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V. Évaluation des indicateurs pour le bilan national de l’année 2014

V.3. Contribution au changement climatique

En 2014, le recyclage des métaux ferreux, des métaux non ferreux (aluminium et cuivre), des papiers et cartons, du verre d’emballage, des plastiques d’emballage (PET et PEhd), des déchets du bâtiment à destination des techniques routières ainsi que des textiles de la filière d’essuyage a permis d’éviter environ 22 500 kt CO2-eq.

Le graphique suivant présente la contribution de chacun des flux à ce bilan. Une valeur négative correspond à un bénéfice environnemental ou, autrement dit, un impact positif sur l’effet de serre car cela correspond à des tonnes de CO2 non émises à l’atmosphère.

Figure V-1 : Contribution du recyclage à l’effet de serre en 2014

Le recyclage des métaux ferreux représente 76% du bilan total, avec 17 000 kt CO2-eq évitées pour 12 900 kt de ferrailles collectées en 2014 (soit 25.4% des tonnages).

Le recyclage de l’aluminium contribue à hauteur de 20 % du bilan total, avec 4 470 kt de CO2-eq évitées pour 589 kt collectées (soit 1.2% des tonnages).

Les autres flux contribuent à hauteur de 4% du bilan global avec 990 kt CO2-eq évitées pour 32 900 kt collectées (soit 73.4% des tonnages), dont : 27 700 kt de déchets du bâtiment, 2 800 kt de papier, 1 918 kt de verre, 258 kt de plastiques d’emballages, 190 kt de cuivre et 21 kt de textiles.

Par ailleurs, on constate que le recyclage du carton conduit à un résultat algébriquement positif sur l’effet de serre puisque le recyclage de ces matières émet plus de CO2 que la production de carton à partir de matière vierge. L’impact correspond à 1 240 kt CO2-eq pour 4 500 kt collectées. En effet, selon FEFCO, l’industrie du vierge utilise, en moyenne en Europe, une plus grande quantité d’énergie

Novembre 2016 Rapport final Page 82 sur 175 d’origine renouvelable (biomasse) que l’industrie du recyclé. La combustion de cette biomasse émet du carbone d’origine biogénique qui n’est pas comptabilisé dans cette étude ou, qui s’il était comptabilisé, aurait un bilan neutre sur l’indicateur effet de serre (le carbone émit pendant la combustion a été capté pendant la croissance de la biomasse). Il est important de noter que les résultats sur l’effet de serre ne reflètent pas la plus grande sobriété énergétique de la filière du recyclage.

Pour la totalité des flux étudiés, la contribution de chacune des phases de cycle de vie est présentée dans la figure suivante :

Figure V-2 : Contribution des phases du cycle de vie au bilan effet de serre du recyclage en 2014

La production évitée de matériaux d’origine vierge contribue pour 68%51 au bilan global avec 39 000 kt de CO2-eq. La deuxième phase du cycle de vie est la production de matériaux intermédiaires issus de MPR avec 27%51 soit 15 600 kt CO2-eq.

Les résultats par tonne collectée sont présentés dans les deux figures suivantes. Le premier graphique présente la contribution totale alors que le second détaille la contribution de chacune des phases du cycle de vie.

51 Pourcentage calculé sur les résultats totaux en valeur absolue

Novembre 2016 Rapport final Page 83 sur 175 Figure V-3 : Résultats par tonne collectée (effet de serre)

Figure V-4 : Résultats détaillés par tonne collectée (effet de serre)

Le bilan environnemental à la tonne collectée est très variable selon le flux étudié.

Pour les métaux, la production évitée de matériaux d’origine vierge contribue au bénéfice environnemental du recyclage (- 2 210 kg CO2-eq/t pour les métaux ferreux, - 1 450 kg CO2-eq/t pour le cuivre et - 7 800 kg CO2-eq/t pour l’aluminium).

Novembre 2016 Rapport final Page 84 sur 175

• Dans le cas de la production d’acier d’origine vierge, les gaz à effet de serre émis sont dominés par les émissions de dioxyde de carbone (environ 91 à 93%) et de méthane (environ 5 à 7%).

Les émissions de CO2 sont attribuables à la combustion de charbon utilisé comme source d’énergie alors que les émissions de CH4 sont liées au procédé de fabrication de la coke.

• Dans le cas de la production d’aluminium en lingot vierge, les émissions sont réparties entre la consommation d’électricité (40 à 45%), la consommation d’énergie thermique (23%) et le reste (émissions directes et des procédés auxiliaires).

La production de matériaux intermédiaires issus de MPR, quant à elle, est la deuxième phase du cycle de vie contribuant aux résultats (860 kg CO2-eq/t pour les métaux ferreux, 1 200 kg CO2-eq/t pour le cuivre et 470 kg CO2-eq/t pour l’aluminium). Les impacts sont fortement liés à la consommation d’énergie du procédé de production.

Pour le papier, les impacts sont liés à la collecte (36 kg CO2-eq/t), au tri (38 kg CO2-eq/t) et au procédé de production de matériaux intermédiaires issus de MPR (240 kg CO2-eq/t). La production évitée de matériaux d’origine vierge (-300 kg CO2-eq/t) et la fin de vie évitée52 (-70 kg CO2-eq/t) permettent de présenter un bénéfice environnemental.

Dans le cas du carton, les bénéfices environnementaux de la production évitée (-390 kg CO2-eq/t) et la fin de vie évitée (-15 kg CO2-eq/t) sont compensés par les impacts de la collecte (16 kg CO2-eq/t), du tri (30 kg CO2-eq/t) et de la production de matériaux intermédiaires issus de MPR (624 kg CO2-eq/t). Le recyclage du carton présente un impact positif sur l’environnement. Ceci s’explique par le type d’énergie utilisée par les industries du vierge qui consomment, en grande partie, de la biomasse (émettant du carbone biogénique non comptabilisé ici) en comparaison avec les industries du recyclage consommant de l’énergie d’origine non-renouvelable et ceci même si la consommation d’énergie primaire totale de l’industrie du recyclage est inférieure à celle du vierge (cf. chapitre suivant).

Le recyclage de verre présente des bénéfices environnementaux de l’ordre de 560 kg CO2-eq/t. En effet, l’ajout de calcin de verre dans les fours à verre permet :

• d’éviter une consommation de matières premières vierges et donc des émissions de gaz à effet de serre liée à l’extraction et au transport de ces matériaux,

• d’éviter des émissions de CO2 liées à la décarbonatation des matières premières vierges,

• de réduire la consommation énergétique du four et donc des émissions liées à la combustion.

Les bénéfices environnementaux du plastique d’emballage PEhd et PET sont liés à la production évitée de granulés d’origine vierge (-1 590 kg CO2-eq/t pour le PEhd et -1 310 kg CO2-eq/t pour le PET) et à la fin de vie évitée52 (-1 400 kg CO2-eq/t pour le PEhd et -920 kg CO2-eq/t pour le PET).

Le recyclage des déchets du bâtiment en techniques routières présente un faible bénéfice environnemental (7 kg CO2-eq/t) en comparaison avec les autres filières. En effet, la production de granulats d’origine vierge et la production de granulats recyclés ont une consommation d’énergie très proche. C’est la fin de vie évitée qui permet de faire la différence.

Le recyclage des textiles en chiffon d’essuyage permet de faire d’importantes économies de gaz à effet de serre (5 610 kg CO2-eq/t). Ceci est lié à la production de matières premières évitées. Deux cas sont

52 64 % valorisation énergétique et 36% centre de stockage

Novembre 2016 Rapport final Page 85 sur 175 considérés : les chiffons recyclés permettent d’éviter soit des chiffons textiles issus de matières premières vierges soit des chiffons en papier53. C’est l’évitement de fibres textiles d’origine vierge qui représente plus de 95% des bénéfices.

Les résultats sont présentés sous forme de tableaux détaillés en Annexe 11.