La contraception d’urgence

Un oubli de pilule, un préservatif qui se rompt, un anneau vaginal mal placé. Il y a de nombreuses situations à risque qui peuvent entraîner une grossesse imprévue. Il existe toutefois des méthodes de rattrapage, à prendre le plus rapidement possible après un accident : c'est ce qu'on appelle la contraception d'urgence.

Elle est moins efficace qu'une méthode régulière et n’est pas efficace à 100 % Plus elle

est utilisée tôt après le rapport, plus elle sera efficace. Elle est à utiliser quel que soit le

moment du cycle mais il faut vérifier que l’utilisatrice ne soit pas déjà enceinte en cas de retard de règles de 5 à 7 jours. Avant de délivrer cette contraception on doit s’assurer des

80 - le lévonorgestrel est déconseillé chez les femmes ayant des antécédents gynécologiques (salpingite ou grossesse extra-utérine), une maladie du foie (dysfonctionnement sévère), des épisodes diarrhéiques (syndromes de malabsorption), un antécédent personnel ou familial d’accident thromboembolique.

- ulipristal acétate est déconseillé chez les femmes ayant une maladie du foie (dysfonctionnement sévère) ou un asthme sévère avec corticothérapie orale.

Il faut également s’assurer de l’absence d’interactions médicamenteuses : Prise

d’inducteurs enzymatiques : le millepertuis (disponible sans prescription), certains

antiépileptiques (phénytoïne, carbamazépine, phénobarbital, primidone, oxcarbazépine, rufinamide, topiramate), certains antibiotiques antituberculeux (rifabutine, rifampicine), la griséofulvine, le bonsentan, le modafinil, le vémurafénib et les antirétroviraux.

Il y a deux types de contraception d’urgence : - La contraception d'urgence hormonale - Le dispositif intra-utérin au cuivre

3.6.1 La contraception hormonale d’urgence : Norlevo

Il s’agit actuellement d’un progestatif seul en comprimé, contenant du lévonorgestrel à 1,5 mg Norlevo®. Cette pilule dite du lendemain retarde l’ovulation ou la perturbe. C'est pourquoi le comprimé doit être pris le plus tôt possible, si possible dans les 12 heures après

le rapport sexuel non protégé, et dans les 72 heures (3 jours) au plus tard après le

rapport. En cas de vomissements survenant dans les 3 heures suivant la prise du comprimé, un autre comprimé doit être pris immédiatement.

Après utilisation de la contraception d'urgence, il est recommandé d'utiliser un moyen contraceptif local (préservatif, spermicide, cape cervicale) jusqu'au retour des règles suivantes. En effet la contraception d'urgence hormonale ne protège que du rapport qui a eu lieu avant la prise du comprimé et elle ne protège pas des rapports qui ont lieu après. Même si l’utilisatrice prend la contraception d’urgence suite à un oubli de pilule contraceptive, elle doit continuer la pilule contraceptive et utiliser une méthode barrière comme les préservatifs. L'utilisation de Norlevo® ne contre-indique pas la poursuite d'une contraception hormonale régulière.

81

Prise en charge par l’assurance maladie

- Dans le cas d’une personne mineure :

Elle peut obtenir la contraception d'urgence au lévonorgestrel de manière anonyme et gratuite et sans ordonnance en pharmacie, auprès d'une infirmière scolaire ou dans un centre de planification.

- Dans le cas d’une étudiante (majeure ou mineure) :

Elle peut bénéficier de la contraception d'urgence gratuitement dans les services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS).

- Dans le cas d’une personne majeure :

Elle peut obtenir la contraception d'urgence au lévonorgestrel sans ordonnance en la réglant en pharmacie. Si elle a une ordonnance, elle sera remboursée à 65% par l'Assurance Maladie.

Effets indésirables

Après la prise de la contraception d'urgence hormonale, certaines femmes ressentent des effets indésirables peu intenses et qui disparaissent la plupart du temps dans les 48

heures : nausées, maux de tête, douleurs abdominales, vertiges, pertes légères de sang.

Les règles peuvent également être avancées ou retardées. En revanche, il n'y a pas de risque de stérilité, ni d'augmentation du risque de fausse couche spontanée ou de grossesse extra utérine. Il n’y a pas de risque de malformation du fœtus si la contraception d’urgence au lévonorgestrel a été prise et que l’utilisatrice constate qu’elle est enceinte.

3.6.2 La contraception hormonale d’urgence : Ellaone®

Il s’agit d’un modulateur du récepteur de la progestérone, l’Ulipristal, ayant des effets antagonistes et partiellement agonistes au niveau des récepteurs de la progestérone. Ellaone® contient 30 mg d’ulipristal acétate en comprimé. Elle bloque ou retarde

l’ovulation même lorsqu’elle est sur le point de se produire. Elle est également disponible

sans ordonnance en pharmacie en la réglant et elle est prise en charge à 65% par l’Assurance Maladie sur prescription médicale. Ellaone® est délivrée gratuitement dans les mêmes cas que pour la pilule du lendemain Norlevo®. Elle peut être utilisée dans les 5 jours

après le rapport mal ou non protégé. Il faut la prendre le plus tôt possible après le rapport

à risque. Elle peut être utilisée à n'importe quel moment du cycle menstruel. En cas de vomissement dans les 3 heures suivant la prise, un autre comprimé doit être pris.Si le cycle menstruel d’une femme a du retard, toute grossesse doit être exclue avant d’administrer cette contraception d’urgence. Il est recommandé, après une contraception d'urgence, que

82 les rapports sexuels ultérieurs soient protégés par une méthode de contraception barrière fiable jusqu'au début des règles suivantes. Concernant l'ulipristal acétate, les données scientifiques sont trop limitées pour pouvoir se prononcer sur le risque de malformation du fœtus en cas de prise pendant une grossesse.

Conduite à tenir en cas de prise d’ulipristal acétate suite à un oubli de pilule contraceptive 64 66

L’ulipristal acétate se lie aux récepteurs de la progestérone avec une forte affinité. Il peut donc interférer avec l’action des médicaments contenant un progestatif. Ainsi, l’efficacité contraceptive des contraceptifs hormonaux combinés et de la contraception par progestatif seul peut être réduite. En cas de prise d’ulipristal acétate suite à un oubli de pilule, il est conseillé de protéger les rapports par une méthode barrière (préservatif) jusqu’au début des règles suivantes dans la limite de 14 jours, du fait du risque d’antagonisme des effets du progestatif. De même, l’utilisation concomitante de l’ulipristal acétate et d’une contraception d’urgence à base de lévonorgestrel n’est pas recommandée.

3.6.3 Le DIU au cuivre

En plus d’être un moyen de contraception régulier il peut être mis en place jusqu’à 5

jours après le rapport à risque c’est la méthode la plus efficace des contraceptions

d’urgence. Il est disponible sur médicale et est pris en charge par l’Assurance Maladie à 65%. La majorité des femmes peut utiliser un DIU comme contraception d'urgence.

En cas de retard de règles de 5 à 7 jours, il est conseillé comme dans les autres cas de faire un test de grossesse. En cas de doute il est nécessaire de faire aussi un test pour s’assurer de l’absence des infections sexuellement transmissibles. La contraception d'urgence ne

protège pas des IST. On peut consulter son médecin ou se rendre dans des centres

spécialisés : les CDAG (Consultations de Dépistage Anonyme et Gratuit), les CIDDIST (Centres d'Information, de Dépistage et de Diagnostic des IST) et les CPEF (Centres de Planification et d'éducation Familiale).

83

4 FACTEUR V LEIDEN ET RESISTANCE A LA PROTEINE C