Créativité en conception architecturale

3.4.3.1.1 Fiches idées issues de la génération de concepts architecturaux

Les architectes ont exprimé leurs avis sur la représentation d’idées sous forme de fiches idées. Ils ont dit qu’il est intéressant de produire une trentaine de fiches idée en 3 heures. Ils ont tous été d’accord sur le fait que les idées présentées sur les fiches ont bien fonctionné lors de la génération de concepts.

Les idées illustrées avec une description simple ont accompagné des avantages et inconvénients,

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pouvaient être selon eux très utiles pour constituer des concepts de manière collective et même de manière individuelle.

Les architectes ont considéré très positivement le fait qu’il soit possible de noter n’importe quelles idées émergentes et que ces idées puissent susciter de suite leur imagination. Ils se sont tous accordés à dire que lorsque l’architecte travaille seul, il n’arrive même pas à produire une dizaine de fiches idées,

Figure 65 : Avis critiques sur l’application de l’outil de fiche idées dans les phases amont

En revanche, des aspects inquiétants relatifs aux fiches idées ont été exprimés comme suit :

(1) Un bâtiment comporte divers éléments à considérer. Il n’est pas évident de définir l’ensemble des problèmes dès le départ. Lors de la première séance de créativité, il est nécessaire que l’architecte présente les problèmes centraux du projet. Cela permettra de produire des idées plus focalisées vers l’objectif du projet.

(2) La capacité essentielle de l’architecte est celle de pouvoir interpréter le programme et de formaliser les concepts directeurs du projet. Lors du regroupement des fiches idées en réunion projet, il concentre ses efforts à chercher des idées compatibles pour ensuite les lier de telle façon à les transformer dans une organisation spatiale. Le rôle de l’architecte

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pourrait être ainsi réduit. Sa tâche majeure est d’apporter un raisonnement global sur la cohérence du projet. Afin d’élaborer des concepts adéquats par rapport à l’objectif du projet, on a besoin des outils méthodologiques qui puissent aider les concepteurs à vérifier le potentiel des concepts.

(3) Plusieurs fiches idée en quantité ne conduisent pas directement à la pertinence du concept. Afin d’améliorer l’efficacité de la production d’idées par les participants, il est préférable de générer des groupes d’idées moins nombreuses (dans ce projet, 8 groupes ont été produits).

(4) Par rapport à la manière traditionnelle de réaliser une conception architecturale, ce processus introduit des outils et méthodes plus systématiques lors de la génération des concepts. Des idées représentées sous forme de fiches idées pourraient permettre aux concepteurs de participer à l’activité créative librement. En revanche, afin d’atteindre la constitution d’un concept adéquat à partir d’idées semblables fragmentaires, avoir une vue globale est une nécessité requise pour l’architecte et aussi pour les autres participants.

(5) En réalité, cela coûterait d’organiser de telles réunions de séance de créativité. Ce prix pourrait être compté dans le budget du projet par le Maître d’ouvrage.

3.4.3.1.2 Evaluation intermédiaire

En ce qui concerne la qualité architecturale, les architectes se sont accordés sur la nécessité de l’évaluation intermédiaire en énonçant les arguments suivants :

« Afin de réaliser la qualité architecturale vis-à-vis de l’utilisation, je pense qu’il est important de bien garder un certain équilibre entre la créativité et l’utilité. Ainsi, un certain niveau de créativité peut être validé. »

« L’application de la méthode de convergence des idées de NPD en conception architecturale est intéressante. Parce que chaque concept a ses points positifs et négatifs.

En comparant trois concepts, on peut bien reconnaître les points à développer ou à modifier du concept final. »

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Afin de vérifier si les concepts coïncident avec des besoins communs et de réaliser la qualité architecturale vis-à-vis de l’utilisation, cette méthode leur a semblé pertinente. Les avis spontanés des concepteurs ont aussi semblé utiles pour stimuler la génération d’idées. Cependant, les architectes ont indiqué certaines de leurs préoccupations :

Figure 66 : Avis critiques sur les évaluations intermédiaires

(1) Les avis spontanés ont été relativement subjectifs. La représentation des concepts sous forme de fiches concept est restée plus ou moins abstraite peu certains. Cette représentation ne semble pas suffisamment détaillée malgré la description visuelle et verbale. En particulier, la représentation schématique ne semble pas adéquate pour juger la qualité architecturale vis-à-vis de l’utilisation.

(2) L’évaluation intermédiaire vis-à-vis de la qualité d’utilisation comporte certains risques relatifs à la créativité. Le résultat de cette évaluation ne devrait pas être prompt à juger la créativité avant la fin de la constitution du concept final. Car la créativité doit permettre de dépasser les limites des expériences passées. La fabrication d’une chose qui n’existe pas encore nait ainsi par une aventure et ce contre l’habitude. Dans ce sens, les résultats des évaluations doivent être interprétés attentivement.

L’évaluation des concepts par l’utilisateur futur se fonde sur ses expériences vécues. Il existe alors certain risque que des idées nouvelles ne puissent pas être comprises et

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acceptées par l’utilisateur futur. Ainsi, l’intégration des recommandations par l’utilisateur futur peut provoquer un résultat final qui est plus ou moins banal. Les résultats d’évaluation devraient être considérés pour orienter la décision plutôt comme des informations décisives. De cette manière, la conjonction en synergie entre la créativité et l’utilité pourrait être réalisée.

La convergence des résultats des évaluations peut conduire à la réalisation d’une architecture satisfaisante. Mais, elle génère le risque de diminuer l’originalité du bâtiment. Afin d’intégrer des idées issues d’autre concepts, il est nécessaire d’examiner la cohérence de chacun d’entre eux.