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La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification

C) Des progrès, en dépit des défis à relever dans les PEID

4) La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification

Tous les pays de la Caraïbe ont signé et / ou ratifié la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Les réalisations des PEID de la région, s’agissant de la mise en œuvre de la Convention, ont été rapportées dans quatre communications nationales présentées au secrétariat de la Convention depuis 2000. Les principaux domaines où des progrès ont été signalés sont les suivants:

(i) des programmes d'action nationaux en vertu de la Convention ont été soumis par 10 PEID de la Caraïbe et les autres pays ont informé que leurs programmes étaient en préparation ;

(ii) Les processus participatifs dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention sont encouragés par toutes les parties à la Convention et sont considérés comme un élément important de la réussite. La plupart des PEID ont organisé des réunions au niveau national afin de valider leurs rapports et dans certains pays de l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECS) ont également mené des campagnes de sensibilisation dans leurs processus de définition des priorités du programme national d'action (Nations Unies, 2012) ;

iii) les cadres ou les arrangements législatifs et institutionnels ont progressé dans trois directions :

 la formulation de la législation dans les domaines liés à la désertification (ressources forestières et de l'eau);

 les réformes juridiques visant à faciliter les politiques et réglementations cohérentes pour lutter contre la désertification et la sécheresse, et

 les lois et règlements sur l'utilisation des ressources naturelles et leur application. Par exemple, la Déclaration de St. George relative aux principes de la durabilité environnementale au sein de l'OECS a favorisé la promotion des réformes juridiques et institutionnelles visant à harmoniser et à renforcer le secteur de l'environnement. Depuis 2001, la République dominicaine a mis en place des cadres juridiques et institutionnels coordonnant les politiques environnementales dans le domaine terrestre, de l’eau, des ressources biologiques et humaines le Ces développements sont repris du rapport de l’ONU (Nations Unies, 2012), p. 185.

long de sa frontière avec Haïti à travers le Programme d'action subrégional d’Hispaniola. En outre, la plupart des pays ont déterminé des points focaux et ont élu un organisme national de coordination pour guider la mise en œuvre de la Convention.

(iv) Les liens et synergies avec d'autres conventions et stratégies nationales de développement ont été explorés par les PEID de la Caraïbe. Une initiative importante a été l'identification de synergies au niveau national entre les organismes gouvernementaux et les ministères sur les enjeux liés de la dégradation des terres, qui ont été intégrés dans d'autres politiques, telles que l'utilisation durable des ressources en eau et de la foresterie. Des liens plus étroits sont également établis entre la Convention sur la lutte contre la désertification et la Convention sur la diversité biologique afin de rationaliser les efforts et les ressources.

(v) Les mesures pour la réhabilitation des terres dégradées et la création de systèmes d'alerte précoce visant à atténuer les effets de la sécheresse ont été mises en œuvre dans les PEID de la Caraïbe, avec des progrès notables. La remise en état des terres dégradées est souvent abordée à travers des projets de collaboration avec des organisations internationales ou des organisations non gouvernementales (ONG) travaillant dans les domaines de la gestion intégrée des zones côtières, les pratiques agricoles durables, la réforme et la régularisation de la propriété foncière et les activités d'aménagement du territoire. Par exemple, des accords ont été établis entre les pays d'Afrique, de la Caraïbe et le Groupe d’Etats du Pacifique pour intégrer des activités prioritaires dans le cadre de la lutte contre la désertification.

Toutefois, en raison du fait que la Caraïbe n'a élaboré aucune norme en matière de sécheresse et aucune méthode d'évaluation et de surveillance de la désertification, il est difficile de rendre compte fidèlement des tendances dans le domaine de la dégradation des terres. Malgré les rapports sur les dommages causés aux ressources foncières, quelques efforts en vue d’une gestion durable de ces ressources sont repérables dans la région. Par exemple, la superficie forestière affectée principalement à la protection des sols et de l'eau est passée de 869.000 hectares en 1990 à 1.430.000 hectares en 2010 (FAO, 2011). Certains pays de la Caraïbe ont commencé à établir un cadre commun pour la sécheresse, l'érosion côtière et les problèmes de dégradation des sols dans leurs programmes environnementaux.

Dans la Caraïbe, une combinaison de facteurs économiques et sociaux a conduit à la persistance de développement mal planifié, à des pratiques agricoles non durables, à

la pollution de l'eau et au défrichement incontrôlé, qui affectent les ressources foncières et les sols. En outre, les sécheresses qui tendent à s’intensifier, les inondations et autres phénomènes météorologiques sont de plus en plus dommageables, ce qui aggrave l'érosion et la perte de sol, en particulier la couche arable fertile, qui est essentielle pour la productivité agricole et, par conséquent, la sécurité alimentaire. Un autre obstacle à la mise en œuvre adéquate de la Convention de lutte contre la désertification a été le manque d'accès à des connaissances de base et des technologies appropriées pour la gestion des ressources naturelles. De nombreux pays ont également fait état de difficultés dans l'application de la Convention en raison d'un manque de ressources financières prévisibles, des ressources humaines adéquates et la capacité technologique nécessaire.

La faiblesse des ressources financières, techniques et humaines affecte également les politiques nationales et/ou territoriales des différents pays de la Caraïbe.

II) Une architecture politico-