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4.2 Les principaux attributs

4.2.1 La couleur

Depuis l’expérience de décomposition de la lumière blanche par un prisme réalisée par Isaac

Newton vers 1665 et les travaux de James Clerk Maxwell vers 1865, on sait que la lumière est

composée d’un ensemble d’ondes électromagnétiques de longueurs d’ondes différentes.

La lumière est une énergie électromagnétique comportant une partie ondulatoire (onde)

et une partie corpusculaire (les photons). L’énergie lumineuse possède une longueur d’onde

caractérisée par sa couleur. La figure 4.1 donne la correspondance longueur d’onde/couleur

pour le spectre visible par l’œil humain, soit de 380 à 780 nm environ.

FIG. 4.1 – Correspondance longueur d’onde/couleur pour le spectre visible.

Les modèles de perception humaine des couleurs ont été étudiés [All99, Car95, Nad00]

pour adapter au mieux les réactions des systèmes de recherche d’images à la perception

hu-maine : «La couleur n’est pas une manifestation physique proprement dite. Elle résulte de la

manière dont l’homme perçoit un spectre de longueurs d’ondes et de la manière dont les

neu-rones du système visuel codent ce spectre.».

(a) (b)

FIG. 4.2 – (a) la décomposition de la lumière blanche par un prisme (expérience d’Isaac Newton

vers 1665) et (b) la perception du bleu renvoyé par un objet.

C’est le physicien James Clerk Maxwell qui a prouvé que toute couleur peut être obtenue par

synthèse de trois couleurs seulement : le rouge, le vert et le bleu. À partir de cette découverte, la

colorimétrie, la science qui étudie la couleur a vu le jour. Le principe des trois couleurs primaires

est employé dans la télévision ou le moniteur de l’ordinateur.

La biologie nous indique que l’œil dispose de deux types de cellules réceptrices : les

bâ-tonnets sensibles à la luminance (quantité de lumière) et les cônes sensibles à la chrominance

(couleur). Il existe trois types de cônes : rouge, vert et bleu. Il y a beaucoup moins de cônes bleu

que de rouge et de vert. La figure 4.3 présente la courbe de sensibilité de l’œil aux différents

stimuli colorés.

FIG. 4.3 – Sensibilité de l’œil aux différentes longueurs d’ondes.

L’espaceRGB(Red-Green-Blue) défini par la compagnie internationale de l’éclairage (C.I.E.)

en 1931 représente les couleurs par synthèse soustractive. Chaque couleur est représentée par

trois composantes : le rouge (R), le vert (G) et le bleu (B) dont les longueurs d’onde normalisées

sont respectivementλR= 700nm,λG= 546,1nmetλB = 435,8nm.

FIG. 4.4 – Cube de l’espace couleur RGB.

En général, les trois composantes sont représentées sur l’ordinateur par trois octets (24

bits). Avec ce choix pour le stockage des couleurs, on obtient une palette de2563 soit16 777 216

couleurs possibles. Le système RGB est représenté par un cube (figure 4.4) dont les sommets

sont les couleurs de base, noir, blanc, rouge, vert, bleu, cyan, magenta, jaune ; le noir et le blanc

étant diamétralement opposés.

C = [R, V, B]avec R∈[0,255], G∈[0,255]et B∈[0,255] (4.1)

Le principal inconvénient de cet espace de représentation vient du fait qu’il ne tient pas

compte de la variation de la sensibilité de l’œil.

La C.I.E. a défini un espace de représentation qui prend en compte la sensibilité de l’œil.

Il s’agit de l’espaceXYZ. La figure 4.5 donne ce diagramme qui permet de tenir compte de la

sensibilité de l’œil aux différents stimuli.

L’espace XYZ est rarement utilisé dans les recherches d’images car il n’est pas

perceptuelle-ment uniforme. C’est-à-dire que les différentes nuances d’une même teinte (par exemple rouge)

peuvent être très éloignées dans l’espace. On lui préfère d’autres espaces qui ont des propriétés

plus favorables au traitement informatique de la couleur.

L’espaceHSV(Hue-Saturation-Value) — teinte, saturation et valeur (luminance) — possède

une composante de luminance, une composante de teinte qui correspond à la couleur et une

saturation de cette teinte (qui correspond à la pureté de la couleur). Il est représenté par un

cône (figure 4.6) dont les sommets sont le noir et le blanc.

FIG. 4.5 – Représentation de l’espace couleur XYZ.

Cet espace présente l’avantage de simuler le comportement visuel humain dans lequel la

couleur est décomposée en une image de luminance (la valeur) et une image de chrominance

(teinte et saturation). La teinte fournit directement l’information de la couleur dominante dans

les différentes régions de l’image. Dans sa thèse, Thierry Carron [Car95] utilise cet espace pour

la segmentation d’images couleur.

FIG. 4.6 – Représentation de l’espace couleur HSV.

L’espace HSV n’est malheureusement pas uniforme, c’est-à-dire qu’une distance entre

cou-leurs visuellement proches calculée dans cet espace peut être très grande. Un autre espace a

donc été crée par la C.I.E. pour résoudre cette difficulté.

L’espaceLabest un espace couleur perceptuellement uniforme, c’est-à-dire qu’il possède la

bonne propriété de respecter les distances entre couleurs visuellement proches. Il est défini à

partir de l’espace XYZ par des relations non-linéaires et par le choix d’un blanc de référence. Le

blanc de référence est leD65, c’est-à-dire le point de mesure de la lumière blanche émise par le

soleil dont les coordonnées sontD65= (X0, Y0, Z0) = (0.3127,0.3290,0.3583).

Dans la suite de cette thèse, nous utiliserons les espaces HSV et Lab pour extraire des

informations couleurs des images.

4.2.1.1 Les histogrammes

Les histogrammes [SB91] sont des indicateurs de répartition de niveaux de gris (ou de

cou-leurs) dans une image. Ils sont très utilisés en recherche par le contenu car l’histogramme d’une

image est presque invariant en rotation, translation et changement d’échelle de cette image.

À partir de l’histogramme, des attributs colorimétriques de l’image peuvent être extraits.

FIG. 4.7 – Exemple de l’histogramme d’une image en niveaux de gris.

Pour les images en couleurs, on utilise trois histogrammes, un par plan de bits de l’image

(rouge, vert et bleu). De nombreux exemples d’attributs issus des histogrammes peuvent être

calculés [?].

Une autre famille d’attributs d’images est la forme (shape).