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Contributions et annonce du plan

Nos travaux se positionnent dans cette recherche d’outils et de méthodes pour amé-liorer la qualité perceptuelle du codage vidéo 2D et 3D. Nous avons essentiellement travaillé au sein de projets de recherche visant à contribuer aux efforts faits en nor-malisation. Nous verrons que nous avons agi au niveau de la couche de codage, mais avec différentes approches. Certaines portent sur des unités, qui peuvent être considé-rées comme « classiques » (la transformation, la quantification, la métrique de distorsion etc.), d’autres moins (les modèles d’attention visuelle, les représentations discrètes 3D etc.), une autre approche a été globale (avec une pré-analyse avant encodage vidéo opti-misé). Le plan de mémoire traduit donc cet ensemble de contributions au codage vidéo perceptuel et l’organise en deux parties.

La partie I fait une présentation de mes contributions à trois projets de recherche (voir aussi la figure2.2) : le projet ANR ArchiPEG présenté au chapitre3, le projet ANR PERSEE vu au chapitre4, et le projet ITN PROVISION vu au chapitre5. L’objectif est de montrer le poids important pris par ces projets dans la recherche en codage vidéo dont ils accompagnent et préparent les évolutions10. Ainsi ArchiPEG vise l’optimisation du codage du format vidéo HD en flux H.264/AVC, PERSEE qui suit s’intéresse au codage perceptuel des formats vidéo 2D et 3D (donc via le codec H.264 et son extension MVC), enfin PROVISION a pour contexte le codage perceptuel avec HEVC. L’objectif est aussi d’exposer le rôle particulier des équipes IVC puis IPI qui ont apporté un support et une expertise propices au développement des approches perceptuelles. Enfin le but est surtout d’expliquer mes missions et de partager mon expérience, sachant qu’un développement plus important sera fait du projet PERSEE dont j’ai assuré la responsabilité scientifique. La partieIIfait une présentation d’une sélection de mes contributions au codage per-ceptuel menées au travers les thèses et certains masters que j’ai encadrés ou co-encadrés (voir aussi la figure2.2). Les travaux menés avec Guillaume Jeannic et relatifs à l’étude des transformations orientées sont présentés au chapitre 6. Avec Olivier Brouard (voir le chapitre 7) nous avons travaillé dans le cadre du projet ArchiPEG sur un schéma de pré-analyse avant encodage vidéo. Avec Junle Wang (au chapitre 8) nous avons dé-veloppé un modèle d’attention visuelle pour la vidéo 3D (stéréo) dans le contexte du

10. Je ne présenterai donc pas le projet ANR DISSOCIE (site web : sites.google.com/insa-rennes.fr/projetanrastrid-dissocie) ayant pour objet la détection automatique de saillances dans des vidéos de drones et qui a débuté en 2018, car je n’y contribue pas sur une tâche liée au codage vidéo.

projet PERSEE. Avec Karam Naser (au chapitre 9), nous avons développé et exploité la notion de similarité entre textures visuelles, le travail a été mené dans le cadre du projet PROVISION. Enfin avec Amira Filali (au chapitre 10), nous travaillons sur une compression de nuages de points 3D basée sur la quantification vectorielle. La conclusion générale de ce mémoire est faite au chapitre11, des perspectives et mes projets à moyens et longs termes sont alors donnés.

Figure 2.2 – Vue chronologique des principaux évènements décrits dans le mémoire et en particulier ceux relatifs à mes contributions au codage perceptuel.

Contributions aux projets de

recherche

La création de l’ANR « Agence Nationale de la Recherche » en 2005, avec pour mission de mettre en place le financement de la recherche sur projets en France, a profon-dément impacté l’environnement et le mode de travail des équipes. Sachant qu’ensuite toute une hiérarchie de programmes (du niveau régional à celui européen) s’est progres-sivement mise place pour assurer la sélection, le financement et le suivi de projets de recherche12. En quelques années les laboratoires (notamment ceux comme l’IRCCyN du département STIC « Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication » du CNRS) qui se sont adaptés, ont changé de ressources budgétaires pour fonctionner et investir. Les dotations récurrentes stagnant (voire régressant), les contrats sont devenus la manne principale. Par exemple l’IRCCyN a vu la part de ses dotations récurrentes passée de 25% de son budget en 2003 à 12% en 2007. Au niveau de l’équipe IVC, dès 2008 les contrats représentaient 90% des financements (hors salaires des personnels per-manents), ce taux s’est maintenu et renforcé jusqu’en 2017. Pour l’équipe IPI du LS2N la situation a évolué favorablement, mais la part de financement des projets demeure toujours incontournable.

Etant donné qu’un projet dure en moyenne 3 ans, il faut les enchaîner pour maintenir la structure de travail car les contrats financent des salaires (par exemple : doctorants, post-doctorants, stagiaires, ingénieurs de recherche, gestionnaire de projet), des parti-cipations aux activités de la recherche (réunions, conférences, etc.), du matériel et le maintien de plateformes expérimentales. Actuellement, l’équipe IPI assure en moyenne une participation à une dizaine de projets en parallèle, bien entendu le panel est large avec des projets aux périmètres très différents (européen, FUI, ANR, OSEO/PBI, Cifre, Pays de Loire, etc.), variant notamment au niveau de leur objectif (recherche fondamen-tale en amont vs. démonstrateur industrialisable) et de leur partenariat (national vs. international, académique vs. entreprise, grand groupe vs. PME, etc.).

L’enseignant-chercheur a aussi vu sa mission impactée. De façon cyclique il est amené à répondre (avec un réseau sélectionné de partenaires) à des appels à projets, à ce ni-veau en plus d’être un scientifique, il doit aussi être un gestionnaire capable d’estimer des coûts financiers et humains. Il faut souvent répondre à plusieurs appels à projets afin d’en obtenir un (par exemple pour l’ANR, le taux de succès tous programmes confondus varie d’une année sur l’autre : de 25% en 2005, il tombe à 20% en 2012, à 8,5% en 2014, ... il est remonté à 15,1% en 2018). Lorsque le projet est sélectionné, l’enseignant-chercheur participe aussitôt à la mise en place des étapes préalables à son exécution : embauches (doctorants, post-doctorants, ingénieurs), démarches administratives multiples (décla-rations aux services concernés de l’université et du laboratoire, négociation du salaire, obtention de visas, etc.), rédaction et/ou relecture de documents juridiques (accords de confidentialité, propriété intellectuelle). Pendant la durée du projet,

l’enseignant-11. Site web de l’ANR :www.agence-nationale-recherche.fr

12. Il y a eu en parallèle un véritable bouleversement du paysage universitaire (cf. loi de programmation de la recherche en 2006, et loi dite « LRU » en 2007) qui a incité les établissement publics à se développer. Cet aspect n’est pas développé ici.

l’hébergement et l’échange des données, etc.), d’actions de communication vers le grand public ou la communauté scientifique, d’audits intermédiaires et de celui final. Il doit manager une équipe de doctorants et d’ingénieurs. L’encadrement de la thèse est aussi influencé, car il faut conduire le doctorant à appréhender le contexte et les enjeux du projet, et lui faire prendre part responsabilisé aux tâches qui incombent (rédaction de rapports, participation aux audits, actions de communication, etc.).

La recherche sur projets représente donc plus de travail pour les équipes de recherche, l’aspect positif est son effet catalyseur élargissant le spectre des partenariats (notamment à l’international) et le nombre des publications, et une augmentation de moyens financiers (embauches, réalisation et maintien de plateformes expérimentales). Dans le domaine du codage vidéo où la recherche vise à faire évoluer les standards, ces projets offrent l’opportunité de construire des consortiums solides s’organisant pour trouver et défendre de nouveaux procédés. Cette partie du mémoire décrit mon parcours au sein de projets de recherche qui se sont enchaînés depuis 2005 et ont tous contribué au codage vidéo perceptuel. Nous verrons comment ils se caractérisent (contexte, objectifs, réalisations), et je présenterai mes contributions (responsabilités organisationnelles et scientifiques) à ces projets, ainsi que mon bilan personnel.

Le projet ANR ArchiPEG