels dans votre entreprise?» Après retranscription des discours, on pouvait rapidement se rendre compte qu’après quelques minutes, il fallait revenir au point de départ afin de mieux définir l’objet de l’entretien. C’est pourquoi il a été nécessaire de reconsidérer la consigne initiale en intégrant une définition du risque informationnel qui demeurait somme toute, relativement large. Cette consigne a pris la forme suivante : «Comment s’effectue la gestion des risques informationnels dans votre entreprise ? Par risques informationnels, j’entends par là, tout ce qui peut menacer l’intégrité des données confidentielles de votre entreprise?» Présentée de cette façon, la consigne «…définit le thème sur lequel l’interviewé est invité à s’exprimer» tout en favorisant l’expression des «schémas mentaux» propre à chaque individu (Fenneteau 2002, p.20-21).

Au cours de l’entretien, nous devions, pour atteindre les objectifs de notre recherche, discuter intégralement de quatre grands thèmes. Chaque thème, en lien direct avec les objectifs spécifiques de la recherche, comportait plusieurs sous thèmes, lesquels ont été évoqués spontanément par plus de la moitié des participants. Les quatre principaux thèmes devant être abordés étaient les suivants :

1) le patrimoine informationnel;

2) le processus d’identification et de hiérarchisation des risques (ou menaces); 3) la dynamique entre les intervenants (internes et externes);

4) le rôle et les responsabilités du gestionnaire de la sécurité en matière de gestion des risques informationnels.

Dans la plupart des cas, la prise de notes s’est avérée un instrument efficace de rappel puisque certains discours étaient relativement décousus et d’autres, plutôt passionnés. La dynamique propre aux relances en fut ainsi simplifiée.

3.3.2 Cadre contractuel de l’entretien

Avant que les entretiens ne débutent, certaines règles de conduites devaient être respectées. En premier lieu, je devais me présenter et définir les rôles de chacun en créant, dans la mesure du possible, un climat de confiance et de crédibilité. Ensuite, je devais revenir brièvement sur les «finalités» de l’étude en m’assurant que le participant saisi bien l’importance de l’entretien qui allait se dérouler (Poupart 1997). «Cela souligne l’utilité du travail que l’interviewé va effectuer et l’encourage à parler» (Fenneteau 2002, p.18). Le document intitulé «Renseignements aux participants» a servi de cadre à cet exercice. Une fois ces points clarifiés, le formulaire de consentement a été remis au participant. Notons que plus de la moitié d’entres eux ont préféré recevoir une copie de ce formulaire par courriel avant la tenue de la rencontre. Il a aussi été utile de répéter au participant que l’information transmise serait traitée selon des règles très strictes de confidentialité et d’éthique imposées par l’université. Chaque participant a aussi été avisé qu’il était libre d’accepter ou de refuser d’être enregistré : un seul participant a refusé d’être enregistré. Avant chaque entretien, il fallait souligner l’importance d’utiliser un magnétophone dans la mesure où l’intégralité du discours permet de demeurer fidèle aux propos du participant. La durée de l’entretien a aussi été précisée en insistant sur le fait qu’il est essentiel de ne pas être interrompu en cours de route. En plus de prolonger l’entretien, ces interruptions involontaires peuvent affecter la fluidité du discours et donc interférer sur les schémas cognitifs du participant.

Finalement, afin de pouvoir procéder à une analyse rigoureuse, il a été nécessaire de créer deux fiches signalétiques : l’une pour l’entreprise, l’autre pour le gestionnaire. Ces deux fiches, qui peuvent être consultées en annexe, ont pu être complétées avant la tenue de l’entretien. Le fait d’avoir pris connaissance de ces documents (fiches signalétiques et

formulaire de consentement) avant la rencontre m’a permis de respecter le temps (1h30) qui m’était alloué et par le fait même, a facilité le bon déroulement de l’entretien.