• Aucun résultat trouvé

CREANCES SUR L’ECONOMIE : Résilience du crédit bancaire …

Au terme de l’année 2020, l’encours des crédits bancaires a maintenu une orientation favorable dans ce contexte de crise, affichant une croissance de 41 MM.DH ou 4,5% contre +46,5 MM.DH ou +5,3% un an auparavant, pour se chiffrer à 958,1 MM.DH.

Par secteur institutionnel, cette évolution reflète une décélération de la croissance des prêts alloués aux sociétés non financières (SNF) privées à 17,6 MM.DH ou 4,7% contre +24,9 MM.DH ou +7,2%, en lien avec la baisse de l’activité économique.

De leur côté, les crédits accordés aux ménages ont augmenté de 11,3 MM.DH ou 3,4% contre +12,9 MM.DH ou +4% un an auparavant, soutenue par une reprise des prêts aux entrepreneurs individuelles (+3,3 MM.DH ou +9,3% en 2020 contre -748 M.DH ou -2,1%), en liaison avec la mise en place de la « Garantie Auto-Entrepreneurs Covid-19 ».

Crédits bancaires par secteur institutionnel - Variation en MM.DH –

Source : Bank Al Maghreb Pour leur part, les prêts aux SNF publiques ont accusé une accentuation de leur baisse à 231 M.DH ou 0,5% contre -400 M.DH ou -0,8%. Par ailleurs, les crédits aux autres sociétés financières ont affiché une accélération de 10,3 MM.DH ou 7,8% contre +5,6 MM.DH ou +4,4% un an auparavant.

Eu égard à ces évolutions, la structure des crédits bancaires au cours de 2020 demeure marquée par la prédominance des crédits destinés au secteur privé et ce, malgré une baisse de 0,3 point de leur part dans le total des ressources à 77,3% par rapport à 2019. Concernant la part des crédits alloués au secteur public, elle s’est contractée de 0,2 point pour revenir à 7,8% du volume total des crédits bancaires. Ces baisses ont profité aux autres sociétés financières dont la part a progressé de 0,5 point pour s’établir à 14,8%.

Par objet économique, l’évolution du crédit bancaire recouvre les éléments ci-après :

Une sensible progression des facilités de trésorerie de 16,7 MM.DH ou 8,8% contre +12 MM.DH ou +6,8%, son plus haut niveau depuis 2011, résultant d’une accélération des facilités consenties aux SNF privées (+17,5 MM.DH ou

Crédits bancaires par objet économique - Variation en MM.DH-

Source : Bank Al Maghreb

Un repli des crédits à l’équipement (-5,5 MM.DH ou -3% contre +10 MM.DH ou +5,7%), traduisant un repli des crédits octroyés aux SNF privées (-5,4 MM.DH ou -5,2% contre +5,6 MM.DH ou +5,6%) et une accentuation de la baisse de ceux aux SNF publiques (- 1,7 MM.DH ou 3,9% contre -224 M.DH ou -0,5%) ;

Une augmentation des crédits immobiliers (+7 MM.DH ou +2,5% contre +9,4 MM.DH ou +3,5%), attribuée exclusivement à ceux à l’habitat (+7,3 MM.DH ou 3,4% contre +7,9 MM.DH ou +3,8%), soutenue notamment par la réduction des droits d'enregistrement et la suspension de l'application du référentiel des prix des actifs immobiliers. De leur part, les prêts destinés à la promotion immobilière ont reculé de 1,1 MM.DH ou 1,8%

contre +1,4 MM.DH ou +2,4%, en lien avec la morosité de l’activité du BTP ;

Un fort recul des crédits à la consommation (-2,4 MM.DH ou -4,2% contre +4,7 MM.DH ou +7,2%), traduisant le report de l’acquisition de biens durables par les ménages et la dégradation de la situation financière des ménages, conjugués à l’aversion aux risques des banques face à l’aggravation du taux de sinistralité.

Par branche d’activité, le ralentissement des crédits bancaires recouvre :

Un repli des crédits alloués au secteur primaire de 1 MM.DH ou 2,8% contre +2,4 MM.DH ou +6,7%, en lien avec le recul de la valeur ajoutée agricole de 8% en moyenne des 4T-20 ;

Une progression des concours accordés au secteur secondaire (+3,4 MM.DH ou +1,4% contre 2,4 MM.DH ou+1%) recouvrant des hausses des crédits aux activités industrielles (+5,6 MM.DH ou +6,6% au lieu de -1,8 MM.DH ou -2,1%), aux activités extractives (+2,4 MM.DH ou +11,5%

contre +4,4 MM.DH ou +25,8%) et au secteur du BTP (+940 M.DH ou +1% contre +1,2 MM.DH ou

Un ralentissement du rythme d’accroissement des prêts destinés au secteur tertiaire (+38,6 MM.DH ou 6,1%

contre +41,8 MM.DH ou +7,1%), reflétant une hausse des crédits accordés aux Hôtels et restaurants (+3,2 MM.DH ou +23,1% contre -397 M.DH ou -2,8%), et une décélération de ceux alloués aussi bien aux activités financières (+8,6 MM.DH ou +6% contre +9,1 MM.DH ou +6,7%) qu’aux particuliers et MRE (+8 MM.DH ou +2,7% contre +13,7 MM.DH ou +4,7%).

Concernant les créances en souffrance (CES), elles se sont accrues de 10,1 MM.DH ou +14,4%, leur plus haut niveau depuis 2014, contre +4,7 MM.DH ou +7,2% un an auparavant. Cette accélération découle essentiellement des ménages (+5,2 MM.DH ou +17,9%

contre +4 MM.DH ou +15,8%) et des SNF privées (+4,8 MM.DH ou +12% contre +913 M.DH ou +2,3%) et, dans une moindre mesure, des SNF publiques (+620 M.DH ou +171% contre +4 M.DH ou +6,8%).

Taux de couverture des CES - en % I CES / Provisions - en MM.DH

-Source : Bank Al Maghrib

Par branche d’activité et sur la base des dernières données disponibles au T2-20, les taux des CES les plus élevés sont attribués aux secteurs du textile (27,1%), du tourisme (22,2%), des matériaux de construction (22,1%) et des autres industries manufacturières (20%). Par rapport à fin décembre 2019, les hausses les plus importantes ont concerné l’énergie et l’eau (+2,3 pts), les matériaux de construction (+1,5 pt) et les ménages (+1,1 point), alors que des baisses ont été enregistrées au niveau du tourisme (-3,1 pts) et des autres industries manufacturières (-2 pts).

A cet effet, le poids des CES dans le total des crédits bancaires a augmenté de 0,8 point pour atteindre 8,4% en 2020 contre 7,6% en 2019. Ainsi, les taux de sinistralité des SNF privées et des ménages sont passés à 4,7%

(+0,3 point) et 3,6% (+0,4 point) respectivement par rapport à leurs niveaux de 2019. De sa part, le taux de défaut des SNF publiques s’est stabilisé à 0,1%.

Signalons que les impayés faisant l’objet de moratoires ne sont pas comptabilisés comme créances en souffrance.

Ceci dit, le report des échéances, qui a pris fin en juin dernier, a été prolongé jusqu’à la fin de l’année 2020 en faveur des secteurs du tourisme et de l’événementiel alors qu’un examen au cas par cas serait réservé par les banques aux ménages et à leurs clientèles opérant dans les autres secteurs d'activité.

Face à la hausse des créances en souffrance, les banques ont renforcé leurs provisions de 5,7 MM.DH ou 11,7% en 2020 contre +3,3 MM.DH ou +7,3% un an auparavant pour s’établir à 54,2 MM.DH. Ainsi, le taux de couverture des créances en souffrance des banques par les provisions spécifiques ressort à 67,7% contre 69,4% en 2019.

T A U X D E B I T E U R S : B A I S S E D E 4 9 P B S E N 2 0 2 0

Dans un contexte marqué par une orientation monétaire très accommodante, les enquêtes trimestrielles réalisées par BAM ont fait ressortir un recul continu des taux débiteurs en glissement annuel. Cette évolution laisse apparaitre une nouvelle baisse de 49 pbs du taux d'intérêt global au T4-20, après -18 pbs au T4-19 pour revenir à 4,42%. Cette détente a concerné tous les types de prêts bancaires, en l’occurrence les crédits de trésorerie (-58 pbs), à l’immobilier (-43 pbs), à l’équipement (-40 pbs) et à la consommation (-26 pbs).

Evolution des taux débiteurs par catégorie de crédit – en %-

Par secteur institutionnel, l’évolution des taux débiteurs en 2020 laisse apparaitre un recul de 47 pbs à 4,42% des taux appliqués aux entreprises, reflétant des baisses notables de 31 pbs à 4,17% pour les grandes entreprises et de 86 pbs à 4,99% pour les TPME. De leur part, les taux des crédits alloués aux particuliers ont reculé de 40 pbs à 4,98%.