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I :PRESENTATION DE L’ESPECE ABRICOTIER (PRUNUS

I- 2-1 : Croissance et développement :

Par rapport aux autres Prunus, l’abricotier présente une particularité assez remarquable dans le mode de croissance de la pousse annuelle. En effet, le méristème apical, après avoir mis en place un certains nombres d’entre-nœuds meurt et le bourgeon terminal se nécrose et chute, laissant une cicatrice longtemps visible. Il marque ainsi la fin d’une unité de croissance (Vidaud, 1980 ; Audubert et Lichou, 1989 ; Lichou, 1998). La mort du méristème apical peut être du à un accident climatique (froid, stress hydrique), à une concurrence importante entre croissance des fruits et celle végétative ou à une carence Lichou, (1998).

Après trois semaines ou plus, de nombreux rameaux qui se sont arrêtés au début de l’été reprennent leur croissance à partir du bourgeon axillaire (le plus proche du sommet) qui prend le relais et forme une seconde unité de croissance. Ce relais forme un léger angle avec la première partie du rameau, témoignant ainsi de son origine latérale. La ramification et dite sympodiale (Audubert et Lichou, 1989 ; Lichou, 1998).

Cette seconde unité de croissance termine de la même façon sa croissance que la première et il peut y avoir, selon le climat, la variété et la charge de l’arbre (en particulier sur les pousses vigoureuses) l’apparition des pousses de troisième ou même de quatrième ordre achevant leur croissance toujours selon la même modalité : la pousse et dite polycyclique

(Vidaud, 1980 ; Lichou, 1998).

Chez l’abricotier, chaque nouvelle pousse est en fait un anticipé de la précédente, c’est à dire de l’évolution d’un bourgeon très récemment formé et n’ayant pas subit de dormance : les nouvelles portions de rameaux représentent ainsi des parties néoformées. (Vidaud,

1980 ; Lichou, 1998).

Il est important de signaler également que la proportion de rameaux à une seule unité de croissance (01u.c) est plus élevée en climat pré-continental qu’en climat méditerranéen ; de même, les jeunes arbres ont tendance a avoir un allongement prolongé de la première unité de croissance. L’époque et la vitesse d’allongement des rameaux sont également influencées par les porte- greffes (Audubert et Lichou, 1989).

Le développement de l’oeil à bois, compte tenu de sa position sur le rameau ou sur la branche et de la quantité de sève qu’il reçoit, donne naissance à des productions fruitières comme le gourmand, les rameaux mixtes, les rameaux à bois ou les bouquets de mai (Fig n° 01) (Bretaudeau, 1979 ; Breteaudeau et Faury, 1992).

- Le gourmand : C’est un rameau long à fort empattement constitué par des yeux à bois très espacés entre eux ; il est plus souvent porteur de nombreux anticipés et fructifie aisément à son extrémité. (Lamonarca, 1979 ; Bretaudeau, 1979). Le gourmand peut jouer un rôle très important dans le renouvellement de la Charpentière défectueuse.

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- Rameau mixte : Appelé également brindille ramifiée. C’est l’organe le plus

important pour la production d’abricots de qualité ; d’où l’intérêt de bien favoriser sa formation et son développement (Gautier, 1982). Il porte à la fois des yeux à bois et des boutons floraux qui sont surtout localisés dans sa partie médiane et supérieure ; le rameau mixte se termine par un œil à bois. Le nombre de boutons floraux portés par un rameau mixte dépend de la longueur de ce dernier et même du type de variétés.

- Rameau à bois : C’est un rameau plus court et grêle qui ne porte que des yeux à bois.

- Bouquet de mai : Production fruitière courte, portant à son extrémité un œil à bois et plusieurs yeux à bois et boutons floraux en position latérale (Coutanceau, 1962).

Les variétés Nord africaines fructifient souvent sur les bouquets de mai (Benaaziza, 1991).

- Rameau anticipé : Il apparaît la même année que le rameau qui le porte. Il est mince et porte des yeux stipulaires à la base et les bourgeons floraux sont assez fréquents

(Bretaudeau, 1979). Les fruits qu’il porte sont de petit calibre par rapport à ceux des

autres productions fruitières.

Fig n° 01 Productions fruitières de l’abricotier

I-2-2 : Reproduction :

1-2-2-1 : Induction florale :

Elle se réalise l’année qui précède la floraison. Elle commence en juin et se poursuit jusqu’en fin d’été en période de ralentissement de la croissance (Lichou, 1998). La formation des bourgeons floraux nécessite de la part de l’arbre un état physique convena-ble qui dépend des conditions du milieu au cours de cette période, mais ces conditions sont également déterminantes pour l’élaboration des réserves par l’arbre

L’induction florale dépend très vraisemblablement des réserves glucidiques disponibles.

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foliaire, de la photosynthèse, d’une croissance modérée et de l’absence des fruits (concurrence) dans le phénomène de l’induction florale. Après leur formation, les bourgeons floraux entrent progressivement en dormance au cours de l’été. Dés lors, ils devront passer par différentes phases de développement avant de s’épanouir.

- Une croissance très lente : Les bourgeons floraux ayant un aspect dormant (stade A). Cette période de croissance lente des bourgeons correspond au temps nécessaire à la levée de dormance par le froid ; elle débute en octobre et sa durée dépend du climat, mais aussi des exigences de la variété.

- Une réactivation qui se traduit par un gonflement des bourgeons (stade B) : la réactivation est d’autant plus précoce qu’un cultivar est mois exigeant en froid et/ou que les conditions régionales de températures satisfont plus précocement les besoins en froid.

- Une croissance rapide pendant laquelle les boutons floraux évoluent en fleurs (stades C, D, E, F) : Selon Lichou, (1998), la croissance est d’autant plus rapide qu’un cultivar est mois exigeant en chaleur et/ou que les conditions de cultures satisfont plus rapidement les besoins en chaleur.

1-2-2-2 : Floraison :

Les fleurs sont portées par des portions de rameaux de 01 an y compris les bouquets de mai dont seul l’extrémité possède des fleurs. Ainsi, sur les rameaux courts âgés, seule la portion ayant poussé l’année précédente porte des fleurs. Les rameaux longs portent des fleurs latéralement de plus en plus nombreuses vers les extrémités des unités de croissance. La présence de fleurs est quasiment nulle dans la partie basale de la première unité de croissance ayant poussée rapidement au début du printemps. Par contre, la floribondité augmente avec les unités de croissances successives.

Il faut également signaler que la floraison de l’abricotier est échelonnée, elle commence sur les rameaux courts et à la base des rameaux longs, puis s’échelonne vers le sommet plus ou moins rapidement selon les conditions climatiques (Lichou et Jay, 1996 ; Combe,

1996, in Lichou, 1998).

1-2-2-3 : Fructification :

La fructification de l’abricotier s’établit principalement sur les bouquets de mai, les chiffonnes et les rameaux courts. Contrairement à ce qui se passe sur le pêcher, le bois de deux et quatre ans sont capables de fructifier (Gautier, 1980b et 1988).

I-3 : Exigences de l’abricotier