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ii) Critères d’insomnie selon le Diagnostic and Statistical Manual of Sleep Disorder (DSM-5).

Critères diagnostiques du trouble d’insomnie selon le DSM-V(34)

A. La plainte principale est une insatisfaction concernant la quantité ou la qualité du sommeil, associée à un ou plusieurs des symptômes suivants : - Difficulté d’endormissement.

- Difficulté de maintien du sommeil caractérisée par des réveils fréquents ou des problèmes à retrouver le sommeil après un réveil.

- Réveil matinal précoce assorti d’une incapacité à se rendormir.

B. La perturbation du sommeil est à l’origine d’une détresse marquée ou d’une altération du fonctionnement dans les domaines social, professionnel, éducatif, scolaire ou dans d’autres domaines importants.

C. Les difficultés de sommeil sont présentes au moins trois nuits par semaine.

D. Les difficultés de sommeil sont présentes depuis au moins trois mois.

E. Les difficultés de sommeil sont présentes en dépit de circonstances adéquates pour dormir.

F. L’insomnie n’est pas mieux expliquée par un autre trouble de l’alternance veille-sommeil ni ne survient exclusivement au cours de ce trouble (ex : narcolepsie, trouble du sommeil lié à la respiration, trouble du sommeil lié au rythme circadien, parasomnie).

G. L’insomnie n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (ex : substance donnant lieu à abus, médicament).

H. La coexistence d’un trouble mental ou d’une autre affection médicale n’explique pas la prédominance des plaintes d’insomnie.

Spécifier si :

Avec comorbidités d’un trouble mental non lié au sommeil, y compris les troubles de l’usage de substances.

Avec une autre comorbidité médicale Avec un autre trouble du sommeil

Spécifier si :

Episodique : Symptômes présents depuis au moins 1 mois mais moins de trois mois. Persistant : Symptômes présents depuis trois mois ou plus.

2.

Physiopathologie.

Bien que de nombreuses recherches ont été et sont réalisées dans le domaine des neurosciences, la physiopathologie de l’insomnie n’est pour le moment pas encore totalement comprise.

Néanmoins, la plupart des modèles décrits, reconnaissent l’enchâssement de facteurs tant biologiques que psychologiques dans le développement mais également l’évolution de l’insomnie chronique.

Sur un plan psychologique on peut citer un modèle largement admit et qui constitue le fondement de plusieurs modèles ; il s’agit du modèle tripartite de Spielman et al(11).

Figure : Modèle tripartite de Spielman et al(11)

D’après ce modèle, il existerait une interaction entre trois types de facteurs :

- Facteurs prédisposants tels que les traits de personnalité, une vulnérabilité biologique etc..

- Facteurs précipitants qui sont des événements de vie stressants tels qu’une séparation, un décès, une période de chômage etc...

- Facteurs perpétuants qui entretiennent le maintien de l’insomnie tels que passer un temps excessif au lit, se coucher de bonne heure, s’inquiéter à propos de la question du sommeil etc.

Ainsi l’interaction entre d’un côté des facteurs prédisposants et de l’autre des facteurs précipitants serait à l’origine de l’apparition d’une insomnie aiguë. Cette insomnie aiguë se solutionne bien souvent avec la résolution ou l’acclimatation aux facteurs précipitants.

Cependant certains patients, probablement ceux qui y sont le plus vulnérable, développent une insomnie chronique qui est maintenue principalement à cause de stratégies de gestion dysfonctionnelles qui engendrent une activation et des éveils conditionnés. C’est-à-dire que le patient va mettre en place des comportements dans le but de résoudre cette insomnie à l’origine aiguë et composer avec les conséquences du manque de sommeil : passer plus de temps au lit, se coucher plus tôt que d’habitude etc. Toutefois ces comportements diminuent l’efficacité du sommeil et constituent la pierre angulaire du développement d’une association entre le sommeil/chambre à coucher et l’activation/éveil. Les stimuli liés au sommeil, plutôt que de faciliter l’endormissement, déclencheraient des réponses d’activation ou d’éveil par le bais de conditionnement classique(11).

Il existe trois niveaux de facteurs prédisposants : - La sur-activation physiologique :

Se manifeste par une augmentation de la fréquence cardiaque, de la température corporelle, une vasoconstriction périphérique ainsi qu’une diminution du niveau de mélatonine(11).

- La sur-activation cognitive :

Parallèlement à cela, des études (Baglioni et al.,2014 ainsi que Perrier et al., 2015) montrent à travers des comparaisons d’électro-encéphalogramme (EEG) entre sujets insomniaques et bons dormeurs des modifications traduisant une activité cognitive accrue chez les patients insomniaques. Cela prédirait un niveau élevé d’éveil, plus que la discontinuité du sommeil elle-même(33).

La sur-activation cognitive se traduit également par une incapacité à contrôler ses pensées au moment de se coucher et/ou lors des phases d’éveils nocturnes.

- La sur-activation émotionnelle :

Elle se caractérise par une réponse plus grande et un temps plus long à revenir à un état émotionnel de base suite à une émotion intense comme un épisode de stress.

Ainsi le patient fait face à des facteurs précipitants, sur lesquels s’ajoute un ou des facteurs prédisposants, le tout se chronicise à cause de facteurs perpétuants.

Parmi ces facteurs perpétuants de nombreux modèles suggèrent que l’interprétation des difficultés de sommeil influencerait de manière importante le cours de l’insomnie. Cela suggère que l’insomnie aurait davantage tendance à se synchroniser chez les patients qui interprète cette difficulté comme une perte de contrôle de son sommeil(11).

De cette manière le patient accroit l’attention qu’il porte au sommeil et a tendance à surveiller davantage les signes de conséquences diurnes corrélés à cette difficulté de sommeil.

Cette surveillance et la détresse émotionnelle qui s’en accompagne déclenchent une inquiétude excessive à propos du sommeil. La peur de ne pas dormir conduit le patient à l’adoption de stratégies dysfonctionnelles pour tenter de « récupérer » du sommeil ce qui a tendance à dérégler le cycle veille-sommeil.

Enfin les croyances erronées par rapport au sommeil et aux conséquences de l’insomnie alimentent également ce qu’on appelle le cycle vicieux de l’insomnie puisqu’elles sont à l’origine une fois de plus de comportements inadaptés et nuisibles au sommeil.

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