2. CHAPITRE 1 : Revue de littérature 4
2.7. Croissance et développement postnatal du massif craniofacial 18
2.7.3. Croissance et développement postnatal de la face 25
2.7.3.1. Croissance et développement postnatal du complexe naso-
maxillaire
À la naissance, le complexe naso-‐maxillaire, quoique bien développé, occupe un volume moins important que la voûte crânienne.
Le septum nasal, très actif durant les premières années de vie subit une croissance interstitielle cartilagineuse, et permet une croissance antérieure et verticale significative du complexe naso-‐maxillaire. À l’âge de 7 ans, la capsule nasale
cartilagineuse s’ossifie et le septum nasal demeure cartilagineux tout le reste de la vie.[4]
En ordre croissant d’importance, le complexe naso-‐maxillaire se développe latéralement, antéro-‐postérieurement puis verticalement.[7] L’os maxillaire effectue un mouvement total net antérieur et inférieur par rapport à la base crânienne antérieure. À la naissance, la largeur du complexe naso-‐maxillaire est particulièrement importante due au développement important de la base du crâne et des orbites. Pendant les deux à trois premières années de vie, la croissance en largeur continue grâce à l’expansion du cerveau.[47] La croissance céphalique et orbitaire, ainsi que l’allongement de la base crânienne antérieure permet le développement antéro-‐postérieur du complexe naso-‐maxillaire. La croissance antéro-‐postérieure, contrairement à la croissance verticale, demeure relativement constante durant l’adolescence. Un pic de croissance du développement vertical du maxillaire est observé durant l’adolescence, pic apparaissant environ au même moment que le pic de croissance staturale. Pendant ce temps, le septum nasal croît verticalement et le complexe naso-‐maxillaire se déplace inférieurement par rapport à la base crânienne antérieure.
La croissance du complexe naso-‐maxillaire continue pendant toute l’enfance et l’adolescence, avec une composante verticale plus importante que celle antéro-‐ postérieure en grande partie dû à l’augmentation de la capacité pulmonaire, l’influx augmenté d’air et le développement des sinus. En plus de cette croissance, le complexe naso-‐maxillaire effectue également une rotation dans le sens anti-‐horaire étant donné un déplacement inférieur plus important de la partie postérieure. Cette rotation est souvent masquée par une résorption osseuse plus importante au niveau de la partie antérieure des fosses nasales. Les sutures circummaxillaires et inter-‐ maxillaires, constituant des sites de croissance, répondent à ce déplacement du complexe par une apposition osseuse à leur niveau.
2.7.3.2. Croissance et développement postnatal de la mandibule
Le condyle mandibulaire et la partie supérieure de la branche montante sont les parties de la mandibule exhibant le plus de remodelage.
Le condyle mandibulaire, possédant une importance capitale au niveau de la fonction articulaire et des mouvements de la mandibule, possède un rôle significatif dans la croissance mandibulaire par le biais de son cartilage. Chez les nouveaux-‐nés, le cartilage condylien, constitué de cartilage secondaire, forme une couche assez épaisse de 1.25 à 1.5 mm, celle-‐ci s’amincissant beaucoup avec le temps, ayant une épaisseur d’environ 0.3 mm en dentition mixte. Cet amincissement du cartilage condylien serait causé par les changements fonctionnels associés au développement de l’occlusion. La couche de cartilage demeurerait relativement mince, mais active, en dentition permanente, jusqu’à l’âge de 20 à 30 ans, où celle-‐ci commencerait à disparaître pour se transformer en corticale osseuse.
À la naissance, l’éminence articulaire de l’os temporal est plate et le disque articulaire est très vascularisé. Vers l’âge de 3 ans, durant la dentition primaire, la surface plate de l’os temporal commence à développer une forme en S, caractéristique de la future éminence articulaire. Également, le disque commence à devenir avasculaire dans sa région centrale. Avec l’âge, la fosse glénoïde de l’os temporal s’approfondit grâce à une combinaison d’apposition osseuse au niveau de l’éminence articulaire et, à un moindre degré, de résorption osseuse dans la région supéro-‐ postérieure de la fosse. Ce remodelage sera complété vers l’âge de 40 ans.
Également, à la naissance, les deux parties de la mandibule sont unies au niveau de la ligne médiane de la symphyse mentonnière par une articulation fibreuse. Cette suture fusionnera à la fin de la première année de vie.
Le nouveau-‐né exhibe une branche montante mandibulaire très courte. Avec la croissance, celle-‐ci démontre une augmentation importante au niveau vertical et transverse. Au même moment, le corps mandibulaire croît en longueur, permettant le développement et l’éruption de la dentition mandibulaire. Avec la croissance, l’angle
gonial diminue, mais l’angle entre les deux corps mandibulaires augmente. Les régions postéro-‐inférieure et supérieure de la branche montante, incluant le condyle, et la région postéro-‐supérieure du procès coronoïde sont appositionnelles alors que les régions antérieure et inférieures de la branche montante sont résorptives. Étant donné que la branche montante croît plus verticalement que la partie antérieure de la mandibule, celle-‐ci effectue une rotation anti-‐horaire pendant la croissance. Par contre, un petit pourcentage d’individus exhibe une rotation horaire (voir Figure 13).
Figure 13 : Directions de croissance de la mandibule
La forme et le développement de la région de l’angle gonial est dépendante de la fonction musculaire; en effet, les muscles masséter et ptérygoïdien interne y ont leurs fibres directement attachées. La forme et le développement du procès coronoïde est quant à lui influencé par la fonction du muscle temporal.
Par rapport au reste du crâne, la mandibule, pendant sa croissance et son développement, effectue un mouvement total net antérieur et inférieur, à l’image du massif craniofacial.[7, 47]